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FredericLN répond à L’Hérétique concernant sa conception des conséquences à l’éventuel défaut de paiement auquel la Grèce peut faire face.
Pour L’Hérétique, si la Grèce « … fait défaut de paiement, on est foutu. Que se diront les marchés ? Que l’euro n’est pas une monnaie fiable, que l’Europe n’est pas une entité sûre, et donc, que n’importe quel état européen peut faire défaut, désormais.« [1]
Mais ça n’a rien à voir, l’euro et la Grèce. La Grèce utilise l’euro comme monnaie, tout comme je l’utilise, ou comme Dexia l’utilise. Que des entreprises, des ménages ou des pays qui utilisent l’euro fassent faillite, ça ne change rien à la monnaie elle-même. Dire qu’un crédit accordé en euros à tel emprunteur, est pourri (subprime), ça ne veut pas dire que la monnaie est non fiable, mais, tout simplement, que l’emprunteur est non fiable.
D’ailleurs, en pleine crise de la dette, l’Allemagne a pu trouver des prêteurs qui lui ont prêté — en euros ! — à des taux d’intérêts réels *négatifs* : autrement dit, ces prêteurs avaient tellement confiance dans sa capacité de remboursement, et dans la valeur future de la monnaie, qu’ils acceptaient de perdre un peu de pouvoir d’achat au passage.
« N’importe quel état européen peut faire défaut, désormais. » Evidemment ! N’importe quel État du monde, d’ailleurs. C’est le premier ministre lui-même qui parlait en 2007 de « France en situation de faillite« , avec une dette autour 70% du PIB. C’était au premier degré ; si « les marchés » ne sont pas capables de comprendre le premier degré, on ne peut rien pour eux.
Il y a un truc tout simple : depuis que les Etats empruntent à des prêteurs, ces prêteurs demandent un taux d’intérêt… autrement dit, ils considèrent qu’il y a un risque. Risque de non-remboursement, de dévaluation ou d’inflation : les trois reviennent exactement au même pour le prêteur ; chacun des trois signifie : je perds une partie de la valeur de mon argent.
Venir crier aujourd’hui « ouh là là, si la Grèce fait défaut, tout le monde saura qu’il y a un risque », c’est réinventer l’eau glacée.
Dans les camps d’hiver de ma jeunesse scoute, en montagne, le verbe « se baquer » désignait un réveil-toilette express, dans la baignoire constituée par l’abreuvoir du village. Après que le premier réveillé ait cassé la glace.
On va voir les leaders politiques qui auront les c… pour se baquer. Et qui seront les premiers à se réveiller.
[1] L’hérétique n’est pas le seul à tenir ce discours ! Désolé pour lui si c’est lui qui prend.
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