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Quel point commun entre Marine Le Pen, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Corinne Lepage ? Ils sont candidats à la présidentielle de 2012… et député européen !
Et dire que certains pensent que l’Europe, c’est loin… Cependant, une fois le sourire passé, on réalise que pour ces candidats, le Parlement européen est surtout un important trépied… économique.
Les francs-tireurs du milieu européen vont s’en donner à coeur joie, digne des méthodes des journalistes britanniques. En effet, les présences des eurodéputés candidats à la présidentielle au Parlement européen vont être scrutés à la loupe. Après tout, leurs électeurs souhaitent qu’ils fassent avant tout ce pourquoi ils ont été élus. Il s’agit aussi d’un symbole : est-ce qu’un candidat qui n’est pas sérieux au Parlement européen réussirait à convaincre qu’il ou elle ferait un(e) président(e) de la République de bonne qualité ?
Comment ça l’Europe n’intéresse pas les responsables politiques de premier plan ?
On a l’habitude de se gargariser du fait que nos responsables politiques français voient le Parlement européen comme la cinquième roue du carrosse. On se souvient de Pierre Moscovici quittant son mandat de vice-président du Parlement européen pour les dorures de l’Assemblée nationale en 2007. A droite, on peut citer également Valéry-Giscard d’Estaing en 1993.
Plus récemment, il y a eu l’imbroglio Brice Hortefeux : élu en 2009 par erreur (il ne pensait pas qu’en étant 3ème de liste il allait être élu en Auvergne…), il est revenu à Strasbourg une fois qu’il n’était plus au gouvernement en 2011, reprenant son siège à Catherine Soullie. Pour rappel, l’ami de Nicolas Sarkozy avait succédé à celui-ci en 1999 et avait été réélu en 2004 comme eurodéputé, avant de quitter l’hémicycle européen en 2005.
Au moment de 2009, des têtes d’affiches de la politique française se sont également présentées aux élections européennes: Marielle de Sarnez, Harlem Désir, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et son père, Daniel Cohn-Bendit, José Bové, Jean-Luc Bennahmias, Henri Weber,…
Le premier secrétaire du Parti Socialiste est aujourd’hui un eurodéputé, tout comme le bras-droit de François Bayrou, tout comme l’éminence grise de Nicolas Sarkozy, tout comme une bonne partie des grands élus d’Europe Ecologie,… et comme donc quatre candidats à la présidentielle de 2012.
L’arbre européen qui cache la forêt nationale
Cependant, soyons lucides: les élections européennes sont aussi l’occasion pour de nombreux partis de remplir les caisses. Le Front National, le Front de Gauche, le Modem ou Europe Ecologie ont absolument besoin des émoluments « européens » pour leur vie quotidienne de parti politique. Sans les reversements par les eurodéputés d’une partie de leur salaire, bon nombre de postes d’assistants et de personnels ne pourraient être financés par les partis politiques nationaux. Cela s’explique en partie par le fait que les élections européennes se font à la proportionnelle et qu’il s’agit de l’une des seules opportunités pour les « petits » partis (face aux mastodontes UMP et PS) d’avoir des élus avec un mandat de premier plan.
Du fait de leurs ambitions présidentielles, les quatre candidats sont beaucoup plus tournés vers les affaires françaises qu’européennes. On ne peut leur en vouloir tant le temps médiatique consacré à l’Europe est réduit. De plus, l’élection présidentielle pousse par nature un candidat à s’exprimer sur les sujets nationaux en priorité puisqu’il représentera avant tout l’ensemble des Français s’il est élu.
Enfin, ne nous trompons pas. Les quatre candidats « eurodéputés » ont très peu de chance de l’emporter. Mis à part peut-être Marine Le Pen, aucun de ces candidat n’a pour l’heure de chance d’être au second tour.
Tout ceci n’est pas tout à fait exact. Prenons l’exemple de Corinne Lepage: elle a toujours voulu être député européenne car, étant très active dans le domaine de l’environnement, elle sait que c’est au parlement européen qu’elle est le plus utile (je crois savoir qu’elle est vraiment très assidues). Elle ne s’est d’ailleurs représentée à aucune autre élection locale après son élection (régionale, cantonale) ce qui n’est par contre pas le cas de Marine Le pen (de nouveau candidate et élue aux régionales).