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Education ou instruction ?

Lorsqu’un sénateur (UMP) explique que l’éducation n’est pas une dépense mais un investissement, on ne peut que s’accorder avec lui. Mais allons plus loin ensemble dans cette réflexion.

Lorsque l’on pense que l’éducation est la base de toute société, de tout bon fonctionnement d’un groupe ou d’un autre, il faut dire qu’un investissement  – qui se fait sur l’avenir, par définition- n’est pas à rejeter, bien au contraire.

Malgré tout, avant de parler de dépense/investissement ou autre, je crois qu’il faut « philosopher » sur deux questions qui me semblent importante. Le rôle de l’État est-il de fournir l’éducation ou l’instruction ? Faudrait-il ajouter « raisonner«  à la liste de ce que doit savoir faire un Français à sa sortie du système scolaire ?

  • Education ou instruction ?

Avant de faire un choix entre « éducation » ou « instruction », il est nécessaire d’en poser les définitions afin d’être certain que l’on se comprenne bien. Pour faire dans l’officiel, j’ai pris les définitions du Dictionnaire de l’Académie française. Pour les deux termes, j’ai choisi de prendre la première proposition.

Pour « éducation », nous comprendrons l’action d’élever, de former, d’instruire (prodiguer un enseignement, des leçons, des préceptes à quelqu’un) une personne (enfant, adolescent, adulte) en cultivant ses qualités physiques, intellectuelles et morales. Pour « instruction », nous entendrons l’action de transmettre à quelqu’un des connaissances ou des principes nécessaires à son éducation.

De ces deux définitions, on voit bien que les deux notions sont liées, qu’elles ont tendance à s’imbriquer et presque à se valoir. Toutefois, de ce que je comprends de ces définitions, l’éducation serait plutôt un tout tandis que l’instruction serait plutôt partie de ce tout.

Partant de là, je serais partisan du fait que l’État doit fournir l’instruction en particulier et non l’éducation en général. En effet, je pense que sa mission n’est pas de « façonner » entièrement les personnes, mais de les aider en leur fournissant le matériaux (les connaissances) et les outils (les principes) pour que ces personnes puissent se forger une opinion personnelle.

C’est une première question d’interprétation que je propose à votre réflexion.

  • Lire, écrire, compter et raisonner

Le mardi 1er mars 2011, l’Institut de France était réuni pour une séance solennelle autour des nouveaux défis de l’éducation. Dans ce cadre, Pierre Léna (Membre de l’Académie des sciences, Délégué à l’éducation et à la formation de 2006 à 2011) a pris la parole pour un discours intitulé La science en héritage. C’est la conclusion de son propos qui est ici intéressante.

« Notre Académie propose à notre école primaire, et à son ministre, d’adopter désormais « Lire, écrire, compter, raisonner » comme les quatre fondamentaux de l’école du vingt-et-unième siècle. Dans sa lettre aux instituteurs de 1883, Jules Ferry avait fait des trois premiers un programme politique. Pourquoi ne pas accepter le défi du quatrième, et le mettre en œuvre avec les mathématiques et les sciences de la nature, écoles privilégiées du raisonnement ? »

Voilà un grand défi à relever ! Faire en sorte qu’une personne sortant du système scolaire soit capable de réfléchir par elle-même sans se baser sur des réflexions préconçues. C’est même l’un des buts qui anime les cours de philosophie en classe de terminale. Mais tout le monde ne choisissant pas la filière générale, l’enseignement d’un tel outil qu’est la réflexion, il est nécessaire de faire en sorte que chacun puisse y avoir accès plus tôt : dès le collège par exemple, voire dès les dernières classes de l’enseignement primaire.

Toutefois, il faut bien reconnaître que les trois fondamentaux actuels ne sont pas une réussite complète. En effet, aujourd’hui encore des personnes sortent du système scolaire sans savoir lire, écrire ou compter un minimum. Pour cela, à qui incombe la faute ? Je ne sais pas, mais ce que je sais, c’est qu’il faut y remédier – en fixant clairement des méthodes (eh oui, le changement fréquent des méthodes d’apprentissage n’aide personne !) – et pourquoi pas tenter de faire « raisonner » un quatrième volet d’une politique en matière d’éducation, d’instruction.

Voilà une deuxième question que je vous propose dans le cadre d’une réflexion globale sur l’éducation et l’instruction.

 

Retrouvez l’article de Maxime Fialon directement sur son blog en cliquant ici.

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Maxime FIALON
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Posté par Jean-François Martins, le 5 mai, 2011 à 11:59

« Si vous pensez que l’éducation côute cher, essayez l’ignorance. » Disait Derek Bok.

Très bon papier, Bravo !

Posté par Olivier SUPPLISSON, le 5 mai, 2011 à 22:43

 » les mathématiques et les sciences de la nature, écoles privilégiées du raisonnement ?  »
Les « sciences exactes » ne sont-elles pas déjà mises sur un pied piédestal dans notre société ? Le bac « scientifique » n’est-il pas le bac dans lequel vont l’élite des élèves alors que toutes les autres filières sont considérées comme des « voix de garage » ? Ce monsieur propose donc de renforcer la prééminence de ces « science exactes » alors qu’elles prévalent sur les autres matières. Que l’Education Nationale inculque déjà comme il se doit notre langue, notre culture et notre histoire là où elle ne se contente que de donner les bases de ces choses et après seulement il pourra être envisager de rajouter ce « raisonner ».

Posté par Olivier SUPPLISSON, le 5 mai, 2011 à 22:58

« les mathématiques et les sciences de la nature, écoles privilégiées du raisonnement ? »
Les « sciences exactes » ne sont-elles pas déjà mises sur un pied piédestal dans notre société ? Le bac « scientifique » n’est-il pas le bac dans lequel vont l’élite des élèves alors que toutes les autres filières sont considérées comme des « voie de garage » ? Ce monsieur propose donc de renforcer la prééminence de ces « science exactes » alors qu’elles prévalent sur les autres matières. Que l’Education Nationale inculque déjà comme il se doit notre langue, notre culture et notre histoire là où elle ne se contente que de donner les bases de ces choses et après seulement il pourra être envisager de rajouter ce « raisonner ».

Ps: Désolé du double faute mais j’avais repéré une faute dérangeante…

Posté par méthode enseignement, le 11 mai, 2011 à 19:54

J’apprécie beaucoup votre réflexion.

Effectivement, l’éducation est un investissement, et ne pas la considérer à sa juste valeur amène sur le long terme un pays dans l’instabilité, ou au mieux, dans une certaine pauvreté sociale et intellectuelle. Mais comme le gouvernement aura changé d’ici là, ça n’est plus son problème !

Au passage, j’aime bien la citation de l’image : « L’ignorance toujours mène à la servitude. »

– Brice