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Le Parti Socialiste flirte avec le nationalisme

Les propos d’Arnaud Montebourg m’ont fait bondir quand je les ai entendus: « La question du nationalisme allemand est en train de resurgir à travers la politique à la Bismarck employée par Mme Merkel ». Comme l’écrit très bien Jean Quatremer, l’ancien candidat à la primaire socialiste fait dans la germanophobie et le populisme de gauche. C’est révoltant car on joue sur des peurs qui font écho à des temps terribles et qui ne feront que nous dresser les uns contre les autres.

Le vrai problème est qu’Arnaud Montebourg suit une ligne politique reprise par tout le Parti Socialiste. Manuel Valls ce matin sur Europe 1 nous expliquait ainsi qu’il était scandaleux que Nicolas Sarkozy soit à la traîne de Mme Merkel et qu’il était une question de souveraineté nationale qu’il n’y ait pas d’examen extérieur de nos budgets. En soi, c’est un point de vue politique qui est exprimé là. Seul problème, ce sont les réponses apportées: François Hollande, lui, ne cédera pas et restaurera le prestige de la France.

Le PS perd toute perspective européenne avec la présidentielle française

Les dirigeants socialistes tombent dans le piège de la présidentielle à la française. Avec cette élection, les citoyens français vont élire le représentant des intérêts de notre pays. Par conséquent, le prisme national l’emporte partout dans le débat. La question que posent les Français est en effet la suivante: qu’allez-vous faire pour nous ?

Mais à force de laisser la grille de lecture nationale s’imposer, on en vient à jouer avec des concepts dangereux. Il ne se trouve plus aucun candidat pour dire une vérité simple aux électeurs: la crise financière que nous vivons montre que le cadre strictement national ne suffit plus. Face aux pays émergés (et non plus émergents), la France est trop petite, l’Allemagne est trop petite, les pays Baltes sont trop petits. Face aux acteurs mondiaux des marchés, la Grèce est trop petite, l’Italie est trop petite, l’Espagne est trop petite.

Est-ce que cela veut dire qu’on ne peut rien faire au niveau national ? Bien sûr que si, mais être dans une vision d’opposition aux autres Etats européens n’a pas de sens. D’ailleurs, on voit bien le ressort utilisé par Arnaud Montebourg : Bismark, ce « salaud » qui a entraîné la France de Napoléon III dans la guerre et qui a fait l’unité de l’Allemagne « sur son dos ». Mais Bismark, c’était le XIXe siècle ! Nous sommes aujourd’hui au XXIe ! La construction européenne a fait son oeuvre: nous n’avons plus de problème avec les Allemands et les autres car nous échangeons tout le temps ensemble, franchir une frontière est naturelle. Le discours fondé sur la confrontation avec nos partenaires européens n’a plus de sens, sauf à faire battre la fibre nationaliste et cocardière. Cela peut encore marcher après tout auprès des électeurs. Tous le candidats à la présidentielle ne nous disent-ils pas tous à un moment que la France doit jouer les premiers rôles mondiaux car nous avons été le phare du monde grâce aux droits de l’homme et à la Révolution française de 1789 qui nous confèrent une place spécifique sur la scène internationale ?

Le nationalisme est la conséquence de l’Europe des Etats

Avec la disparition de la Commission européenne au profit du moteur Merkozy, l’Europe des Etats s’est imposée à l’Europe fédérale ou l’Europe communautaire. On pourrait attendre du Parti Socialiste qu’il fasse des propositions qui aillent contre ces état de fait. L’Europe est aujourd’hui en partie en panne parce que le temps que les chefs d’Etats et de gouvernements se mettent d’accord sur une proposition a minima, les spéculateurs ont déjà changé leur fusil d’épaule et nous attaquent sous un autre angle.

La germanophobie monte en Europe, tout comme est monté le sentiment d’exaspération des pays en bonne santé économique vis-à-vis des pays « du sud », tout comme monte dans les pays plus fragiles une incompréhension de devoir payer pour aider la Grèce alors que les ouvriers grec touchnt plus que leurs ouvriers nationaux.

Il est grand temps de casser cette vision de l’Europe des Etats qui nous ramène au temps du nationalisme triomphant.

