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Espagne, la colère de « Los Indignados »

Oui, la contestation espagnole et le mouvement citoyen du 15-M « Quince de mayo » (Quinze mai) vivent encore. Plus que jamais. Les rues de Madrid en ont à nouveau témoigné ce samedi 19 juin.

« Une colère pacifique »

Plusieurs dizaines de milliers de personnes, parties des quartiers populaires de Madrid et du centre de la capitale ont convergé vers la Plaza Neptuno, située à 300 mètres du congrès des députés. Un mécontentement que ces derniers clament haut et fort et souhaitent désormais inscrire dans la durée. La chaleur est au rendez-vous. Pancartes en main, boissons fraîches dans le sac à dos et slogan préparés, les espagnols à l’instar de nombreux autres mouvements citoyens dans le monde ont exprimé leur exaspération. Pacifiquement. En famille. Et Madrid n’est pas isolée en Espagne. Des rassemblements de ce type naissent et continuent de faire entendre leur voix partout dans le pays. Les villes de Barcelone, Séville, Valence ou encore Santiago font rayonnées le mouvement du 15-M. Nous le disions, tous ont ces points communs, remarquables, de manifester dans une ambiance résolument pacifique et festive. Le mouvement du 15-M, c’est cela. L’indignation de plusieurs dizaines de milliers de personnes, déterminées, sans leader ni parti politique ou syndicat à la tête du mouvement. Elles sont simplement et justement indignées. Indignées par l’attitude irrespectueuse des banques, cautionnée par la classe politique. Les indignés sont contre le Pacte de l’Euro, facteur de régression sociale, éducation et sécurité sociale menacées. Ils veulent une régulation des marchés financiers, que les banques qui ont été sauvées prêtent à nouveau…

« Ni PSOE / Ni PP »

Ainsi a-t-on pu lire sur les cartons de nombreux slogans tous aussi révélateurs les uns que les autres du malaise qui ronge l’Espagne : « Yes we camp » en référence à la fameuse formule du président étasunien Obama et aux personnes qui campent à la Puerta del Sol, « No nos callaran » (Ils ne nous feront pas taire) ou encore « Violencia es destruir los servicios publicos. Educacion = Futuro » (La violence c’est la destruction des services publics. Education = Avenir). Plus étonnantes encore ces pancartes, très nombreuses, clamant un ras le bol de cette classe politique, bien trop installée dans ses pompes. Sur ces dernières, on y lit « Ni PSOE / Ni PP », rejetant ainsi les deux grandes formations politiques du pays, celle de gauche, « el Partido Socialista Obrero Español » (PSOE) et celle de droite « el Partido Popular » (PP). « No nos representan » (Ils ne nous représentent pas) est une des phrases qui qui se lit dans la presse ou s’entend dans journaux, à la radio et à la télévision. Rencontrés dans les régions de Madrid et d’Estrémadure, nombre « d’indignés » affirment qu’ils changeront leur vote aux prochaines élections « parce que cela ne peut pas être pire. Les choses vont mal et quand ça va mal, il faut changer » affirme Edu, 22 ans qui se prépare à devenir pompier de Madrid. De nombreux médias donnent le leader de la droite espagnole, Mariano Rajoy comme gagnant aux prochaines élections. Mais la confiance n’y est pas : « Certains pensent que Rajoy a une baguette magique et qu’il arrivera au pouvoir et réglera tous les problèmes. Ils font erreur ! » affirme Mario, 24 ans de la province de Caceres, mécanicien à la recherche d’un travail depuis presque dix mois.

« Une volonté d’alternative »

En Espagne, manifestations et contestations ne sont pas fréquentes. Ces récentes démonstrations de force prennent de l’ampleur et concernent tous les secteurs. Le système politique espagnol étant ainsi fait qu’au-delà de certaines composantes régionales bien implantées, seuls deux partis politiques se partagent le pouvoir au niveau local et national. Par conséquent, malgré la volonté marquée d’une alternative, il est difficile pour les espagnols de percevoir une autre voie, crédible, qui se substituerait aux deux « puissantes » formations politiques. Néanmoins, en cette période de crise, les solutions pour s’en sortir ne sont pas nombreuses. Le risque de la fermeture sur soi est présent. La culture espagnole, imprégnée de ce fort sentiment régionaliste, peut amener le pays dans cette voie. Lors de la dernière université populaire du Mouvement démocrate, Jacques Attali faisait ce parallèle avec 1910 où l’Europe alors pleine d’optimisme après plusieurs années de paix allait connaître une crise financière qui la plongerait pendant près de 60 ans dans la barbarie. Pour sortir de cette période trouble, l’Espagne va devoir trouver des femmes et des hommes portés par ces valeurs d’ouverture à l’autre. L’Europe, dans une configuration plus claire et lisible aux yeux des citoyens aura nécessairement un rôle majeur dans ce processus de sortie de crise.

