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Une rencontre avec les salariés de Lagassé sur le marché de Tréboul

Ce samedi 9 décembre, Patrick et moi sommes allés distribuer les tracts « Produire. Instruire. Construire » de François Bayrou, sur le marché de Tréboul. Ce déplacement nous a permis de faire une rencontre imprévue mais forte avec les salariés de l’entreprise Lagassé Communications et Industries qui étaient présents sur le marché pour faire connaître les graves […]


Ce samedi 9 décembre, Patrick et moi sommes allés distribuer les tracts « Produire. Instruire. Construire » de François Bayrou, sur le marché de Tréboul. Ce déplacement nous a permis de faire une rencontre imprévue mais forte avec les salariés de l’entreprise Lagassé Communications et Industries qui étaient présents sur le marché pour faire connaître les graves problèmes qui se posent à eux. Cela m’a replongé des années en arrière, quand à la même période, puisque c’était à la veille du sapin de Noël, la direction de l’entreprise qui m’employait a informé le personnel de la fermeture du site. C’est pourquoi j’ai voulu rédiger ce papier.

Que se passe-t-il à Lagassé Communications et Industries ?

Et bien, c’est très simple. Le propriétaire de l’entreprise a purement et simplement siphonné la trésorerie de l’entreprise. Selon le Télégramme du 26 novembre 2011, il serait question d’une quinzaine de millions d’euros prélevée depuis 2005. Un montant confirmé par le site usinenouvelle.com. Au 1er décembre, les salariés ont été obligés de débrayer pour que leurs salaires soient versés en temps et en heure. L’entreprise a-t-elle tenté de gagner du temps pour que les salaires soient pris en charge par le fonds de garantie des salaires ? En tout cas, le jour même, l’entreprise, comme tout le monde s’y attendait, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper. La cessation de paiement a été reconnue « pour une impasse de trésorerie prévisible au 30 novembre de 4 millions d’euros ».

Une période de redressement inhabituellement courte.

Les salariés ont été surpris par la brièveté de la période d’observation accordée par le tribunal : deux mois. Cela inquiète à juste titre le personnel car, la période d’observation a pour but de permettre à une entreprise en difficulté de redresser sa situation. Mais que peut-on faire en deux mois, surtout si le propriétaire a provoqué la crise en ponctionnant des sommes importantes et que, selon le Comité d’Entreprise, il aurait encore prélevé 380 000 euros la veille du jugement du Tribunal de Commerce (d’où le problème sur les salaires, le 1er décembre). Le tribunal ne s’y est sans doute pas trompé puisqu’il a nommé des administrateurs pour gérer l’entreprise à la place du P-dg Louis Lagassé. La période d’observation peut aussi permettre de trouver un repreneur. Mais deux mois est un délai très court pour trouver un investisseur, pour qu’il fasse l’étude de la situation économique de la société et qu’il réunisse les capitaux nécessaires à sa relance.

Une entreprise riche de ses savoir-faire et de la compétence de son personnel.

250 salariés. 240 CDI et 10 intérimaires. La présence des intérimaires suffit à elle seule à prouver que l’entreprise a des marchés à honorer. Selon les représentants du CE, le plan de charge avec EADS est assuré pour les deux ans qui viennent. Il faut dire que, le 21 avril 2010, EADS et Groupe Lagassé Europe ont annoncé la reconduction de leur partenariat pour quatre ans de plus.

Non seulement, l’entreprise a du travail, mais elle est rentable. Même en remontant jusqu’à 2005, Lagassé Communications et Industries a toujours dégagé des résultats positifs. En 2010, elle a encore dégagé quelques 1,5M € de résultats.

L’entreprise serait-elle positionnée sur des marchés en déclin ? Fournisseur de services en intégration de produits électroniques complexes, spécialisée, entre autres, dans les radio communication, les transmissions sans fils sécurisées, les applications embarquées, et riche de la compétence de son personnel, l’entreprise Lagassé étudie, développe et introduit de nouveaux produits, les fabrique et assure leur support après-vente. Elle fabrique notamment les appareils de communication portatifs pour les forces de l’ordre et t des valises de transport de fonds qui peuvent détruire les billets par pulvérisation d’encre. Enfin, Lagassé Communications et Industries a été sélectionnée pour la finale de ce Trophée de la Sécurité 2011 pour son produit « L@borne » qui permet de surveiller tout ce qui peut disparaître d’un chantier : engins, tuyaux de cuivre, câbles, matériel portatif, etc. Les vols sur les chantiers représentant plus d’un million d’euros chaque année, on mesure l’intérêt du système pour les entreprises du bâtiment et on imagine donc la taille potentielle de ce marché.

Pourquoi ruiner une entreprise qui marche et dont le personnel a préparé l’avenir ?

Sans avoir de certitude sur ce point, il semble qu’on puisse relier le pillage de la trésorerie de Lagassé Communications et Industries aux déboires du groupe Lagassé ailleurs dans le monde. Une lecture du journal canadien « la tribune » du 03 décembre 2011 permet d’apprendre, qu’en octobre 2011, le Groupe Lagassé inc. a été condamné par la Cour supérieure du Québec à payer 1 599 797 $ à la Banque de développement du Canada (BDC) pour un prêt qui avait été consentie à son entreprise, SR Télécom, en faillite. Louis Lagassé, qui était garant à titre personnel, a été condamné à payer à la BDC 188 034 $ à la suite de cette décision. L’article fait état d’autres sommes importante (276 228 $ et 248 000 $) liées à d’autres procédures.

Il faut sauver Lagassé Communications et Industries !

Ou, plus exactement, il faut sauver l’entreprise et sauver l’emploi de ses salariés puisque l’actionnaire unique, Louis Lagassé, semble s’être déjà soucié de se sauver lui-même. En tout cas, il est hors de question d’accepter sans mot dire qu’une entreprise saine et porteuse d’innovations soit ruinée par son propriétaire. Il n’est pas question que nous acceptions que celui-ci laisse sur le carreau toute une valeur humaine et professionnelle, alors notre programme est de valoriser le « Produit en France » pour créer du développement et de l’emploi. Il n’est simplement pas question que des gens fiers de leur métier et de leur talent soit abandonnés et qu’on se taise.

Jacques Tanguy

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TANGUY Jacques
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