Retrouvez l’article de Fabien Cazenave, directement sur son site, en cliquant ici.

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Posté par francis, le 2 décembre, 2011 à 18:29

C’est peut-être un peu rapidement formulé,mais les propos de Mr Montebourg refléte la réalité d’une allemagne de droite , qui prétend imposer ses vues à toute l’Europe. Le seul défaut dans le discours de Mr Montebourg est de ne pas avoir préciser qu’il s’agissait de la droite allemande, une droite plus dure encore que l’aile populiste de L’UMP ( voir la Baviére, c’est un excellent exemple) . Pour mémoire, ce sont les exigences puis les atermoiements de l’allemagne au tout début puis tout au long de la crise de la dette grecque qui ont amplifiés la crise, la généralisant à toute l’Europe. C’est encore , les positions allemandes qui font que la chasse aux paradis fiscaux, le controle des banques et des marchés, des rémunérations des traders sont inéfficaces. Alors , Cessons de nous voiler la face, Oui l’Allemagne joue pour elle et contre l’Europe et non l’invers , en dissimulant tout ça derriere la « volonté » d’apporter des solutions sur le long terme. N’oublions pas encore que c’est encore et toujours l’Allemagne qui s’oppose à la véritable construction de l’europe sociale, c’est encore et toujours grace à l’allemagne que les fonds d’aides en nourriture aux associations tels les restau du coeur, la banque alimentaire cesseront en 2013 .
voilez vous la face , mais Mr Montebourg a raison, parfaitement raison

Posté par furax, le 2 décembre, 2011 à 18:42

L’europe des Etats voulue par De Gaulle n’a entraîné que l’amitié entre eux. Les contraintes ANTIDEMOCRATIQUES actuelles nous mènent tout droit à la guerre civile!

article remarquable sur Agora Vox (approuvé par TOUS les lecteurs!):
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sarkozy-aux-francais-vous-souffrez-105479

Posté par dilg, le 2 décembre, 2011 à 18:47

Très juste. Pofitons de la crise pour renforcer l’europe et changer nos mentalités. Plus d’Europe ne veut pas dire plus de spécifités nationales.

Posté par annie bal, le 2 décembre, 2011 à 18:50

Arnaud Montebourg a globalement raison, à ceci près qu’il est en dessous de la réalité. Depuis 1989 et la chute du mur de Berlin l’Allemagne a repris la marche en avant que sa défaite, sa partition, et la honte des crimes nazis, avaient interrompus. Ce que Mada

Posté par SatanJoker, le 2 décembre, 2011 à 19:02

Étrange réaction que la votre, quoique non réaction bien normale en fait d’un membre d’une élite bien pensante qui croit plus qu’elle ne pense, qui croit que vouloir représenter les aspirations du peuple c’est du populisme, qui croit que relever le pli germanocentrique de la politique allemande actuelle en citant Bismark c’est faire du nationalisme alors que ce n’est que le constat d’un fait, qui croit que l’ Europe peut exister en faisant fi des peuples et qui ne se rend pas compte que c’est parce que cette Europe s’ est faite contre les peuples qu’elle est en train d’échouer, contre ceux qui ont dit non au traité européen, à tord ou raison, ce n’est même pas la question, mais en passant outre, tout comme les peuples on remarqués avec bon sens que l’idée même de demander leur avis aux grecs n’a entrainé qu’une réaction effarée du monde politico médiatique européen, joli symbole que celui d’une élite qui refuse au peuple du berceau de la démocratie et d ‘Europe le simple droit de s’exprimer…C’est de cela que l’Union Européenne se meurt : du mépris des élites pour les peuples.
Autre contre sens le nationalisme n’est pas né de l’Europe des Etats ce sont les Etats Européens qui sont nés du Nationalisme et du Libéralisme (politique) du XIXe siècle, à confondre causes et conséquence vous participez de ce révisionnisme mou qui répand l’ignorance et le mépris pour ceux qui furent à l’origine des progrès sociaux et politiques dans une Europe alors dominée par l’autoritarisme des Empires centraux, dans lesquels les peuples opprimés n’avait que le droit de se taire et de mourir pour l’Eglise, le roi ou quelque autre tyran.