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L’élection présidentielle à 3 tours, les sondages étant le 1er

Les sondages prennent de plus en plus d’importance dans la vie politique et notamment à l’approche de grandes élections. En effet, leur prise en compte par l’électeur peut avoir un effet inductif et réflexif sur la décision de son vote, soit par effet d’entraînement sur un réflexe primaire, favorisant un candidat en hausse, soit par un effet plus secondaire et plus réfléchi quant à l’impact de son vote.

Par ailleurs, les sondages sont également une base importante de décision des candidats à l’élection, influençant leur stratégie d’alliance, de soutien, de maintien ou de désistement.

Ainsi, les sondages, à l’approche du premier tour des présidentielles 2012, pourraient bien constituer une primaire aux élections, un premier tour avant le premier tour, d’une élection qui en comporterait finalement trois.

L’élection présidentielle en France s’effectue au suffrage universel et  selon deux tours : le premier où se présentent toutes les sensibilités, les candidats des différents partis, petits ou grands, voire sans parti, et le second tour où ne restent en lice que les deux candidats qui ont recueilli le plus de suffrages au premier tour. Ce mécanisme favorise la bipolarité, c’est à dire la prédominance des deux partis majoritaires, en général celui de droite (UMP) et celui de gauche (PS), qui tentent au second tour de bénéficier du soutien des candidats et des partis minoritaires qui n’ont pas passé le premier cap.

Du fait des élections législatives, qui suivent directement les élections présidentielles et qui sont également organisées à deux tours, selon un scrutin majoritaire et non proportionnel, cette bipolarité est renforcée et les soutiens du second tour de la présidentielle se monnayent souvent en places accordées par les partis majoritaires aux partis minoritaires, c’est à dire des promesses de non concurrence de candidats aux législatives pour favoriser l’élection de candidats de partis minoritaires.
Cette bipolarité renforcée conduit la France à une guerre permanente clan contre clan et finalement à la victoire d’un des clans, qui en fait a recueilli moins d’un tiers des suffrages du premier tour (quelquefois moins de 20%, même pas un Français sur 5, comme ce fut le cas en 2002 pour Jacques Chirac avec 17%) et un peu plus de 50% au second, ce qui signifie presque 50% de Français mécontents.

L’alternance, consistant tour à tour, du fait du balancier dont le poids du mécontentement fini par faire pencher la balance vers le parti majoritaire concurrent qui n’était pas au pouvoir, n’est en aucun cas une « alternative ». Elle consiste souvent à déconstruire tout ce qu’à fait le gouvernement précédent. Ce cycle de haut et bas inflige une maladie mentale à la société qui n’est pas sans rappeler la bipolarité qui chez un être humain est une psychose maniaco dépressive, alternant les phases d’euphorie, d’expansion, d’excitation, avec les phases de dépression psychique et physique, de mélancolie, d’atonie.

L’élection présidentielle du 21 avril 2002, a vu exceptionnellement un parti minoritaire arriver au premier tour : le Front National. Ce parti étant aux extrêmes de l’échiquier, le vote de second tour n’était plus un vote d’adhésion mais un vote d’exclusion : je vote pour celui que je ne veux surtout pas ; c’est bien entendu Jacques Chirac qui l’a emporté avec 80% des voix. Mais ce dernier, qui devait sa victoire à tous ceux qui avaient voté contre le Front National, aurait dû en tenir compte et former un gouvernement d’union nationale, ce qu’il n’a pas fait. L’UMP a cassé le centre en imposant quasiment un ralliement de la majorité des députés de l’UDF, les plus courageux résistant à la pression autour de François Bayrou. Ceci a encore plus favorisé la bipolarité et le conflit entre clans, que nous payons encore aujourd’hui.

En 2007, un autre scénario a été à deux doigts de se réaliser : l’arrivée du troisième homme, François Bayrou, au premier tour. Il a frolé cette victoire. Les sondages qui précédaient le scrutin le donnait gagnant à 55%, à la fois face à Nicolas Sarkozy et face à Ségolène Royal, s’il avait atteint ce premier tour. Ce qui signifie que c’est le candidat qui aurait satisfait le plus de Français au final. Si l’on fait confiance aux sondages (je ne parle pas de leur interprétation dans la presse, mais bien de leur résultat lorsqu’il est franc et sans appel), ces derniers peuvent nous aider à prendre notre décision de vote. Les sondages donnaient en 2007 Ségolène Royal perdante face à Nicolas Sarkozy et ceci même si François Bayrou s’était désisté avant le premier tour en sa faveur et même s’il avait soutenu Royal au second tour. Un duel Sarkozy-Royal donnait Nicolas Sarkozy gagnant d’une façon franche. Ce qui signifie que les électeurs de gauche, s’ils avaient réfléchi, auraient dû voter François Bayrou pour ne pas laisser gagner Nicolas Sarkozy !
Cet épisode démontre que si un candidat situé plus au centre (comme François Bayrou ou Nicolas Hulot) arrive à atteindre le premier tour, même si c’est a priori plus difficile dans ce contexte de bipolarité, il a plus de chance de l’emporter au second car les voix des électeurs de l’aile déchue préfèreront se reporter sur le centre que sur l’aile opposée. Ce qui n’est pas le cas si une aile extrême (Front National ou Front de Gauche) arrive au premier tour face à un clan moins extrême.

