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Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais je suis très souvent fasciné par les images de la conquête spatiale. En particulier quand on parle de la colonisation de Mars.
Tout ceci a un petit parfum de merveilleux qui rappelle furieusement les chroniques martiennes de Ray Bradbury. Et puis, incidemment, cette conquête ne serait elle pas la solution à tous nos problèmes environnementaux ?
Ne pourrait on pas aller dans la ceinture d’astéroïdes chercher les minéraux manquants sur Terre ? Ne trouverons nous pas sur Mars un havre pour absorber le surplus de la population humaine ? Et, une fois le système solaire conquis, pourquoi ne pas envisager d’en sortir ?
Tout n’est malheureusement pas si simple.
Parlons prix d’abord, pour envoyer 5 à 6 personnes sur la lune, le coût serait d’à peu près 100 milliards de dollars. On peut comprendre le peu d’entrain du président Obama à financer le programme de vol habité. En temps de crise, il y a certainement de meilleures manières d’utiliser une telle somme. Quand on sait que Mars est 194 fois plus éloignées de la Terre que la Lune, le coût pour y emmener ne fusse que la population d’une petite ville doit être proprement astronomique.
Ensuite, il faut comprendre que l’espace en dehors de notre Terre est un espace hostile. La Terre avec son atmosphère et son magnétisme, nous protège des vents solaires et autres radiations venues de l’espace. Hors de notre cocon protecteur, nous serions livrés à un bombardement intense source de cancers. Il suffirait peut être de faire des engins blindés contre ces radiations ? Le remède serait alors pire que le mal. En effet, les particules du blindage seraient transformées en projectiles par l’effet de ces radiations. Bref, nous n’avons pas aujourd’hui de solutions techniques qui nous permettent de sortir de la proche banlieue de notre planète.
Ces constats ont été exposés au public français par Serge Brunier, journaliste scientifique, et surtout par André Lebeau, ancien directeur du Centre National d’Études Spatiales (CNES).
Chacun en tire ses conclusions qui ne sont pas forcément contradictoire. Le premier tirant les conséquences des impossibilités techniques, pousse pour que la conquête de l’espace continue par l’intermédiaire des robots dans les siècles à venir.
Le second, plus radical, développe une théorie de l’enfermement planétaire où l’espèce humaine doit radicalement changer ses modes de vies car elle n’aura pas d’autres planètes à disposition.
Bien sur, ces conclusions ne sont tirées qu’à partir d’un état des connaissances actuelles. Une découverte exceptionnelle d’une technologie particulière pourrait changer la donne. Il ne faut jamais désespérer du génie humain. Et après tout, Magellan et Colomb s’embarquant sur des navires fragiles n’ont ils pas contribué à amener des changements qui rendent aujourd’hui la Terre si petite ?
Mais, la prochaine fois que, comme moi, vous rêverez sur des images de Mars terra-formée, garder à l’esprit que tout cela risque de ne rester qu’un beau rêve. Avant que nous puissions envisager de nous sortir de la banlieue terrestre nous devrons régler nos problèmes ici et maintenant.
Retrouvez l’article de Olivier Anthore en cliquant ici.
Photo de andzanet