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C’est la crise. Combien de fois déjà avons nous entendu cette phrase ? Avons nous souvenir d’une période où justement ce n’était pas la crise ?
Pour ma part, depuis ma naissance, je suis né en 1970, ou du moins depuis que j’ai conscience du monde, j’ai l’impression que la crise est un état permanent.
Or, par définition la crise est passagère correspondant au passage d’un état vers un autre. Alors quid ? La France, patrie des armes et des lois, aurait elle inventé la crise permanente à défaut de la révolution permanente ?
Ou alors serait-ce pas que nous vivons en permanence dans un pays où discours politique et réalité seraient en déconnexion permanente depuis plus de trente ans ?
Cette déconnexion est rendue criante par l’apparente incapacité des hommes politique à parler clairement d’économie. Des petites phrases sont jetées en pâtures aux médias et, sans s’attacher au fond, nous n’arrivons à retenir que la forme. Force de la formule, misère de la réflexion.
Il y a pourtant des grandeurs simples qui permettent de comprendre rapidement un problème : Produit Intérieur Brut (PIB), inflation, valeur importée et exportée.
Mais ces quelques grandeurs ne prennent sens que si on admet quelques hypothèses. Une de ces hypothèse est que nous vivons dans un monde ouvert. Cette hypothèse peut être contestée, c’est une hypothèse et donc elle peut être soumise à un choix politique.
La question, si l’on souhaitait la remettre en cause, serait de définir un espace clos ou quasi-clos à dimension nationale ou européenne.
Nous retrouverions cette tentation récurrente de l’autarcie. Autarcie qui générerait alors ses propres problèmes, il n’y a pas de solution miracle, comme par exemple un coût beaucoup plus élevé des importations et donc un changements assez radical de mode de vie. Un choix démocratique qui mériterait d’être débattu donc en particulier sur les aspects de sa faisabilité.
Faisabilité car, pour la mettre place il faut savoir sur quel territoire on se base. Une dimension nationale stricte semble aujourd’hui difficile pour la majorité. Ce serait le glas de l’Union Européenne, ce qui peut être encore un choix politique mais qui apparaîtrait contre le sens de l’histoire au vu des grands blocs qui structurent le monde d’aujourd’hui.
Alors au niveau européen ? L’idée est séduisante. En effet, avec ses 27 pays, 33 avec les potentiels entrants, nous aurions un marché suffisant et des capacités de production permettant, presque, de nous passer du reste du monde.
Mais il apparaît difficile à la France de décider seule, quand bien même nous serions convaincu, car, pour le coup, on comprendrait que sur un tel sujet seule l’unanimité serait juste. Une économie comme l’Allemagne, tournée vers le monde avec près de 30% de ses importations et 25% de ses exportations hors d’Europe en 2006, se remettrait difficilement d’un tel choix.
On voit ici un des enjeux qui se dessinent dans les débats économiques. C’est une question de choix, que sommes nous prêt à accepter comme évolution pour notre pays ? L’illusion serait de croire que ces choix soient sans incidences sur notre quotidien. Encore pire serait l’illusion de croire que l’un d’entre eux nous ramènerai à une époque bénie, et illusoire, où coulait le lait et le miel.
Fondamentalement, ce qui explique l’apparence complexité du discours sur l’économie, c’est que contrairement au discours sur l’économie, l’économie a changée. Les choix sont alors de décider de nous adapter résolument à la nouvelle donne comme l’Allemagne et le Royaume Uni ou de nous y opposer partiellement ou totalement. Pour ce dernier choix, il faudra juste réaliser que nous serons les seuls en Europe à faire ce choix et en tirer les conséquences
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