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Peut-on changer de système économique ?

Une quinzaine de participants pour ce débat nancéien dans le cadre de la « semaine des cafés citoyens ». Ce rendez-vous lorrain ouvrait le bal de l’événement national. Des échanges fructueux, des interrogations, des propositions et, au fond, de l’espoir !

Le premier tour de table essaie de dégager une définition de l’expression « système économique ». Catherine et Philippe évoquent un ensemble de « règles » qui libèrent les échanges de biens et de services dans le cadre d’une certaine « politique ». Mais « c’est d’abord un système marchand » selon Christine, employée dans le domaine de la gestion, participant pour la première fois à un café citoyen.

Nouveau venu, lui aussi, Eric précise qu’on n’a « pas toujours été dans le même système qu’aujourd’hui ». L’économie « laisse plus ou moins de place au public et au privé » selon Christian, et « il faut que le système laisse toujours vivre la minorité ».

Marie-France fait le parallèle entre l’économie et la gestion du budget familial. L’animateur ajoute l’étymologie – l’économie c’est « la gestion de la maison » – et tente une définition synthétique : le système économique est un système d’échanges des productions, tirées des ressources de notre planète, permettant de satisfaire les besoins évolutifs de la société humaine dans le cadre d’une rencontre entre l’offre et la demande. Peut-être y’a-t-il plusieurs systèmes économiques, suggère l’animateur pour clore cette première partie.

Un deuxième tour de table met en lumière les incompréhensions, partagées par la majorité des présents, à propos du système actuel, dans lequel on parle beaucoup de finance et de dette.

Christine avoue, comme d’autres, « ne pas comprendre tout ce qui se passe.» Une majorité de participants a le sentiment que les « politiques eux-mêmes sont dépassés par le système ».

« On est  au bord du gouffre », lâche tranquillement Philippe. Mais « quand on veut, on peut… un rééquilibrage est possible ». Ce citoyen « optimiste » croit à une amélioration « à condition de rester dans la démocratie ».

Le mot « équilibre » revient souvent. Pour retrouver cet équilibre, « les citoyens doivent faire davantage de politique, davantage de syndicalisme » préconise Christian, qui se présente comme un chômeur  qui préfère les débats comme celui-ci plutôt que le matraquage de la télévision quotidienne. Selon Christian, « le système économique a besoin d’arbitre, et l’arbitre, c’est l’Etat ». Christine n’est pas convaincue car « aujourd’hui, tout est mondialisé… »

A l’invitation de l’animateur du café citoyen, Fadil évoque son secteur d’activité professionnelle : la sous-traitance automobile. Fadil explique la soumission des grands constructeurs aux ordres et aux demandes exorbitantes de rentabilité des actionnaires qui contrôlent les groupes : « Ils dictent leur loi aux entreprises et favorisent ainsi les délocalisations ». Malheureusement, souligne Fadil, cette situation touche les PME en cascade. Christian, qui croit aux vertus marxistes, estime que « notre système est trop libéral, qu’il a des effets nocifs ».

Philippe estime qu’il « ne faut pas jeter la pierre à l’actionnariat », malgré les dérives et les abus. Fadil en convient, mais invite chacun à prendre la mesure des chiffres : « lorsque les entreprises du CAC 40 versent à leurs actionnaires 5 fois plus que ce qu’elles ont reçu de leur part, il y a un gros problème ! ». Philippe tempère, une fois encore : « le CAC 40 représente peu dans le marché mondial. Aujourd’hui, c’est l’Asie qui donne le ton… et nos politiques sont trop corrompus » par l’argent de notre système, pense-t-il. Mais son optimisme reprend le dessus : « il y a des entreprises équitables » qui considèrent encore l’actionnariat de manière utile.

« Ce sont les gouvernants qui nous ont mis dans ce foutoir », selon Fadil, qui utilise une image enfantine : « nos dirigeants sont comme des gosses qui jouent avec des menottes en plastique : c’est facile de les casser !».

On peut donc réellement changer le système économique ? La majorité semble penser que la tâche n’est pas si aisée. « Avant de trouver les solutions, il faut informer et former les gens », préconise Fadil. L’éducation et les médias sont considérés comme prioritaires…

Sophie avoue ne pas comprendre le système financier ; elle profite de sa parole pour poser quelques questions sur la monnaie, le crédit, la finance… L’actionnariat d’entreprise et l’actionnariat financier sont distingués : le premier permet, schématiquement, de financer les investissements pour la production, le second sert uniquement les actionnaires et contribue aux bulles de spéculation. A ce propos, Eric se demande « pourquoi les oligarchies financières parviennent à mettre le monde en coupe réglée » et pourquoi « la taxe sur les transactions financières a du mal à se mettre en place » ? Celle-ci est pourtant une recommandation forte, et très majoritaire, du parlement européen, comme le précise l’animateur.

Pour relancer le débat, l’animateur évoque une réalité alternative : un système d’échanges économiques peut échapper au chaos ambiant grâce à une monnaie parallèle, comme celle qui vient d’être lancée à Saint-Dié-des-Vosges. « C’est comme le SEL (NDR : système d’échange local) » s’exclame Sophie, qui s’exprime, elle aussi, pour la première fois dans un café citoyen. Evidemment, ces systèmes locaux ne règlent pas le problème de l’économie mondialisée…

Le dernier tour d’échanges essaie de répondre à une question simple : le citoyen peut-il agir pour changer le système économique ? Jacques cons idère que « nous devrions consommer juste ce qu’il nous faut ». Cette responsabilité citoyenne semble embarrasser Christine : « la morale est aussi chez les décideurs du système. On ne peut pas tout demander au citoyen ». Faire pression sur les élus est une autre piste exprimée par plusieurs participants.

Bernard, qui vient de nous rejoindre, raconte : « je fais partie d’une banque solidaire et j’ai demandé un certain nombre de papiers auxquels j’ai droit. Mais impossible de connaître la rémunération des administrateurs de la banque ! Eh bien, j’ai l’intention d’obtenir la réponse !». Bernard pense que chacun a les moyens de reprendre le contrôle et de ne plus se laisser faire. Le contrôle et la confiance sont les maîtres mots de cette fin de discussion.

Christian croit encore aux partis politiques. Plusieurs préconisent par exemple « le non-cumul des mandats », dit-il, et c’est sans doute une piste qui « permettra de libérer des places » afin que de nouvelles personnes s’investissent.

Retrouvez l’article en cliquant ici.

Illustration réalisée par Eric Gautier.

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