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L’Allemagne sort du nucléaire, l’atom’cratie Française est sur les dents

La nouvelle est sortie dans la nuit du dimanche au lundi 30 mai, un secret de polichinelle : l’Allemagne va officiellement décider de sortir du nucléaire. Depuis le moratoire de l’après Fukushima, ça ne pouvait finir que comme ça, à Berlin.

Après deux rapports rédigés post mars 2011, l’un scientifique et économique, l’autre éthique, après douze heures de discussion entre les membres de la coalition au pouvoir (CDU, CSU et FDP) à la chancellerie, le ministre de l’Environnement conservateur Norbert Röttgen (CDU) a annoncé que le dernier réacteur nucléaire allemand sera débranché au plus tard fin 2022. Exit le prolongement jusqu’en 2036 décidé ante-Fukushima, la Chancelière allemande Angela Merkel a définitivement viré sa cuti verte.

Le fait qu’un grand et riche pays industrialisé, frère d’Europe, décide d’abandonner l’énergie nucléaire pour courir dans une trajectoire 100% énergies renouvelables à moyen terme, met l’élite atom’cratique sur les dents.

Depuis ce matin, les serviteurs petits et grands de l’oligarchie atomique française y vont de leurs commentaires sarcastiques, faudrait surtout pas que les français considèrent les allemands comme des pionniers exemplaires.

A l’UMP, le patron du parti Jean-François Copé raconte des balivernes pour s’opposer à la sortie du nucléaire. Interrogé de bon matin sur RTL, pour savoir si la France devait s’inspirer des allemands, il a réfuté la décision de Berlin, jamais cela n’arrivera à Paris. « J’y suis pour la France totalement défavorable. D’abord, la situation de la France et de l’Allemagne vis-à-vis de l’indépendance énergétique n’est pas là même…, 85% de notre énergie est produite par le nucléaire. (…) C’est aujourd’hui un élément majeur de la puissance industrielle de la France ». Faudra expliquer au donneur de leçon JFC, que la France est dépendante du minerai nucléaire importé et que l’énergie nucléaire ne produit que 75% de notre électricité, soit 15 à 17 % de l’énergie consommée – et non 85 % !

Il y a aussi le couplet sur ces « faux écolos allemands », qui jetteraient aux orties leur engagement contre le changement climatique. Renoncer au nucléaire, serait recourir massivement au charbon. Sauf que la nouvelle politique énergétique allemande va miser sur un mix de transition « EnR + Gaz », pour à la fois éteindre les centrales nucléaires et celles au charbon.

Enfin, il y a l’argument « du passager clandestin du nucléaire », avec une Allemagne qui renoncerait à exploiter des réacteurs sur son sol mais qui ne ferait pas la fine bouche pour s’alimenter en électrons atomiques made in France. Là aussi, la ficelle est grosse car la France et l’Allemagne sont interdépendantes pour l’équilibre du réseau électrique. Nous importons/exportons réciproquement selon les capacités en ligne et les pointes de consommation. L’Allemagne fait le pari de pouvoir gérer les intermittences de la production électrique renouvelable, et entend préfigurer un super smart grid qui pourrait aller jusqu’à importer de l’électricité solaire de l’Afrique du Nord à moyen terme. Elle matérialise le besoin d’une gestion interconnectée de la production eEnR au niveau paneuropéen. Elle n’est pas un passager clandestin du nucléaire, mais le capitaine d’un bateau qui vise à s’affranchir du nucléaire à moyen terme, pour réduire le risque encouru par la société européenne.

Le choix énergétique allemand ne peut qu’interroger en miroir, les décisions prises à Paris. Les chiens de garde de l’atomcratie française enragent, mais la démocratie énergétique est un enjeu de la société allemande. Ce pays qui ne défend pas un modèle centralisé atomique, voit son secteur des énergies renouvelables peser plus de 380 000 emplois, quand notre filière nucléaire franchouillarde en totalise 50 000. Et ce n’est qu’un début. L’accélération allemande dans le domaine des green-tech de l’énergie, devrait également doper leur balance commerciale.

L’atom’cratie française aura au moins le scalpe du secteur photovoltaïque français, pour se consoler des décisions berlinoises. Suite aux décisions politiques de Sarkozy/Fillon intervenues en mars 2011, le secteur devrait perdre 15 à 20 000 emplois en 2011 (sur les 25 000 à fin 2010). Au moins ces français de la « nouvelle économie » ne feront pas concurrence aux allemands en ce domaine.

 

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Posté par Teddy, le 31 mai, 2011 à 13:19

En même temps, le gouvernement s’entête à chaque décision prise. Je pense pour ma part écrire un courrier au premier ministre afin de lui assurer que je ne voterais pas pour l’UMP l’an prochain.

Posté par gilco, le 2 juin, 2011 à 11:25

OUF, encore un qui ne va pas voter UMP !
Mais, la France avec sa super-production va vendre de l’énergie à l’Allemagne ???
C’est rigolo NON ?

Posté par Digore, le 5 novembre, 2011 à 19:20

Justement, l’Allemagne n’a pas besoin de l’électricité nucléaire, qui manquerait bien à la France cet hiver, pour sortir du nucléaire. Ce que montre l’expérience passée >
http://energeia.voila.net/electri/allemagne_passer_nucle_fr.htm

Mais si l’Allemagne continue d’importer un peu d’électricité de France, la même quantité que l’année précédente pour les six derniers mois, après fermeture de huit réacteurs, elle lui en exporte moins.

Et le problème est pour la France, car l’Allemagne avait un solde exportateur d’électricité avec la France depuis des années.