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Union européenne : Après la dette grecque, la Chine en cheval de Troie

Profondément européen, je ne peux que déplorer l’accord qui a été formé avant-hier soir à Bruxelles entre les chefs d’État et de gouvernement européens, accord censé sauver l’euro, notre monnaie commune.

La France menée par Nicolas Sarkozy n’a pas soutenu dès le départ la vision allemande de sanctionner les pays européens ayant menti sur l’état de leur dette à l’image de la Grèce. Est-il normal ainsi d’avoir fait intégrer un pays dans la zone euro qui avait menti sur sa dette au moment de son adhésion ? Faut-il aujourd’hui le sauver à tout prix avec l’argent des Européens ? Peut-on encore ignorer la colère de nos compatriotes qui ont maintenant compris que les Grecs ont depuis des décennies ni fiscalité ni cadastre ?

La Chancelière allemande Angela Merkel, qui est une dirigeante intelligente et de bon sens, a réclamé, en contrepartie de soutenir financièrement des États européens en difficulté avec leur dette, que la discipline budgétaire soit appliquée fermement par tous les Etats membres de la zone euro.

Or, du côté français, force est de constater que le gouvernement de Nicolas Sarkozy nous assène le besoin de rigueur à l’intérieur du pays, mais ne se l’applique pas quand il négocie dans le cercle de l’Union européenne. La lutte contre la dette est-il un vain mot pour nos dirigeants, gauche et droite confondues, adeptes d’un keynésianisme obtus fondé sur un soutien effréné de la demande avec l’argent public ? Néanmoins, il apparaît que Nicolas Sarkozy a fini par se rallier à la position d’Angela Merkel.

Mais Angela Merkel n’a pas souhaité que l’Allemagne mette encore plus d’argent dans le Fonds européen de stabilité financière (FESF), fonds de secours destiné à assister les Etats membres de la zone euro en difficulté financière. Et là, on en revient à la problématique de la Grèce : comment soutenir financièrement et sans contreparties sérieuses un pays qui ne fait rien pour mettre en place une fiscalité appliquée et respectée par sa population ? L’Allemagne met déjà des centaines de millions d’euros dans le FESF, bien plus que la France, et ne veut pas en mettre plus pour soutenir la Grèce, et bientôt l’Italie. Cela se comprend d’autant plus que la chancelière allemande a eu le soutien inédit de toutes les formations politiques (droite, gauche, centre, et écologistes, exceptée l’extrême-gauche) du Bundestag (parlement allemand) pour négocier à Bruxelles. C’est un mandat démocratique que la chancelière disposait en conséquence.

Inversement, Nicolas Sarkozy n’a pas consulté les partis politiques du pays, et encore moins n’a eu de mandat de tous ces partis pour demander quoi que ce soit à l’Allemagne. Par contre, pour trouver encore de l’argent pour alimenter le FESF, voilà que le président de la République nous sort la piste du soutien financier de pays non-européens comme la Russie et la Chine ! De quel droit dispose-t-il pour aller quémander des sous à des pays qui sont de surcroît des régimes autoritaires et non démocratiques ? Des pays comme la Chine qui profitent déjà des délocalisations de nos usines, et donc de la destruction des emplois en France et en Europe ! Et ne nous leurrons pas : les Chinois n’ouvriront pas leur portefeuille sans avoir quelque chose en retour ! Si Nicolas Sarkozy veut injecter du yuan (la monnaie chinoise) dans l’euro, il devra dire clairement aux Français quelles en seront les contreparties.

Citoyen européen, je regrette le délitement de notre Union européenne, mais également le fait que notre souveraineté (française, mais aussi européenne) soit ainsi entamée par des emprunts et des demandes incessants d’argent auprès de pays étrangers et non-démocratiques. Nous cédons aux marchés, aux puissances autoritaires, et à l’absence de volonté et de courage politiques au sommet de l’Union européenne.

Notre Union européenne a décidément été bâtie bien trop vite. Des Etats mal préparés ou encore en retard sur de nombreux aspects démocratiques, sociaux et économiques, ont été intégrés à la va-vite dans l’Union européenne. Notre monnaie commune, l’euro, a été très mal conçue, devenant une monnaie sans vecteur politique, mais ayant entraîné une inflation galopante que les politiques n’ont pas su ou voulu maîtriser. Mais le mal vient aussi de cette non-maîtrise de la dette dans les Etats de l’Union ; la France a sa part de responsabilité en ayant fonctionné ainsi pendant des années comme un « panier percé ».

Il faut à mon sens un nouveau projet européen et une nouvelle union bâtie autour d’un fédéralisme avec une dette européenne mutualisée, l’ensemble étant soutenu par des institutions européennes réduites, identifiables par les citoyens, et dont les représentants seraient élus directement par ces derniers. On ne pourra pas s’en sortir autrement, contrairement à ceux qui croient encore que l’argent de la Chine pourra tout résoudre.

Photo de lyonenfrance

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