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Je ne voudrais pas être à ta place, Hervé

Je ne voudrais pas être à la place d’Hervé Morin. Les quelques semaines qui arrivent vont lui sembler très longues.

Hervé Morin fut bras droit de François Bayrou à la création du MODEM. Puis, il se démarque du président du mouvement démocrate lorsque ce dernier explique qu’il n’appellera pas à voter Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle de 2007. Hervé Morin y voit alors une forme de traitrise aux valeurs  du Centre-droit.

Lui emboîtant le pas, comme lui, beaucoup de parlementaires UDF historiques refusent d’envisager ce scénario. Soit par conviction politique, soit parce qu’ils ont peur de perdre « leur job » de députés, de sénateurs ou de conseiller régional.  Car le problème du Centre est qu’il a toujours été tracté par la majorité RPR ou UMP en place.

Comme ce fut très longtemps le cas au Parti Communiste, au premier tour on présente un candidat et au deuxième tour on reste  solidaire du grand parti frère et on appelle à voter pour son candidat.

Mais cette fois-ci, le président du jeune mouvement démocrate a décidé qu’il en serait autrement. Bayrou refuse toute allégeance avec l’UMP et Nicolas Sarkozy. Certains disent que c’est par choix idéologique.

Pour avoir été très prêt du mouvement démocrate à cette époque, disons que François Bayrou mise dès 2007, sur la défaite de Sarkozy en 2012 et une implosion du PS entre temps. Il est persuadé que le Parti Socialiste  ne se relèvera jamais de cette défaite présidentielle, des ses dissensions sur l’économie de marché,  ainsi que de ses querelles internes qui finiront par l’achever.

C’est un pari risqué, mais Bayrou est persuadé de son destin. Il a rendez-vous avec la France et les français.

La constitution d’un Mouvement démocrate indépendant à Villepinte est un mal nécessaire. Bayrou est un solitaire qui déteste jusqu’à la formation de son propre parti. L’avenir montrera qu’il fera toujours cavalier seul et qu’il préférera la bonne poignée de main d’un quidam rencontré au zinc d’un café, plutôt que les mains tendus et la ferveur des groupies militantes (mais c’est une autre histoire)..

A cette époque, lors de tous ses meetings, il évoque de Gaulle et sa traversée du désert. Il construit un story-telling à son image. Il parle déjà de dette et est le premier à parler de la « Règle d’Or » sur les déficits publics.

Pour remerciement, Sarkozy offre alors un boulevard à Morin, en l’aidant à constituer un nouveau parti, le Nouveau Centre qui devra contenir les velléités de François Bayrou et ramener au bercail le plus de Centristes possible dans « la famille de droite ».

Le futur Chef de l’Etat est convaincu que sa victoire passe par un Centre éclaté. Il faut à tout prix récupérer la plupart des élus UDF, quitte à aller les chercher un par un, avec les dents.

Même si de nombreux parlementaire sont convaincus par la nécessité de rester fidèle à la famille (de droite), certains subiront quelques intimidations et finiront par quitter d’eux-mêmes le navire Bayrouïste. Tout ceci n’est pas nouveau en politique.

En récompense, Nicolas offre à Hervé Morin le ministère régalien de la Défense.  Ce poste ministériel prestigieux, donne de la visibilité à ce jeune député inconnu du grand public. Dans la foulée, le voici à la tête d’un groupe parlementaire important. Il aura des sénateurs, des Maires, de Conseillers Généraux et Régionaux qui le rejoindront.

Toute cette force politique, créée en un temps record va peser sur la vie publique régionale, départementale et nationale. Charge à tous ces cadres, de bien gérer leurs administrés, de se faire un nom pour les moins connus, afin de s’installer dans cette nouvelle formation et transformer l’essai à la faveur des élections futures.

Aujourd’hui, ironie du sort, Hervé Morin veut être candidat à l’élection présidentielle de 2012. Il s’appuie sur l’idée qu’une formation comme la sienne se doit, à l’instar de l’UDF naguère, de présenter son candidat. Bob à jeter l’éponge en direct sur TF1. Il a donc tout loisir d’envisager avec sérénité la future étape de sa carrière politique.

Hervé Morin est issu d’un milieu aisé de province. Il est resté jeune, dynamique, simple et se rêve un peu le JF Kennedy de la politique française. C’est un démocrate au sens américain du terme. Mais pas plus. Ses valeurs restent à droite tant qu’elles sont traditionnelles au sens économique du terme. Sur le volet social et sociétal, il est assez libéral.

Mais il doit tout à Nicolas Sarkozy. Il a été l’un de ses membres les plus en vu, a soutenu et approuvé toutes ses actions.

N’ayant plus grand-chose à attendre côté UMP, il fait face à un dilemme majeur : s’il poursuit dans sa démarche, il risque d’être comptable d’un échec envisageable du Chef de l’Etat à sa réélection.On va donc l’attaquer sur ce front en le soupçonnant de vouloir couper la main qui l’a nourrie.

Bernard Debré le rappelle à la raison sur son blog. C’est violent et tout le monde peut lire cette lettre. Au moins, l’intimidation est réalisée en « plein jour ».

Il lui demande de ne pas se présenter pour  l’intérêt général de la majorité, pour l’amitié qu’il lui porte..

Vraiment, je ne voudrais pas être à ta place Hervé !

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