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Ce qu’on dit sur les banques. Et la vérité.

Tel est le titre d’une communication de la FBF (Fédération des Banques Françaises), qui vise à contredire les accusations tant entendues jetant l’opprobre sur les banques.

– « Les banques ne font plus leur travail de financement à l’économie »,
– « L’argent des Français est joué sur les marchés financiers »,
– « Les banques vont demander à être recapitalisées »,
– « Les banques françaises ont spéculé sur la dette grecque ».

Communication FBF 19 octobre 2011

L’an dernier en décembre 2010, afin de réagir aux accusations dont les banques faisaient l’objet, la FBF avait déjà publié une plaquette intitulée « Parlons clair » pour donner des chiffres concernant notamment les aides de l’Etat français aux banques et sur les financements des banques françaises à l’économie. J’avais publié un article à ce sujet « La vérité sur le banques et la crise« , pédagogique, expliquant la formation du profit et des risques bancaires et discernant les responsabilités et expliquant les vraies causes de la crise.

Affiche des chômeurs rebellesCertes, on peut dénoncer un système centré sur l’argent, sur le profit, déplorer les dérives d’un néolibéralisme dans la mondialisation sans garde-fous, s’accommodant des paradis fiscaux, s’indigner des rémunérations indécentes des dirigeants (y compris ceux qui ont mis leur banque sur la paille !) et des traders. Mais je pense que la dénonciation générale du « libre-échange », de la « mondialisation », de « l’Europe », de l’Euro », des « banques », des « marchés», des « agences de notations » ou encore de « La Chine » ou de « l’immigré » pour livrer des coupables et faire croire qu’on peut sortir comme ça du système, est une attitude populiste, démagogique et irresponsable. Ce langage est un leurre et nous détourne des vrais problèmes. La sortie de l’Euro serait dramatique, coûterait très cher au pays et le mènerait directement à la faillite (la charge financière de la dette, de 3% du PIB, doublerait instantanément par l’effet de hausse des taux d’intérêt, l’encours passé de notre dette resterait libellé en euro donc renchéri). La tentation protectionniste d’appliquer des droits de douane à l’importation, même aux frontières de l’Europe, à l’égard de la Chine notamment, conduirait immédiatement à des mesures de rétorsion sur nos exportations (1 emploi sur 4 dépend des exportations en France) et renchérirait le prix de quantités de produits de base, textiles, électroniques etc. au détriment du pouvoir d’achat des classes moyennes et modestes. Nos pertes d’emplois industriels des trente dernières années ne sont expliquées que pour 13% par des délocalisations (dont une partie en UE) et d’autres pays de l’UE s’en sortent bien, comme l’Allemagne et les pays nordiques, ont une balance commerciale excédentaire.

Il faut donc arrêter d’affirmer des choses fausses de manière péremptoire, cesser d’employer un langage trompeur et accusatoire, en finir avec la politique de séduction, de mensonge, qui joue sur les peurs et l’inquiétude des Français en leur livrant de fausses solutions !

Bien sûr il faut lutter contre les dérives, contre la spéculation, et oeuvrer pour un monde plus juste et mieux gouverné, mieux régulé, au niveau européen et mondial, qui mette sur le même plan l’économie, le social et l’écologie. Mais cela ne dépend pas que de la France et prendra plusieurs années. Le projet présidentiel pour la France mérite plus que de la dénonciation et des voeux pieux : un véritable plan d’attaque pour redresser les finances publiques, une réforme fiscale et surtout une politique de ré industrialisation du pays, ainsi qu’une remise à niveau de l’éducation, sans oublier la justice fiscale et sociale ainsi qu’une véritable démocratie qui doivent redonner confiance aux citoyens, sans laquelle les efforts ne seront pas possibles.

Cette approche est celle de François Bayrou, de François Hollande (s’il ne doit pas trop céder à la pression dépensière de ses alliés à gauche), d’une partie de EE-Les Verts et de plus en plus nombreux aussi à droite qui ont pris conscience des dérives du sarkozysme. C’est pourquoi il devient urgent de penser une nouvelle majorité centrale pour le redressement du pays.

Quelques chiffres pour rappel :

La dette publique française s’élève à 1700 Mds € : 80% du PIB, plus de 28 000 € par habitant, ou encore 57 000 € par habitant de foyers fiscaux payant l’impôt sur le revenu (IR) ce qui donne une idée de l’effort citoyen s’il fallait la rembourser avec nos revenu, notre patrimoine. L’IR s’élève à 50 Mds €, il faudrait donc payer 1700/50 soit 34 fois ce que nous payons actuellement au titre de l’IR pour rembourser la dette publique du pays, qui est théoriquement une avance sur nos impôts, sur les impôts de nos enfants.

Il serait aussi intéressant de faire la part entre la partie de dette publique qui a financé des dépenses de fonctionnement courant (salaire des fonctionnaires, déficits sociaux de retraite et de sécurité sociale,…) et des gabegies (Crédit Lyonnais 16 Mds, amende des Frégates de Taiwan 700 millions, affaire Tapie 280 millions en net,…) et la partie ayant financé des investissements (construction d’hôpital, de routes et d’université, …) qui profiteront aux générations futures, dont il est légitime que leur impôt en finance le remboursement. En mettant à part les dépenses de recherche et d’éducation, qui sont un investissement d’avenir. Malheureusement la comptabilité publique ne fait pas ce décompte (une idée de réforme !) et pour l’évaluer, il faudrait analyser tous les déficits publics cumulés face aux catégories de dépenses pour reconstituer ces chiffres (qui est volontaire ?).

A cette dette publique, il faudrait théoriquement ajouter l’engagement de l’Etat à payer les retraites de ses fonctionnaires, comme doivent le provisionner les entreprises lorsqu’elles ont des engagements de ce type. Le rapport Pébereau le recommandait en 2005. Cette dette est de presque 1000 milliards d’euros, ce qui porterait la dette publique à 127% ! D’ailleurs, les pays anglo-saxons, Etats-Unis et Grande Bretagne, dans la logique de retraite par capitalisation, comprennent cet engagement en incluant dans leur dette la valeur du fonds d’investissement qui sert à rémunérer les retraites des fonctionnaires. La dette des Etat-Unis, évaluée à 100% du PIB, est donc moins élevée que la nôtre sur cette base commune de comparaison.

Si l’Etat devait liquider tout son patrimoine (évalué environ à 500 Mds €), le privatiser, pour rembourser sa dette, il ne couvrirait que à peine 30% de cette dette (en droit privé il serait déclaré en faillite !).

Comparée à un encours des prêts bancaires à l’économie de 1900 Mds €, les dépôts bancaires s’élevant à 1530 Mds et finançant à 80% les crédits bancaires. En tout, la dette privée de la France s’élève à 130% du PIB, dont 90% du PIB en crédits bancaires et 40% sous forme obligataire. La dette totale publique+privée =130+80 = 210% du PIB.

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Marie-Anne Kraft
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Posté par albert dupont, le 24 octobre, 2011 à 17:40
Posté par Victort, le 27 novembre, 2011 à 02:03

Pas mal l’idée de réforme. :)