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Les lampions de la grande fête démocratique socialiste se sont éteints et cette première élection primaire est une réussite. Les socialistes qui n’avaient pas de leader naturel, charismatique et incontesté ont vu François HOLLANDE désigné par les électeurs de gauche. Le grand bal des prétendants est terminé et celui-ci bénéficie d’une légitimité incontestable pour affronter Nicolas SARKOZY et François BAYROU.
Cette élection primaire est aussi intéressante car elle a permis de montrer qu’il y avait en France encore plusieurs socialismes… . Le score réalisé par Arnaud MONTEBOURG et sa démondialisation ainsi que celui-ci de Ségolène ROYAL et son interdiction des licenciements boursiers montre que dans notre pays 20-25 % des électeurs de gauche croient encore à l’illusion marxiste selon laquelle on peut faire plier et soumettre totalement l’économie à la volonté politique.
Ils n’ont pas encore compris et accepté que l’idéologie marxiste avait fait faillite… . Certains rêvent encore du grand soir… . (Dans un prochain article nous dirons pourquoi la démondialisation est inapplicable.)
Si François HOLLANDE cache la vérité et ignore la réalité, celles-ci le puniront en lui infligeant une défaite électorale ou, plus cruel, une rapide disgrâce s’il venait à être élu.
Le candidat socialiste veut « ré-enchanter le rêve français «… .
Alors que la France et l’Europe s’enfoncent de plus en plus – faute de vision et de courage politique de nos dirigeants – dans une terrible crise financière et sociale, un immense défi s’impose au prétendant socialiste : comment rassembler son camp, sans tout mélanger, tout en ayant aucune marge de manœuvre politique tant la situation de notre pays est dégradée.
Saura-t-il abandonner la posture traditionnelle de la gauche : face à la droite qui défend les riches et qui accroit les inégalités, celle-ci a une petite musique toute prête et promet encore un avenir radieux.
Face au slogan de Sarkozy en 2007 « ensemble tout devient possible » c’est « dormez braves gens, je vous protège «. S’il y a une conclusion que l’on peut tirer du présent quinquennat, c’est que la force de la volonté et l’activisme tous crins ont moins d’efficacité dans l’exercice du pouvoir que de charme durant la conquête de celui-ci. Depuis le retour de la gauche au pouvoir en 1981, les français ont compris que la planète ne les attendait pas pour tourner… .
Chacun voit aujourd’hui que la situation du pays n’est plus tenable ni en termes de contreperformance économique ( le déficit commercial de la France en 2011 devrait être de 75 à 80 milliards d’euros ) que de souffrance sociale ( 8 millions de français vit en dessous du seuil de pauvreté d’après une étude du secours catholique ). Faire le gros dos et ajourner les ajustements nécessaires ne fait qu’entretenir les peurs. Dès l’an prochain, il faudra remettre le pays sous tension, lui donner à renouer avec son identité profonde : celle d’une sociale démocratie qui n’est que solidaire que parce qu’elle en a les moyens. Cet objectif ne s’accommode pas d’un immobilisme rassurant ni d’une simple dénonciation de l’état du monde. Cela aussi, les français le savent… .
Sous la pression de plus en plus exigeante des marchés financiers, il devra répondre de façon précise aux questions suivantes : Quels services publics ( à niveau d’administration égal, l’Allemagne dépense chaque année 100 milliards d’euros en moins ) ? Quelles économies budgétaires ? Quels nouveaux impôts ? Quel taux de prélèvements obligatoires (actuellement de 55 %, celui-ci est de 6 points supérieur à la moyenne de nos voisins européens pour un équipement du pays sensiblement équivalent ) ? Quel contrôle des banques et de la spéculation ? Quelle réforme de la sécurité sociale ? Quelle école ? Quelle laïcité ? Quelle démocratie politique et économique ? Quelle lutte contre la corruption ? Quel niveau de fédéralisme européen ? Quelles réformes des institutions internationales ? Tout le pays à y gagner.
Alors que les calculs politiciens sont partout, saura-t-il abandonner les costumes de la commedia dell’arte pour monter nu sur les planches ? La vérité est ailleurs : les français peuvent se distraire tant qu’ils veulent en jouant aux petits chevaux socialistes ou en lisant les polars des affaires de la droite, la crise s’aggrave.
En avril 2012, les français auront le choix pour élire leur président mais leur président ne l’aura pas pour sauver le pays, car SEULE UNE POLITIQUE D’UN IMPITOYABLE COURAGE POURRA REUSSIR.
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