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Pour une réconciliation entre le secondaire et le supérieur

Vous ne saviez pas qu’il y avait une espèce de schisme entre enseignement secondaire et enseignement supérieur? Vous vous êtes fait avoir parce que luc Chatel et Valérie Pécresse semblent bien s’entendre?

Remontons un peu dans le temps. La distinction ministérielle entre enseignements secondaire et supérieur remonte essentiellement à 1993 et à Edouard Balladur, même s’il y avait eu des tentatives plus en amont. (source Wikipedia)

Je pose simplement la question: pourquoi séparer, puisqu’il s’agit bien d’une séparation aujourd’hui, enseignement secondaire et enseignement supérieur? Comme s’il s’agissait de deux choses totalement différentes. Comme si l’un ne se situait pas dans la continuité de l’autre. C’est juste … absurde. Il n’y a aucun sens profond à cette séparation ou alors je ne le vois pas.

De part mon métier, temporaire peut-être d’enseignant, que ce soit pour l’Education Nationale ou pour des enseignes totalement privées, je vois en revanche parfaitement le gap qu’il y a à franchir aujourd’hui pour amener un élève de l’enseignement secondaire à l’enseignement supérieur. Et ce gap, d’année en année, s’accroît.

On sait tous que le Baccalauréat aujourd’hui n’est plus soumis au terme « lauréat », mais bien plutôt à celui de « quota ». Plus de 80% des élèves doivent être reçus au Bac. Et ça fait plus de 15 ans qu’on est dans cette recherche de quota à tout prix, ça fait plus de 15 ans qu’on pratique volontairement lors de cet examen – qui initialement devait représenter à la fois un bon de sortie de l’enseignement secondaire mais aussi un examen d’entrée dans l’enseignement supérieur – une espèce de discrimination fondée sur la base de quotas. Peu importe le niveau des élèves, du moment que plus de 80% décrochent le Bac (89% au Bac général en 2009!). Les correcteurs du Bac ont leurs consignes et nous le savons tous depuis longtemps.

Il est d’ailleurs à noter que pour faire face à la « triche » sur l’exercice de probabilités, pour ne pas « exciter » certains parents d’élèves, le Bac S sera donné à probablement plus de 90% des candidats cette année, ce qui sera un record. Bien que gaucher, j’en mets ma main gauche à couper…

Cette absence devenue quasi-totale de sélection dans le secondaire, l’enseignement supérieur ne la pardonne pas. Est-ce que je me trompe si j’affirme que l’écrémage dans le supérieur se fait en général plutôt par tranche de 40 à 50% chaque année? J’attends des chiffres contraires, mais dans l’ensemble je crois ne pas me tromper.

Bref, enseignement secondaire et enseignement supérieur n’ont plus rien à voir dans leur politique de recrutement, de formation et de sélection. D’ailleurs, beaucoup d’établissements supérieurs exigent aujourd’hui une mention au Bac pour admettre des élèves. Que peut-on faire avec un Bac général? Rien, à part poursuivre dans l’enseignement supérieur. Dans les faits, on ne fait que retarder une sélection qui tôt ou tard surviendra. Et je ne parle même pas de concours, juste de niveau scolaire.

Si on pouvait devenir ingénieur avec un simple Bac ST/SI, qui n’est même pas un Bac général, ça se saurait. Un diplôme d’ingénieur, c’est Bac+5, souvent après des classes préparatoires pour le moins élitistes. Si on pouvait devenir médecin sans avoir à passer ce foutu concours de 1ère année de médecine très discriminant, sans avoir aucunement à faire ses preuves ensuite, ça se saurait également. Mais tout cela serait juste… irréel.

Si vous voulez qu’un avion ne tombe pas pour un oui ou pour un non, si vous vous voulez être correctement soigné, il n’y a pas de miracle. L’erreur est humaine et elle peut arriver même si la nature humaine a tendance à lutter contre ces erreurs, mais combien y aurait-il d’erreurs si l’on suivait la tentation démagogue ambiante?! Auquel cas il suffirait de décerner des diplôme d’ingénieur à tout bachelier de la série ST/SI. Tout comme après une courte formation en secourisme il suffirait de décerner des doctorats en médecine à tout bachelier scientifique. Et pourquoi pas après un an de formation complémentaire, décerner des titres de magistrats à des bachelier « es lettres »?

Tout cela est totalement ridicule. Cette politique des quotas est vraiment risible et ne mènera jamais à rien. Pourquoi faire croire à des collégiens médiocres qu’un jour ils atteindront le « paradis professionnel » qui fera d’eux des médecins, avec les revenus qui vont à la clé? On se moque de toute une génération d’ados. Parce qu’on ne veut pas les voir débarquer trop tôt dans le monde adulte, et… pointer à Pôle Emploi. Jadis, c’était le Service Militaire qui faisait tampon et qui faisait baisser artificiellement les chiffres du chômage. Aujourd’hui, c’est un enseignement secondaire jusqu’au-boutiste et prêt à tout qui a de facto endossé ce rôle. Jusqu’à quand va durer cette parodie d’éducation? Quand enfin fera t-on le lien, défait depuis plus de 15 ans, entre secondaire et supérieur ?

 

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Posté par gilco, le 30 juin, 2011 à 15:13

à ADHERENT EXIGEANT !
Adhérent exigeant, je le suis aussi, unissons nos efforts.
J’ai beaucoup écrit sur la réforme de l’école, notamment sur l’orientation, sur le fait que l’argent ne doit pas être le frein à des études longues, sur les recrutement de l’état par CONCOURS et la lutte contre le PISTON
Nous verrions ainsi un renouvellement de la qualité du personnel méconnaissant totalement la vie réelle remplacé par des gens de la base beaucoupplus pragmatique ?
J’ai l’impression de ne pas être entendu à PARISpar les experts et les élus….
Demain, si nous sommes au pouvoir ?