Ce lundi, Monsieur le Premier Ministre, la France n’a nul besoin de rigueur nouvelle…

Annulez donc enfin le paquet fiscal de 2007, dont vous prolongez depuis deux ans l’agonie.

Annulez enfin la « TVA à 5,5% sur la restauration » dont le coût et l’inefficacité éclatent.

Annulez le sabordage de l’ISF que vous avez commis en 2011.

Et vous qui avez besoin de « 6 à 8 milliards par an », paraît-il, vous en aurez déjà entre 12 et 20 — et ça ne sera pas de trop.

Non, non, ne me remerciez pas !

Enfin, si vous voulez me remercier, pensez tout de même à :

– M’épargner, et épargner aux entreprises et aux administrations, le nouveau casse-tête d’un taux supplémentaire de TVA ! Si nous avons besoin de quelque chose, c’est de simplifier les formalités et les calculs, pas de créer de nouvelles usines à gaz plus compliquées que les anciennes !

– Remettre à plus tard le coup-de-fusil-à-un-coup de « surtaxe exceptionnelle sur l’impôt des sociétés, visant les grands groupes » : si nous avons besoin de quelques chose concernant les multinationales, ce n’est pas d’une taxette prétexte, c’est d’une règlementation durable et applicable, de mettre fin au coulage des bénéfices vers les paradis fiscaux … il ne s’agit pas seulement de morigéner le Vanuatu !

– Et si vous avez besoin de réduire les dépenses, veuillez prendre l’argent en premier lieu où vous le dilapidez, c’est-à-dire dans les super-bénéfices de grandes sociétés qui vivent des largesses de nos systèmes sociaux. Récupérez 10 ou 12 milliards sur les labos pharmaceutiques, 8 ou 10 sur les marchands de canons et leurs SSII, c’est plus que ce 1 milliard que vous avez, paraît-il, besoin de gratter sur les dépenses.

– Et veuillez lutter contre les fraudes fiscales et sociales, à grande échelle et radicalement. Consacrez 9/10èmes de votre énergie à éradiquer la fraude d’entreprises, puisqu’il paraît que ça fait 9/10èmes du total. Et si vous vous attaquez aussi à la fraude de particuliers (bravo), ne cédez pas à la tentation de faire payer tout le monde pour les fraudeurs — ce genre de punition collective contre lesquelles nos ancêtres ont fait une Déclaration.

Si après ces quatre années et demie de gabegie, vous entreprenez, Monsieur le Premier Ministre, de réparer les dégâts de votre gouvernement et de remettre d’aplomb l’État et l’économie, vous me trouverez toujours votre très humble serviteur.

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