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Dette grecque : en finir avec le tonneau des Danaïdes

Tels les trois juges des Enfers, le FMI, la Commission européenne et la BCE se sont entendus pour aider la Grèce, moyennant un nouveau durcissement des mesures d’austérité.

Dans le même temps, les dirigeants de l’Union européenne négocient un énième plan de sauvetage qui pare au plus pressé. Ces mesures palliatives ne font gagner que peu de temps. Avec, en 2010, une dette publique de 143 % du PIB et un déficit de 10,5 % pour une croissance prévisionnelle de – 3,6 % en 2011, la Grèce n’a en effet aucune chance de résoudre la crise de sa dette publique : les efforts requis pour passer de l’actuel au souhaitable dans un délai acceptable par les marchés sont socialement insupportables. A la manière du tonneau des Danaïdes, de nouveaux sauvetages seront donc nécessaires. En l’état, le scénario le plus probable est celui d’un défaut de paiement à petits pas, rebaptisé « restructuration », mais qui équivaut à une succession de défauts partiels si l’on prend en compte le coût d’opportunité pour les créanciers. Il existe également un scénario extrême : la répudiation pure et simple de la dette par un nouveau gouvernement parvenu au pouvoir au paroxysme de la crise politique en cours, dans une redite de la dénonciation des emprunts russes.

Pour autant, le spectre d’un « Lehmann Brothers européen » ne correspond pas à la réalité : l’enjeu pèse tout au plus 1 % du PIB européen. Le danger n’est réel que pour les banques exposées, et pour la Grèce elle-même, qui risque la faillite et le chaos politique. Dans le premier cas, plutôt que des prêts étatiques aux banques s’étant mises en danger, sans doute serait-il temps de leur faire assumer les risques pris, et donc de les nationaliser au cas par cas, sur le modèle de Northern Rock. Dans le second cas, la question est simple : oui ou non, sommes-nous européens ? Si oui, la crise grecque est paradoxalement l’occasion de relancer la construction politique européenne.

Il existe de fait une solution techniquement simple et très peu coûteuse : mettre en commun les dettes publiques futures des Etats de la zone euro, convertir leurs dettes existantes en obligations européennes communes, confier leur gestion à un Trésor public européen, et placer ce dernier sous l’autorité de l’Eurogroupe. Par cette simple européanisation des dettes publiques, les marchés financiers feraient face à une dette européenne unique égale en 2010 à 85 % du PIB pour un déficit de 6 %, avec une croissance prévisionnelle de 1,5 % pour 2011. Par comparaison, les Etats-Unis, notés triple A en la matière, obtiennent respectivement 84 %, 9 % et 3,1 %. Une notation triple A en l’état actuel du marché des dettes publiques, serait alors certaine. La Grèce serait sauvée de la crise, sans coût additionnel substantiel pour les Etats de la zone euro.

Ce faisant, ces derniers renoueraient avec la méthode des pères fondateurs de l’Union européenne : créer des solidarités de fait qui amènent ensuite les parties prenantes à renforcer l’Europe politique. Nul doute qu’une fois la dette publique fédéralisée, les Etats de la zone euro seraient obligés de passer également au fédéralisme budgétaire et à une véritable politique économique européenne. En somme, ce serait choisir le sens du devoir d’Ulysse, renonçant au confort d’Ithaque pour participer à l’effort commun, plutôt que l’égoïsme délétère d’Achille se retirant sous sa tente.

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Posté par gilco, le 1 août, 2011 à 11:47

Tonneau des danaides ?
Quand allons nous comprendre ? enfin que nos dirigeants vont conprendre que les états n’ONT PAS LE DROIT de prêter de l’ARGENT, sans avoir un oeil sur la GESTION de L’EMPRUNTEUR.
De même que l’état français ait prété beaucoup d’argent aux banques (quand bien même vous me dire l’état a gagné de l’argent ?) qu’il a prête dans garantie aucune, disposant ainsi de l’argent des contribuables placé avec de gros risques…..Il devait prendre une participation pour avoir un regard et, non un placement de Copains à copains avec l’argent des autres !!!!!
De même l’europe n’a pas le droit, moralement de prêter l’argent des contribuables aux états en difficulté : c’est la même logique……Elle devrait prendre les dispositions pour entrer dans la gestion du pays….A quoi pensent nos chefs d’état ????
Attention au tonneau des danaides ?????