 

Un article de Benoit JIMENEZ

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Posté par Franck Roussin, le 27 juin, 2011 à 18:37

Bonjour.

La conscience humaine est morte ; dans l’orgie,
Sur elle il s’accroupit ; ce cadavre lui plaît ;
Par moments, gai, vainqueur, la prunelle rougie,
Il se retourne et donne à la morte un soufflet.

La prostitution du juge est la ressource.
Les prêtres font frémir l’honnête homme éperdu ;
Dans le champ du potier ils déterrent la bourse ;
Sibour revend le Dieu que Judas a vendu.

Ils disent : – César règne, et le Dieu des armées
L’a fait son élu. Peuple, obéis, tu le dois ! –
Pendant qu’ils vont chantant, tenant leurs mains fermées,
On voit le sequin d’or qui passe entre leurs doigts.

Oh ! tant qu’on le verra trôner, ce gueux, ce prince,
Par le pape béni, monarque malandrin,
Dans une main le sceptre et dans l’autre la pince,
Charlemagne taillé par Satan dans Mandrin ;

Tant qu’il se vautrera, broyant dans ses mâchoires
Le serment, la vertu, l’honneur religieux,
Ivre, affreux, vomissant sa honte sur nos gloires ;
Tant qu’on verra cela sous le soleil des cieux ;

Quand même grandirait l’abjection publique
À ce point d’adorer l’exécrable trompeur ;
Quand même l’Angleterre et même l’Amérique
Diraient à l’exilé : – Va-t’en ! nous avons peur !

Quand même nous serions comme la feuille morte ;
Quand, pour plaire à César, on nous renierait tous ;
Quand le proscrit devrait s’enfuir de porte en porte,
Aux hommes déchiré comme un haillon aux clous ;

Quand le désert, où Dieu contre l’homme proteste,
Bannirait les bannis, chasserait les chassés ;
Quand même, infâme aussi, lâche comme le reste,
Le tombeau jetterait dehors les trépassés ;

Je ne fléchirai pas ! Sans plainte dans la bouche,
Calme, le deuil au cœur, dédaignant le troupeau,
Je vous embrasserai dans mon exil farouche,
Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau !

Mes nobles compagnons, je garde votre culte ;
Bannis, la République est là qui nous unit.
J’attacherai la gloire à tout ce qu’on insulte ;
Je jetterai l’opprobre à tout ce qu’on bénit !

Je serai, sous le sac de cendre qui me couvre,
La voix qui dit : malheur ! la bouche qui dit : non !
Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,
Moi, je te montrerai, César, ton cabanon.

Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d’airain !

Oui, tant qu’il sera là, qu’on cède ou qu’on persiste,
Ô France ! France aimée et qu’on pleure toujours,
Je ne reverrai pas ta terre douce et triste,
Tombeau de mes aïeux et nid de mes amours !

Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France ! hors le devoir, hélas ! j’oublierai tout.
Parmi les éprouvés je planterai ma tente :
Je resterai proscrit, voulant rester debout.

J’accepte l’âpre exil, n’eût-il ni fin ni terme,
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu’un a plié qu’on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s’en vont qui devraient demeurer.

Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !

Victor Hugo – Ultima verba

Posté par le journal de personne, le 28 juin, 2011 à 07:37

Dans quel but et pour quelle fin ?

Les indignés disent oui et plus que jamais, oui… nous avons besoin de savoir, ce pour quoi nous faisons les choses, dans quel but, pour quelle fin…
une centrale nucléaire de plus ou de moins… dans quel but ? Pour quelle fin ?
Devenir le plus grand ingénieur… oui mais dans quel but ? Et pour quelle fin ?
Pour nous servir ou pour se servir de nous ?
Parce que ce ne sont pas les moyens qui nous manquent pour refaire le monde, mais ce sont les buts et les fins… où va-ton ?
Tant qu’on ne nous aura pas dit où on va, on ne bougera pas.
On ne bougera plus.
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/dans-quel-but/