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Christine Lagarde au FMI ? Vraiment ?

Les jeux sont faits : Christine Lagarde, la ministre des finances française, est la candidate de l’Union à la direction du FMI ce qui devrait lui suffire pour succéder à un DSK démissionnaire pour cause de scandale sexuel. Les Européens n’imaginent même pas que la direction du FMI puisse leur échapper en pleine crise de la zone euro.

Mais voilà, il y a un hic de taille : les pays émergents aimeraient bien mettre la main sur cette institution trustée depuis 1946 par les Européens, alors que la présidence de la Banque mondiale revient à un Américain en vertu d’un accord tacite. Surtout, « les Américains nous ont fait passer le message qu’ils ne voulaient pas d’un candidat qui traine des casseroles », prévient un diplomate européen de haut niveau, après le fiasco DSK et le départ, en cours de mandat, de ses deux prédécesseurs (l’Allemand Horst Khöler et l’Espagnol Rodrigo Rato). Une claire allusion aux ennuis judiciaires qui pendent au nez de Lagarde dans l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais (qui pourrit la vie des politiques depuis vingt ans…) et qui pourraient bien lui couter le poste.

Cette rocambolesque affaire s’est, en effet, terminée au mieux des intérêts de l’homme d’affaires ami de Nicolas Sarkozy. Le tribunal arbitral privé, à qui avait été confié le litige après intervention de l’Élysée, a condamné le 11 juillet 2008 le CDR (consortium de réalisations chargé de liquider l’héritage du Lyonnais) à verser 285 millions d’euros, hors intérêts, dont 45 millions au titre du « préjudice moral », à Bernard Tapie. Il y a un mois, on pensait la polémique éteinte. Et puis patatra. Saisi en avril par des députés socialistes, le procureur général près de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, a, le 10 mai, décidé de transmettre le dossier à la Cour de Justice de la République (CJR), qui doit dire, dans le mois qui vient, s’il y a lieu d’ouvrir une enquête sur « les faits d’abus d’autorité susceptibles d’avoir été commis par Christine Lagarde, en sa qualité de ministre de l’Économie des finances et de l’Industrie ». En effet, celle-ci a souvent refusé de suivre l’avis de ses services soucieux de protéger les intérêts de l’État, ce qui laisse penser au procureur général qu’il y a « de nombreux motifs de suspecter la régularité voire la légalité du règlement arbitral litigieux ». Ce soupçon est partagé par Cour des comptes, comme en témoigne un rapport confidentiel sur l’affaire daté du 27 octobre, révélé par le Canard enchainé du 18 mai.

Une autre affaire lui est reprochée : fin avril, la ministre signalait dans la « déclaration d’intérêt », désormais exigé de tous les membres du gouvernement, avoir investi dans une petite société, Applicatour, pour réduire son ISF. Mais elle omettait de préciser que ce petit éditeur de logiciel était dirigé par le fils du patron d’Oseo, la banque publique des PME, placée sous la tutelle de Bercy. Lequel avait été nommé à la tête de la banque sur proposition de la même ministre en novembre 2007. Ce qui pourrait constituer un cas de conflit d’intérêts.

Mais, à Bruxelles, on croise les doigts en espérant qu’elle soit rapidement blanchie, l’Union n’ayant guère d’autre candidat de son envergure sous la main. « Elle est l’une des meilleures ministres actuellement en fonction, elle a géré la crise de la zone euro et la préparation de la présidence française du G8 avec rigueur et compétence, elle est reconnue et respectée internationalement, et la nomination d’une femme pourrait faire oublier les frasques de DSK », juge un haut fonctionnaire de la Commission. « Mais, si la mise en cause de Lagarde se précise, ses chances pourraient rapidement s’effondrer », reconnaît un diplomate européen, ce qui compromettrait les chances de l’Union de garder la direction du FMI.

Car les pays émergents sont en embuscade, les Européens ayant manifesté, en 2007, des velléités de leur laisser la place après la fin du mandat de Dominique Strauss-Kahn. Deux candidats se sont pour l’instant fait connaître : le gouverneur de la banque centrale mexicaine et son homologue du Kazakhstan. L’Union refuse même de l’envisager, car « la crise de la zone euro nécessite un patron du FMI qui comprenne nos problèmes et pas quelqu’un qui n’aura guère d’état d’âme devant un défaut grec », avance un diplomate. « De toute façon, l’Union est le plus gros contributeur au FMI et il n’y a pas de raison que le poste nous échappe, d’autant que nous avons déjà accepté de renoncer à une partie de nos droits de vote au profit des pays émergents. On en reparlera lorsque les États-Unis abandonneront la Banque Mondiale », poursuit-il. Mais si Washington doute de l’intégrité du candidat européen, son soutien pourrait bien faire défaut à l’Union… C’est pourquoi le pari Lagarde est bien plus risqué qu’il n’y paraît.

Et n’oubliez pas qu’Aubry soutient la candidature de Lagarde. Elle doit tenir de son papa cette chère Martine : article du Fakir numéro 40, de mars 2009.

 

Retrouvez l’article de mamie sceptix/Charlotte directement sur son blog en cliquant ici.

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Posté par Jean Brochier, le 28 mai, 2011 à 18:00

Au delà des éventuels ennuis judiciaires de madame Lagarde penchons nous un instant sur ses piètres résultats en matière de finances publiques. Pas fameux pour le futur gendarme financier du monde. lire mon dernier billet sur mon blog http://www.europelibre.typepad.com