Ce qui signifie que si les Français veulent vraiment changer cette alternance maniaco dépressive et au final obtenir un centre de gravité plus stable, optimisant la capacité de la France à se rassembler, c’est plus l’option du centre qui doit être favorisée.

Or que se passe-t-il en ce moment, notamment du fait des sondages donnant Marine Le Pen au premier tour devant Nicolas Sarkozy ? L’UMP est aux abois et va tout faire pour décourager les candidats de droite et de centre-droit pour maximiser au premier tour les chances de Nicolas Sarkozy (ou du candidat alternatif éventuel en cas de poursuite de sa pente descendante). La candidature Borloo, qui fait croire à une candidature du centre tout en s’avouant soutien de la majorité, ne pourra y résister et, s’il est candidat, il est certainement convenu qu’il se désistera avant le premier tour en fonction des sondages (son maintien n’étant prévu que si les sondages le montre en capacité d’atteindre le premier tour face au PS). A la limite la candidature Villepin, en opposition avec Nicolas Sarkozy, serait plus crédible à s’allier avec le centre de François Bayrou. C’est donc manifestement un leurre. De même, du côté du Front de Gauche et des Ecologistes, la pression est forte pour envisager une candidature de rassemblement juste avant le premier tour si jamais les sondages précédant ce dernier montrent qu’il y a un risque d’atteinte du premier tour par le Front National face à la droite UMP & Co.

Conclusion : ce sont les sondages juste avant le premier tour de la présidentielle 2012 qui vont servir de primaires au premier tour. Ils vont foisonner, s’affoler, imaginer toutes les combinaisons d’alliance, de ralliement, de désistement (à moins que les instituts de sondage subissent des pressions pour ne pas faire paraître des résultats qui donnent des « mauvaises » idées aux électeurs ou aux candidats minoritaires (quand on sait qui est derrière ces instituts, comme le rappelle cet article (Bolloré, Parisot, Pérol, Buisson), on peut s’interroger …). Les électeurs devraient décider leur vote de premier tour en fonction des résultats des sondages pour le second tour, selon les hypothèses de premier tour (comme ils auraient dû le faire en faveur de François Bayrou en 2007 pour contrer Nicolas Sarkozy, au lieu de voter Royal) et les candidats vont décider leur éventuel désistement avant le premier tour dans le cas où ils ne soient pas annoncés vainqueur et que leurs voix perdues risquent de faire passer au premier tour et en particulier au second le candidat de l’aile opposé qui ne leur apportera rien aux législatives. Mais fait nouveau, ce ne sera peut-être pas cette fois un parti dit majoritaire qui atteindra  le premier et le second tour tant convoité … Et si pour changer vraiment et sortir de la psychose maniaco dépressive, on songeait à une nouvelle polarisation au centre, avec Bayrou, Hulot et Villepin par exemple ?

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Posté par Jérôme, le 28 avril, 2011 à 15:26

Bonjour Marie-Anne
Merci encore car j’en était encore resté au mange-Disque (M.-D.) avec mes 33 tours.
Félicitation donc pour votre nouveau média social car, comme le dit régulièrement le marin shadocks :
« Pour guérir quelque chose qui ne marche pas très bien, il suffit de taper dessus pour qu’il marche mieux ».
Longue vie, donc, au nouveau média social des Démocrates !
Bonne campagne,
Jérôme

Posté par PB, le 28 avril, 2011 à 17:34

Pour que l’élection présidentielle garde un sens (pas évident!), il faudrait autoriser la présence au 2ème tour de tout candidat ayant au moins 12.5% des inscrits (je crois que F.Bayrou avait émis une idée voisine):

-le 3ème se verrait devant un vrai choix et les Français aussi
-on sortirait de ce jeu très pervers où les représentants des 2 « grands partis « font tout pour s’éliminer, dans le cas actuel !
-le sort de l’élection en serait parfois changé ! exemple de 2002 où L.jospin aurait pu concourrir et être élu !
peut être pariel pour F.Bayrou

qu’importe que le 1er soit élu avec plus de 50% ! J.Chirac, qu’a-t-il fait de son 82% ???????????

Posté par Bernard, le 29 avril, 2011 à 12:06

La présence de deux grands partis dominant est la norme dans la plupart des démocraties, quelque soit le mode d’élection. C’est donc bien que cette bipolarisation de la vie politique est une marque de fabrique de la démocratie.

L’article semble tout de même oublié un élément important. Il y peut-être deux partis dominants, mais ce ne sont pas les mêmes dans le temps. Par exemple, le PS est peut-être le parti dominant à gauche de nos jours, mais ce n’était pas le cas dans les années 1960. N’oublions pas que Duclos, le candidat du PCF, a fait le plus haut score de la gauche avec plus de 21% des voix au premier tour de 1969. Et si le PS n’a pas changé de nom au cours des 40 dernières années, le PS des années 1980 avec ses nationalisations à tout va n’a rien à voir avec le PS des années 2000 avec ses privatiations. De même à droite avec le MRP et l’UDF.

Posté par PB, le 5 mai, 2011 à 17:37

Non; la bipolarisation n’est pas un marqueur de la démocratie: sinin, beaucoup de pays européens ne seraient
pas démocrates !
C’est presque l’inverse qui serait vrai!!