Les Démocrates

Démocrates de tout le pays, unissez-vous sur ce média social !

Participez !
Rejoignez la campagne
 
 

Le grand écart de Sarkozy entre « transfert de souveraineté » et « nationalisme FN spirit »

En déplacement à Bruxelles, j’ai écouté d’une oreille distraite le discours du candidat non déclaré en campagne par ailleurs président en exercice, le 1er décembre dernier.

Dans l’Europe concrète, la gouvernance dite « Merkozy » agace les petits pays, même s’ils n’ont pas ou peu de contre-pouvoir effectif à présenter. Les allemands ont une confiance toute relative en Nicolas Sarkozy, un homme de mensonges et de coups, arrogant, aux abois pour se faire réélire… Néanmoins, c’est le partenaire institutionnel en place, et il faut faire avec… Demain 5 décembre à Paris, l’on va mesurer le rapport de forces entre Merkel et Sarkozy. Tout porte à croire que le petit Nicolas va devoir en rabattre à Angela, il va transférer quelques pans de souveraineté nationale à l’UE (dont le contrôle budgétaire, la loi de finance s’arbitrera désormais in fine à Bruxelles) pour rassurer « les marchés ».

Avec le discours de « Toulon 1 » en 2008, l’omniprésident allait moraliser et réorganiser le capitalisme financier global. Dans le discours de « Toulon 2 », ce 1er décembre 2011, en rade dans sa croisade contre les paradis fiscaux et les forces du marché, le petit président se met dans la roue allemande pour prôner discipline budgétaire et efforts. Dans un discours « de vérité » (défense de rire, ndlr ;), il promet de la sueur au peuple pour éviter à la France et l’Europe avec elle, de tomber dans le précipice. Fini le chevalier blanc qui allait faire rendre gorge à ces forces occultes de la finance mondialisée, retour à la réalité d’une France qui va bientôt perdre son triple A, il faudra travailler plus et espérer ne pas gagner moins…

Dans ce discours fourre-tout, le président candidat non déclaré en tournée électorale avec l’argent des impôts, a tapé une fois de plus sur les socialistes (35h, retraite à 60 ans…). Il a aussi donné des gages de dupes aux électeurs du FN (réforme de l’accord de Schengen pour la circulation des citoyens et le contrôle des frontières). Enfermé dans un prisme électoral nationaliste et sécuritaire pour tenter de contrer le FN, Nicolas Sarkozy se voit obligé de faire le grand écart, entre d’un côté brader de la souveraineté nationale et de l’autre, asticoter la fibre nationale et conservatrice des électeurs de droite avec des essences d’FN spirit, le tout sous le joug des allemands et surtout des marchés. Du chômage et de la situation économique et sociale du pays, au passif de son bilan, il ne dit rien ou presque. « C’est pas sa faute, c’est la crise »… Le modèle social français qui avait amorti le choc en 2008, doit maintenant selon lui être réformé de fond en comble. Le comment viendra avec la suite de sa campagne électorale… Toulon 2, c’était un acte de plus de sa campagne électorale permanente.

Pour tenter de rassurer les français de remonter dans les sondages, Sarkozy clame que « la peur est revenue », il a cité 45 fois le mot « crise » et 8 fois le mot « peur ». Laquelle de peur, nous saute à la figure, c’est celle pour lui de ne pas être réélu en 2012. Alors, le comédien force le trait. Héros autoproclamé pour sauver la France, il veut incarner le seul capitaine possible pour traverser la tempête, le pire depuis des décennies…

Nicolas Sarkozy est une bête politique doué pour le show populiste et égocentrique, qui ne dit rien sur l’essentiel. Quelle est la solution qu’il propose, sachant que la France va pratiquement être mise sous surveillance commune ? Accepter la sanction automatique des Etats déficitaires est une petite « avancée », vis-à-vis du gros à lâcher : donner des compétences supplémentaires à la Commission européenne… La gouvernance intergouvernementale, derrière laquelle se retranche Sarkozy a montré ses limites : elle a échoué pour gérer la crise depuis 2008, et à faire respecter les textes depuis plus longtemps encore… Berlin veut plus. Sarkozy est le dos au mur, il doit faire de l’Europe une porte de sortie pour se défausser du fardeau de la crise, une Europe d’habitude utilisée comme bouc émissaire. Pas certain que cela prenne chez ses électeurs… Même avec une rafale de doses de com en plus contre l’immigration régulière, l’irrégulière, la délinquance des mineurs et des récidivistes, les fraudeurs de prestations sociales, les patrons voyous et les méchants spéculateurs…

Retrouvez l’article de Passerelles, directement sur son site, en cliquant ici.

Partager sur
  • Partager via Facebook
  • Partager via Google
  • Partager via Twitter
  • Partager via Email
 
Modérateur du réseau
Facebook Twitter
 

Les commentaires sont fermés !