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Les conseils d’enfants et de jeunes, porte d’entrée de l’engagement citoyen !

L’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes fêtait ses vingt ans, mercredi 1er juin. A cette occasion, lesdemocrates.fr a rencontré le délégué général de l’association, Mikaël Garnier-Lavalley, qui revient sur les enjeux de ses espaces de démocratie de proximité qui font la part belle aux citoyens en devenir.

Lesdemocrates : Comment et pourquoi est née l’ANACEJ ?

Mikaël Garnier-Lavalley : Depuis l’adoption en 1989 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant et sa ratification par la France, la participation des jeunes est devenue un point clé des politiques publiques de Jeunesse. Les conseils d’enfants et de jeunes, dans les communes, les conseils généraux ou régionaux, en sont une des résultantes. Le rôle de l’ANACEJ, fondée en 1991, est de fédérer et d’accompagner leurs acteurs, collectivités, associations et personnes physiques. Nous regroupons aujourd’hui près de 400 collectivités territoriales et neuf mouvements de Jeunesse et d’Education populaire.

Lesdemocrates : En quoi consistent vos actions ?

Mikaël Garnier-Lavalley : Nous avons progressé d’un outil simplement technique à une association à part entière. L’idée principale est d’échanger, en capitalisant l’expérience et en valorisant ce qui est fait. Nous faisons intervenir dans la vie de la structure des élus, des professionnels et bien sûr des jeunes. Nous les mettons en réseau à l’occasion d’événements réguliers. Nous avons identifié des clés de réussite, que nous estimons essentielles à la pérennité d’un conseil d’enfants et de jeunes. Nous les diffusons par le biais de nos guides méthodologiques, de nos sites internet et newsletters, de temps de formation, … Nous assurons aussi un partage politique sur les questions relatives à la participation des jeunes.

Lesdemocrates : Quelles sont ces clés de réussite ?

Mikaël Garnier-Lavalley : D’abord que l’initiative de créer un conseil soit celle de la collectivité, et non pas seulement des élus. Le projet doit être partagé par différents acteurs, par exemple les parents d’élèves, les responsables associatifs, les enseignants et évidemment les jeunes qui auraient envie d’en faire partie. Les fonctions de chacun doivent être définies avec précision, tout comme les objectifs à tenir. Il est conseillé d’avoir une personne dédiée et des moyens financiers. Et en même temps il faut être souple. L’expérience nous a appris qu’on ne peut pas calquer d’un territoire à l’autre un même dispositif de démocratie participative à destination des jeunes. Nous invitons chacun à inventer son conseil sur mesure, en fonction du territoire et de la période donnés.

Lesdemocrates : Le conseil doit-il être porté par les jeunes ou par les élus locaux ?

Mikaël Garnier-Lavalley : Il y a un équilibre à trouver entre projets des jeunes et projets des élus locaux, tout comme entre petits projets et gros projets. Toutes les propositions des jeunes n’ont pas vocation à être forcément acceptées, mais la collectivité doit savoir motiver et expliquer ses éventuels refus. Il faut également amener les jeunes à s’autonomiser progressivement dans leur mise en œuvre. Un écueil essentiel à éviter est le décalque du conseil municipal. L’élection d’un maire junior ou la distribution d’écharpes tricolores sont des dérives qui ne favorisent pas la dynamique de groupe et l’appropriation de cette instance par les jeunes. Les élus doivent donc trouver une place équilibrée, ni être trop présents ni trop absents. Il est par exemple important que les réunions plénières soient présidées par le maire, car elles représentent un temps fort en matière de dialogue.

Lesdemocrates : Participer à un conseil a-t-il une influence sur le parcours social et scolaire des jeunes ?

Mikaël Garnier-Lavalley : Clairement oui ! Nous constatons sur le terrain que cela leur apporte de nombreuses compétences complémentaires de celles acquises à l’école. Rencontrer et se confronter à de nouvelles personnes, sortir de leurs activités habituelles ou de leur quartier, monter un projet ou même prendre la parole en public sont autant de pas pour les jeunes vers l’acquisition de l’autonomie et la prise de confiance. C’est très formateur et l’impact est réel sur leurs parcours tant professionnel que personnel. Sans compter qu’ils développent un intérêt profond pour la vie locale et civique, et conservent par la suite l’envie de s’engager.

Lesdemocrates : Au regard de ces qualités, l’Etat ne devrait-il par être moteur pour favoriser la multiplication des conseils de jeunes ?

Mikaël Garnier-Lavalley : Les collectivités n’ont pas attendu l’Etat pour créer des conseils et nous ne devons pas aller vers la diffusion d’un modèle standardisé. Pour autant, celui-ci doit avoir un rôle, pour promouvoir la participation. Les Caisses d’Allocations Familiales également. Elles cofinancent déjà les activités de loisirs qu’organisent les collectivités, mais on ne peut pas mettre au même niveau une sortie à Disney et un dispositif d’engagement. Il faudrait qu’elles accompagnent davantage les actions éducatives à forte valeur ajoutée. L’État peut aussi profiter de la réforme territoriale pour répondre à un certain nombre de questions. En premier à celle de la répartition de la compétence Jeunesse, qui ne relève d’aucune collectivité… et donc de toutes à la fois. Déterminer un chef de file permettrait de coordonner les actions sur un territoire. Il y a déjà des essais qui sont menés, par exemple par le Conseil régional des Pays de la Loire, qui réfléchit à un schéma des jeunesses, ailleurs ce sont les départements ou les intercos. Si l’on souhaite mener des actions cohérentes, il ne faut pas laisser les villes toutes seules.

 

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Posté par gilco, le 8 juin, 2011 à 08:56

Les conseils d’enfants et ceux des jeunes soulèvent des réflexions intéressantes que, sans doute nous ne mettons pas suffisamment en pratique.
Mais, il ne faut pas dire : c’est la panacée, Il faut tout simplement que dans un esprit « démocrate », ces idées comme toutes les idées de la base soient analysées, étudiées, et, que les bonnes soient mises en application.
C’est mon souci de voir associer le peuple, les citoyens à la recherche de réformes utiles et, non seulement aux élus, aux experts, d’être seuls porteurs de ces avancées. Leurs avancées ne sont pas nécessairement celles qu’attend le PEUPLE…..
à suivre en interne au MODEM