Après le printemps arabe ?

Il peut paraître surprenant que des peuples qui aspirent à plus de démocratie, plus de liberté et qui ont tout à reconstruire fasse un choix plus conservateur.

Cependant, chaque moment révolutionnaire s’est suivi d’une période où l’on aspire à un retour à l’ordre. Une sorte de retour de balancier, de retour à l’équilibre. C’est dans ce sens-là qu’il faut voir ce qui se passe actuellement dans les pays du printemps arabe.

Aussi, il ne faut pas oublier que durant ces années d’autoritarisme, la seule opposition qui s’est structurée dans ces pays est celle des islamistes. Le phénomène de l’alternance leur donne donc une chance de prendre le pouvoir.

Certains comme Moustafa Abdel Jalil laissent craindre un raidissement religieux en annonçant que la charia sera la base du droit libyen.

D’autres prennent l’exemple de la Turquie. En effet, l’AKP de Recep Tayyip Erdogan a réussi à prendre le pouvoir et à le conserver, grâce notamment à sa politique économique et sociale qui soutient la croissance.

Nous aurions tort, nous les Européens, à vouloir imposer notre modèle occidental de démocratie. Il n’y a un seul modèle qui peut s’exporter partout dans le monde. Les échecs des guerres d’Irak et d’Afghanistan le démontrent.

Les peuples arabes doivent trouver leur modèle de démocratie: une démocratie musulmane, comme nous avons la démocratie-chrétienne.

La France a mis une centaine d’années après 1789 et a vécu de nombreux soubresauts pour trouver le régime qu’il lui convient.

Cette démarche ne sera pas aisée non plus pour les pays du printemps arabe. Chaque pays a ses traditions, sa culture, sa vision de la société. Cependant, la découverte et l’usage de la démocratie, plutôt que son apprentissage, est un long chemin.

Retrouvez l’article de Jérôme Charré, directement sur son site, en cliquant ici.