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L’emploi des personnes handicapées, entre progrès et expectatives

Eric Blanchet, Directeur Général de l’ADAPT, l’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, rappelle que la Semaine pour l’emploi des personnes handicpées a été créée à l’origine pour interpeller les entreprises et leur permettre de rencontrer le monde du handicap : « Le premier slogan de la SEPH était « brisons la glace ! ».

Aujourd’hui cet objectif semble être largement atteint. Lors de la dernière semaine, elles étaient 2500 entreprises à s’être mobilisées. Leur implication passe notamment par leur présence aux 32 « Handicafés » et 18 forums emploi-handicap qui organisent la rencontre entre recruteurs et candidats un peu partout en France.  « Pourtant, il y a cinq ans encore, la SEPH passait inaperçue » souligne Alain Masson, responsable de la Mission handicap de Sodexo, qui fut l’un des premiers partenaires de l’ADAPT dans l’organisation de cet événement. C’est la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées, qui, en augmentant la contrainte financière sur les entreprises ne respectant pas l’obligation de 6% de travailleurs handicapés, a été un tournant majeur dans l’implication des entreprises.

Plus de recrutements

« Les outils de la loi de 2005 ont produit leurs effets. La  part des entreprises cotisant à l’Agefiph diminue » a constaté lundi Marianne Montchamp, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Solidarité, lors du colloque d’ouverture de la SEPH. De 613 millions d’euros en 2007, l’enveloppe des contributions des entreprises n’atteignant pas les 6%  de travailleurs handicapés est en effet passée à 476 millions en 2011. Cette diminution est le signe que les entreprises ont davantage recruté ou maintenu dans l’emploi des salariés en situation de handicap. Les entreprises sont désormais 49 % à dépasser ou atteindre aujourd’hui l’objectif des 6%. Tandis que 18% des entreprises n’ayant initié aucune action en faveur du recrutement des personnes en situation de handicap sont toujours dites à « quotas zero ».

L’implication croissante des entreprises

Avec la loi, nombreuses sont les grandes entreprises à avoir signé des accords qui leur permettent de gérer en interne, de façon autonome, un budget dédié à l’emploi des personnes handicapées, d’un montant égal à celui que l’entreprise aurait du verser à l’Agefiph. Dans cet élan, beaucoup ont créé une Mission Handicap et cherché à recruter davantage, à améliorer le maintien dans l’emploi des personnes frappées par un accident de la vie ou encore à développer leurs achats auprès des ESAT et entreprises adaptées (voir article lié). Elles se sont aussi attachées à sensibiliser leurs effectifs en constatant que le recrutement se heurte souvent aux appréhensions des collaborateurs. « Est-on prêt aujourd’hui à avoir des managers en situation de handicap ? » interroge Eric Blanchet directeur de l’ADAPT, en guise de défi. « La sensibilisation est le premier boulot d’une Mission handicap » explique Alain Masson, qui constate : « Plus nous montons dans la hiérarchie, plus on se heurte aux stéréotypes et à la peur des managers de ne pas arriver à atteindre leurs objectifs s’ils emploient une personne handicapée».

Pour lui, la SEPH est devenue « une caisse de résonnance » et représente un temps fort pour mobiliser ses équipes. « Cela permet aux recruteurs de participer aux différents forums emploi qui ont lieu un peu partout en France et de se familiariser avec le monde du handicap », explique Véronique Lafon chargée du recrutement à Mission Handicap Société Générale.

Car malgré les efforts accrus des entreprises, les freins à l’embauche subsistent. Si la dynamique volontariste de la loi de 2005 semblait avoir amorti dans un premier temps les effets de la crise pour les personnes en situation de handicap, les chiffres sont désormais alarmants. Fin mars 2011, l’Agefiph a relevé une augmentation du nombre de demandeurs d’emplois handicapés de 13,1% en un an, contre 4,2% pour le tout public. A côté de l’impact de la crise économique, des difficultés spécifiques d’insertion continuent de gêner le retour à l’emploi : les personnes handicapées en recherche d’emploi sont en moyenne plus âgées : 35% ont 50 ans et plus.  48% d’entre elles sont des chômeurs depuis plus d’un an. Et elles sont aussi moins bien formées : 33% ont un niveau inférieur ou égal au CAP1.

Les effets de la crise et le repositionnement de l’Agefiph

Face à la diminution de son budget et la charge de nouvelles affectations budgétaires, l’Agefiph a profité de la SEPH pour annoncer un redéploiement plus restrictif de son aide aux entreprises. A partir du 1er janvier 2012, les aides aux entreprises qui remplissaient les critères d’éligibilité, ne seront plus systématiques, mais prescrites par les structures de type Cap emploi ou Sameth (pour le maintien dans l’emploi). L’Agefiph souhaite en effet concentrer ses actions sur les « publics » prioritaires : d’un côté les travailleurs qui sont les plus éloignés de l’emploi et de l’autre les PME peu impliquées. Le montant de cet effort en direction des publics en difficulté est ainsi triplé. Pour faire face aux besoins des personnes en recherche d’emploi, la formation, et notamment les contrats de professionnalisation et d’apprentissage, seront le premier poste budgétaire en 2012 (soit 29%).
Selon la loi, les entreprises dites à « quota zéro » ont, elles, jusqu’au 31 décembre 2011 pour entreprendre au moins une action en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés avant de voir leur contribution tripler…

1 source Insee, enquête emploi 2007

(Source : Novethic.fr)

Retrouvez l’article sur le blog des Citoyens du Frontonnais en cliquant ici.

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