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La récente décision du 1er ministre grec Papandreou de soumettre le dernier accord européen à un référendum met l’Europe actuelle face à ses paradoxes. La fiction d’une décision commune obtenue lors du dernier sommet européen vient de voler en éclat. Nous avons la démonstration ici qu’une confédération d’Etats européens, cela ne fait pas l’Europe.
La Finlande et la Slovaquie avait déjà fait tanguer le bateau européen en mettant en cause la ratification de la création du fonds européen de stabilité financière (FESF). Cette fois, c’est le nouveau plan d’aide à la Grèce (entre autres) décidé à la suite du sommet européen de mercredi 26 octobre qui est remise en cause. Les jeux nationaux priment sur l’enjeu européen.
L’Etat grec est souverain et le démontre
La Grèce peut faire ratifier un accord international de deux manières, comme en France. Soit par le biais du parlement, soit par le biais du référendum. Cette fois, le 1er ministre grec a décidé de tenter un coup de poker car la situation politique dans son pays est intenable avec un gouvernement qui n’a plus de légitimité.
Si jamais le référendum avait une issue positive, il aurait enfin les coudées franches pour mener les mesures dont le pays a besoin pour se redresser. En attendant, il sera toujours l’objet d’un soupçon terrible: les élites décident à leur guise et à leur avantage pendant que le peuple manifeste sa réprobation dehors. Et si le référendum est négatif comme il est probable, cela aura au moins le mérite de poser la question du maintien de la Grèce dans le système européen, notamment l’euro…
De toute façon, avoir peur du vote des citoyens n’est pas un luxe que nous pouvons nous payer en démocratie.
L’Europe des Etats se fout de l’Europe
On ne peut pas en vouloir à M. Papandreou d’être le premier ministre d’un pays avant d’être un dirigeant européen. Il a été élu pour ça, c’est son mandat. En Slovaquie, les soubresauts liés à la dernière ratification n’étaient pas liés à un problème avec l’accord européen (voté largement in fine) mais au moyen d’obliger le gouvernement à lancer de nouvelles législatives, probablement à l’avantage de l’opposition. Angela Merkel fait de même quand elle obtient au dernier sommet européen les résultats demandés par son parlement national quelques heures avant.
L’intérêt national arrivera systématiquement avant l’intérêt européen tant que ce seront des dirigeants nationaux qui mèneront les négociations. Il faut en tirer les conséquences et donner aux représentants directs des citoyens européens les moyens de prendre les décisions engageant l’avenir de l’Europe. Le Parlement européen et la Commission peuvent jouer ce rôle là.
En attendant, les marchés et les autres pays du monde n’arrivent pas à comprendre pourquoi l’Europe refuse toujours de se doter d’un seul numéro de téléphone…
Retrouvez le billet de Fabien Cazenave, directement sur son site, en cliquant ici.