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4 ans de Sarkozysme : bail à renouveler ou mise en vente ?

C’est une belle demeure située en plein centre de Paris. La crémaillère fit grand bruit, il y a quatre ans, Place de la Concorde. Un ballet ininterrompu de chanteurs morts ou de chanteurs à mourir (d’ennui), ou encore destinés à mourir (artistiquement) ne s’étaient pas fait priés pour inaugurer les le nouveau bail.

A l’époque, l’état des lieux mentionnait une bâtisse vieillissante, poussiéreuse, archaïque dans ses fondations. « A rénover » avait-on pris la peine de marquer sur l’annonce. Des travaux depuis, il y en a eu. Des tas. Des tonnes. Souvent le projet a été modifié pour laisser place à la même chose, quand il n’en est pas resté au simple devis, faute de financement. Si bien qu’à un an du  terme de ce bail, il serait temps de se poser la véritable question : le bail présidentiel est-il renouvelable en l’état ou une mise en vente s’avère-t-elle nécessaire ?

La visite s’ouvre sur un patio superbe, qui rappelle les débuts, l’état de grâce. A l’époque, par cette porte dérobée, sur la droite, se trouvait le passage conduisant vers les cuisines du restaurateur Fouquets, remercié depuis parce que cela jasait au-delà du buisson, dans la rue. D’ailleurs , c’est tout le personnel de maison qui a connu des va-et-vient impromptus : Fillon I, Fillon II, Fillon III ; sans compter les mini-remaniements, dus au personnel devenu dérangeant comme la petite Michèle. D’aucuns se sont dit que c’était sans doute le majordome qu’il fallût changer. Mais le locataire n’en démordit pas. Il avait, il faut dire, fait du choix de son petit personnel un véritable enjeu de Cour. Débauchant à sa gauche, détroussant le Centre, et déboussolant sa Droite, il avait imaginé une petite équipe au garde-à-vous, qui lui jurerait allégeance, affidés qu’ils étaient tous, jusqu’à renier leurs valeurs. Mais revenons-en au patio.

Sur les murs trônent encore les unes et les éditos élogieux qui foisonnaient. Il n’en figure qu’une maigre partie ici, tant les dithyrambes ne cessèrent de s’enchaîner des semaines durant. Même les plus railleurs, qui accusèrent leurs homologues de servir la soupe présidentielle en monopolisant l’espace médiatique autour d’un seul personne, se mordirent la queue en ornant leur « une » du nouveau locataire, semaine après semaine. Une sorte de fascination.

En avançant un peu plus loin, vous découvrez la pièce principale de cette construction bourgeoise, un rien baroque par son côté m’as-tu-vu et sa pendule Rolex qui trône majestueusement à côté de la bibliothèque verte (tous les exemplaires de la Pléiade, si ennuyeux et inutiles quand on veut travailler véritablement ont été classés sans suite au grenier. Ne restent que cet exemplaire de Zadig & Voltaire et un disque de Renaud « tous coupables… sauf Carlos Ghosn ? » ). C’est dans cette pièce que le locataire y a rangé ses plus beaux trophées : la réforme des Universités, celle des droits de succession, celle de la Constitution…. En revanche au-dessus de la cheminée, la chose déglinguée que vous voyez là était un bouclier, le bouclier fiscal. Branlant comme pas un depuis son érection sur le mur, il finit par tomber comme on le pressentait un beau matin. Car c’est peu de dire que le séjour ressemble parfois à un véritable champ de ruine : la table dite du « travailler plus pour gagner plus », pierre d’angle de la nouvelle décoration, fut annoncée avant même l’emménagement. Notre nouveau locataire fit feu de tout bois pour l’imposer. Las elle couta bien plus qu’elle ne rapporta. Il n’en reste à présent que quelques copeaux qui raviront la cheminée dès les premières lueurs de l’automne.

La porte-fenêtre donne une belle vue, malheureusement gâchée aujourd’hui par les écuries d’Augias, anciennement baptisées Bercy. Le nettoyage se fit attendre. En vain : il se fait attendre. Et se fera attendre. Pire, la dette devient abyssale. Attenantes à la maison principale, les écuries menacent les fondations. L’édifice est à surveiller de près.

A l’étage, les chambres… Enfin moins une. En effet la première chambre nuptiale fut très vite condamnée. Les fenêtres étaient restées grandes ouvertes et l’extérieur y fit des ravages.

La seconde est beaucoup plus harmonieuse. Complètement insonorisée. On eut juré que le locataire y avait élu villégiature sur l’aile gauche de la résidence avant de constater, sans le moindre doute possible, qu’elle se plaçait parfaitement à droite.

La chambre d’ami, elle, a vu de nombreux visiteurs. Certains reviennent avec assiduité comme Brice ou la pièce rapportée du trottoir d’en face le petit Eric (n’allez tout de même pas dire qu’il travaillait sur le trottoir !), ou encore Claude, qui se fait de plus en plus présent au domaine. En revanche, d’anciens locataires, pourtant favoris, n’y ont plus accès comme le grand Eric, banni pour Banier.

Dans la cour, en face des écuries, le domaine peut compter sur sa chapelle. Jamais assez remplie et honorée pour notre hôte. De Latran à Ryad, en passant par la béatification de Jean-Paul II, elle se remplit à chaque occasion avec ferveur laissant parfois un couloir communiquant avec la propriété principale, ce que les anciens locataires s’étaient pourtant toujours refusé à faire. Il faut dire que notre résident a besoin d’espace depuis que sa cave est occupée. Cinq fois par jours. Et tous les vendredis à l’en croire. Il l’a même désignée comme la cause de tous ses problèmes d’installation, de tous les défauts de fabrication de la maison et de tous les incuries dont il était pourtant le seul responsable. A force d’y raviver la braise, il risque à terme d’y mettre complètement le feu. Et la vague Marine s’imposera alors comme le seul recours. Et le Déluge après un incendie a toujours représenté un risque pour les fondations…

Pour conclure, un petit conseil de l’agent immobilier : si vous trouvez un autre locataire, plus fiable, avec de meilleures garanties, n’hésitez pas ! Prenez-le !

Retrouvez l’article de Yves Delahaie directement sur son blog en cliquant ici.

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Posté par Patrick Pujo, le 9 mai, 2011 à 04:22

En fait, la question ne se pose pas et ne s’est jamais posé : ce locataire est une erreur historique !