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L’existence précède l’essence, disait Jean-Paul Sartre

Bien sûr, cette phrase, comme « l’enfer, c’est les autres », sortie de son contexte, ne vaut que l’interprétation que l’on en fait, et ne saurait résumer à elle seule toute la théorie – passionnante et complexe au demeurant – de l’existentialisme.

Ce que l’on peut entendre dans ce « l’existence précède l’essence », c’est que l’homme ne naît pas construit par des recettes pré-établies, mais qu’il devient ce qu’il est par ce qu’il se fait. On pourrait aller un peu plus en profondeur, en expliquant qu’en se faisant, il engage l’humanité dans son ensemble, ou encore en débattant sur une vision plus déterministe de l’Être…. Ce n’est pas mon propos.

Mon propos, aujourd’hui, c’est de rapprocher cette phrase de Sartre de notre époque, en essayant de voir de quelle manière elle peut s’appliquer dans le contexte actuel.

Dans un premier temps, si je rapproche cette phrase des propos tenus par Michel Serres à propos de l’innovation, et selon lesquels, en substance, l’innovation a lieu est n’est reconnue que longtemps après comme telle, on peut probablement en déduire que l’existence de l’innovation en précède l’essence. Ainsi, Turing, lorsqu’il donne existence aux principes fondateurs de l’informatique, n’a probablement aucunement conscience de l’essence de ce qu’il vient de créer. C’était un des exemples choisis par Michel Serres pour illustrer un autre de ses propos, concernant l’absence de reconnaissance et souvent même la persécution dont sont victimes les grands inventeurs (puisque Turing se suicida au cyanure après avoir été persécuté pour homosexualité).
Cela voudrait-il dire que pour innover, il faut faire confiance a priori, laisser une immense liberté d’action, sans savoir ce qui va venir en retour ? Probablement et c’est là que Michel Serres disait qu’il n’aimerait pas être à la place des chefs d’entreprises, qui doivent à la fois ouvrir suffisamment la porte pour permettre l’innovation, mais en même temps piloter de façon rigoureuse une entreprise… Cruel dilemme…

Mais si j’applique désormais ce principe de « l’existence précède l’essence » au domaine de la jeunesse et de la citoyenneté, comme l’a fait indirectement Lionel Larqué dans sa conférence « Les jeunes et l’ESS », qu’est-ce que cela peut donner ?
Lionel n’a cessé de martelé, notamment à l’adresse de Marie-Madeleine Mialot, Vice-Présidente du Conseil Régional, qu’il fallait « dédispositifer » le système. En clair, que les jeunes n’aiment pas rentrer dans un dispositif établi. Cela est logique : allez dire à quelqu’un « on va t’aider à t’insérer »…. Très valorisant. Mais si là aussi on part du principe que l’on est ce que l’on se fait, alors il faut inciter à la vitalité, donner les moyens de s’accomplir, et étudier ensuite le résultat. Ce que Lionel sous-entendait dans son propos en soulignant la nécessité de « confiance a priori, en acceptant sa part de risque politique ».
Et là, peut-être qu’une formation un peu existentialiste, dans le sens humaniste du terme (Sartre l’a défendue lors d’une conférence qui a donné lieu à l’édition d’un bouquin), qui serait dispensée aux personnes à qui l’on donne des moyens, serait un bon moyen de couvrir ce risque politique. En effet, si l’on fait prendre conscience que loin de s’engager seul, la personne qui agit engage le reste de l’humanité, ou moins pompeusement de la société ou de la nation dans laquelle il vit, alors on peut avoir des prises de conscience et garantir un investissement total de cette personne…

Cela pourrait aussi créer de l’angoisse, face à cette « charge ». Et c’est bien là que nos aînés ont un rôle d’accompagnement, d’encouragement et de soutien à jouer. Dans l’acceptation de modes d’action et de pensée différents, et dans un monde qui ne change pas mais a déjà changé.

Je ne suis pas certain que je sois super clair…. La pensée a besoin de temps pour s’affiner et s’affirmer. Mais j’espère que cela suscitera quelques interrogations et réflexions….

Retrouvez l’article de Johann Lauthier, directement sur son site, en cliquant ici

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