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Bien entendu, les américains n’auront jamais 14 candidats à la présidentielle. L’échiquier politique est profondément divisé en deux, tout simplement parce qu’il n’y a que deux partis majoritaires et actifs: les Démocrates et les Républicains.
Nous ne rentrerons pas dans les détails de la mécanique électorale car il nous semble plus intéressant de se concentrer sur la pensée politique du peuple américain, les mouvances au sein des partis, et les leçons que la France peut en tirer.
Au sein des Démocrates, il existe une branche très « sociale » souvent associée à Nancy Pelosi, ancienne Présidente de l’Assemblée Nationale (Speaker of the House). Cette pensée ne semble pas trouver pas un large écho au niveau de la population, ce qui explique qu’il n’y ait pas l’équivalent du Parti Socialiste aux Etats-Unis, et que l’ensemble de l’échiquier politique se positionne plus à droite qu’en France. Sans avoir de structure ou encore moins d’élus, je pense que le récent mouvement « occupy Wall Street » témoigne d’une certaine manière de cette gauche plus radicale, mais est immédiatement stigmatisé de mouvement Hippie – notamment médiatiquement par les Républicains.
Il faut d’ailleurs noter que les chaines d’informations sont assez clairement partisanes aux Etats-Unis. Typiquement MSNBC est très à gauche, Fox News très (très) à droite et CNN est sensé être relativement neutre. Les présentateurs se font donc le relais de très nombreux stéréotypes.
A droite, il y a maintenant « l’infamous Tea Party », qui est officiellement représenté par des élus tout en continuant à appartenir officiellement au parti Républicain. Un ami me faisait remarquer les inquiétantes similitudes entre Tea Party et Droite Populaire Française, cette dernière ayant pris le visage des 80 députés dans le récent scandale sur l’identité sexuelle, à partir du contenu d’un livre scolaire de biologie.
Comme nous le voyons, si l’échiquier politique des Etats-Unis est différent de celui de la France, il y a néanmoins des éléments qui pourraient servir d’indicateurs à l’évolution possible de la politique Française :
Le tout aboutissant à une profonde division bipartiste du pays.
Cette division existe en France du fait de différences idéologiques importantes entre le PS et l’UMP, et si l’on ajoute à cela la récente performance d’Arnaud Montebourg aux primaires citoyennes et le passage de la majorité du Sénat à gauche, on peut s’attendre à une complexification du processus de prise de décision politique. On assiste à une bipolarisation sur deux grands partis mais de nombreux courants centrifuges à l’intérieur de chacun d’entre eux radicalisent l’action et la paralysent. L’ultra-partisanisme, le refus systématique de chaque proposition du parti adverse, en somme, le blocage complet de l’action du gouvernement, a récemment aboutit à la dégradation de la note AAA des Etats-Unis. L’agence de notation Standard & Poors a déclaré, en anglais dans le texte: « political brinkmanship in the debate over the debt had made the U.S. government’s ability to manage its finances less stable, less effective and less predictable ». La raison principale de cette perte de confiance était donc plus politique qu’économique. Le choix du mot « brinkmanship » est aussi révélateur. Il signifie « pousser une situation dangereuse vers le désastre » et à été inventé pour décrire le comportement des politiciens à l’époque de la Guerre Froide : leurs désaccords profonds poussaient leurs pays au bord (to the brink) de la guerre.
Dans 2012. Etat d’urgence, François Bayrou explique pour la France que « ces deux majorités potentielles sont l’une comme l’autre liées à des intérêts antagonistes, intérêts de classe, ou intérêts corporatistes, qui empêcheront les décisions nécessaires. […] Pour porter les politiques courageuses, il faut une majorité du courage. Ce ne peut être qu’une majorité nouvelle, non pas la majorité d’un bord contre l’autre mais une majorité centrale».
La dégradation de la note américaine est une illustration claire de cette analyse que François Bayrou avait écrite avant même l’annonce de la décision de S&P.
Pour la France, nous avons une chance qui est encore inenvisageable aux Etats-Unis: une force Démocrate du centre qui existe à la fois idéologiquement et politiquement. François Bayrou a obtenu prêt de 20% des voix aux élections 2007, a démontré à de multiples reprises la justesse de ses analyses, la modernité de ses propositions et la nécessité des choix qu’il propose.
Pour citer à nouveau un passage de son dernier ouvrage : « Cette bipolarisation, cette guerre des deux, porte en elle le crétinisme de la démagogie ». Notre devoir d’électeurs est de cesser immédiatement d’essayer de faire soi-même des calculs politiciens, et de se cacher derrière un soi-disant « vote utile », qui est en fait un vote de simple opposition CONTRE un parti ou l’autre. Il est temps de voter et de convaincre à faire voter POUR des idées et POUR des solutions, pendant qu’il en est encore temps.
La France ne pourra pas, et ne devrait pas, se contenter d’un président par défaut…
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Je suis d’accord. Et pour permettre de passer du « voter CONTRE» au « voter POUR», il faudrait prendre en compte le vote blanc ( cf http://1p61803.lesdemocrates.fr/2011/12/15/vote-blanc/ )
Pour mettre fin au bi-partisme avec des idéologies antagonistes en trompe l’œil qui n’ont pour seul but que la conservation des postes de chaque bord quitte à se les échanger contre des placards dorés lors des alternances, il n’y a qu’un seul moyen: casser le système en proposant une nouvelle forme de représentation.
Aujourd’hui les parlementaires ne sont pas les représentant de la société au travers de leur territoire mais des délégués qui votent les lois en fonction des intérêts de leur parti et pas des citoyens qu’ils sont censés représenter. Pour avoir un parlement vraiment représentatif il faut envisager une réforme complète du système actuel devenu obsolète: Il faut non seulement introduire une part de proportionnelle mais aussi introduire pour une part de véritables représentants de la société civile (corps médical, enseignants, syndicalistes, artisans, commerçants etc. Dans le même temps réduire par ces temps de crise le nombre de ces parlementaires à 350 ou 400 députés par exemple ce qui serait largement suffisant. Seul F.B pourrait faire cela après une dissolution de l’assemblée nationale car aucun des parlementaires actuels n’accepteraient de perdre leurs avantages et leur pouvoir. Si une telle proposition recevait l’assentiment d’une part importante de l’électorat, ce dont je ne doute pas, F.B. serait élu! Cette idée reste bien sûre à approfondir et détailler.