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L’Europe des peuples subit la médiocrité de ses dirigeants, sans vision et sans projet communs. Proposer un « nouveau traité » pour sortir de la crise de l’euro, comme l’annoncent le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, c’est un coup supplémentaire contre la démocratie européenne.
En réalité, une partie de la droite française et une partie des conservateurs allemands tentent de faire croire qu’ils forment un duo pour serrer les rangs de l’Union européenne. Mais ce duo sert uniquement le rang qu’il occupe : son pouvoir du moment. Ces dirigeants ne cachent même plus leur intention : « agir à marche forcée » pour stabiliser la zone euro. Après avoir étalé leur désaccord publiquement ces derniers mois, Merkel et Sarkozy voudraient nous faire avaler une potion magique institutionnelle. Quand ? Un texte en mars et un « processus d’adoption » après les élections françaises. Le temps de remiser la confiance au dictionnaire contemporain des mots creux.
Car un traité pour plus tard, sans vision, cela ne fait pas une politique européenne ni pour l’urgence, ni pour demain. Un traité, d’abord, n’est pas fait pour régler des problèmes de dette. Ensuite, un traité, ça ne se décrète pas à deux pour l’ensemble de l’Union européenne. Et puis, un traité, ça s’élabore avec méthode pour les générations à venir. Enfin, un traité pour l’Europe, cela doit être soumis aux citoyens européens !… hélas, on a vu les résultats précédents : voix populaire oubliée et bafouée.
La vérité, c’est que les Traités actuels de l’Union cadrent déjà des politiques budgétaires rigoureuses des Etats et permettent, par ailleurs, d’instaurer un gouvernement économique, tout de suite. Cette option de confiance réelle n’est même pas évoquée. Le peuple ne peut donc pas s’en saisir pour retrouver espoir – ou du moins se choisir un avenir.
La question clé, aujourd’hui, est celle de la place de nos Nations dans le Monde. Une majorité des citoyens croit encore à la démocratie et peut donc entendre une option claire : « sans Europe fédérale, il n’y aura ni gouvernance économique, ni confiance monétaire ». Cela peut passer par deux actes forts : l’élection au suffrage universel d’un président de l’Union et l’initiative de lois communes par le parlement européen.
On peut ne pas être d’accord. Mais le peuple a le droit de pouvoir en débattre.
En attendant, les mauvais choix continuent, dans les cacophonies nationales. Et les annonces vaines vident de sa substance la citoyenneté européenne.
Le Conseil européen de ce jeudi 8 décembre risque de précipiter la chute. Mais « Quand le peuple cesse d’estimer, il cesse d’obéir » ; la phrase de Beaumarchais s’incarne peu à peu.
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