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Steeve did the job

Lettre ouverte à Steeve.

Très cher Steeve,

Je suis d’humeur massacrante ce matin suite à l’annonce de ta mort, pourtant prévisible.

Quitte à paraître lyrique, déplacé, comique ou je ne sais quoi d’autre, ta mort a ravivé mes exaltations adolescentes. J’ai quelque part dans ma poche un téléphone hybride. Quelque chose qui ne s’apparente à rien et qui résume à lui seul ce jeune XXIème siècle que tu quittes trop tôt. Un siècle emprunt de ta vision.

La photo que j’ai mise de toi est ringarde. C’est une époque où tu étais jeune et insouciant. Sûrement épris du même enthousiasme que doit ressentir aujourd’hui Mark Zuckerberg, pris dans le même virago de la jeunesse et la gloire que tu découvris à la fin des années 70.

Il y en a de plus belles de toi, de plus récentes pour évoquer ta mémoire.

Mais je ne l’ai pas choisi au hasard. Je suis français.  Il y a aussi une actualité politique ici, dont tu te fous éperdument d’où tu te trouves à présent.  Je voulais rappeler assez perfidement qu’à côté du génial concepteur et du visionnaire que tu fus, cohabitait aussi un entrepreneur de génie qui transforma tous ses rêves en modèle économique viable, créant ainsi une richesse qu’on aurait du mal à évaluer si on devait en réaliser l’estimation précise.

Tu n’as jamais eu besoin du concours d’un état pour créer des emplois. Tes seules besoins étaient contenus dans tes exigences, tes angoisses et tes rêves.

Tu dois trouver cela évident et te demander où je veux en venir. Je vis dans un pays, un monde jacobiniste où perdure la croyance qu’il revient à l’état de créer des emplois et non pas aux entrepreneurs, fussent-ils de ton espèce.

Cette parenthèse bouclée, je voulais te remercier d’avoir transformé ma vision que j’avais du monde. J’utilise tes outils merveilleux, bijoux mêlant technologie de pointe et design.
Je voulais te remercier pour nous avoir fait partager ton monde intime. Si tu avais été  dessinateur de BD ou je ne sais qui que ce soit d’autre par exemple ; tu n’aurais jamais pu transformer tes rêves de façon si subtilement matériel.

Je me souviens avoir vécu une véritable émotion esthétique et intellectuelle à la découverte de tes Mac, tes IPhone et de ton IPad.

Dans ce monde difficile, dangereux et maussade de ce début de siècle, tu  nous a apporté de l’espoir, une vision positive, protéiforme et confiante de l’avenir.
Tu fus en quelque sorte notre grand frère.

Naguère  nous nous félicitions d’être le contemporain de tel grand écrivain ou de tel grand peintre.
Ce matin, malgré ma peine, je suis heureux d’avoir été ton contemporain. Le contemporain  d’une autre forme de génie moderne.
Le contemporain d’un homme  qui a construit sa légende quelque part en Californie, dans l’ouest d’une grande nation qui a relevé tous les défis  du 20ème siècle. Une nation de tous les possibles.

Beau travail.

 

Texte réalisé sur le Notepad de l’Iphone 4S

Retrouvez l’article de Vogue Haleine directement ici.

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Posté par Cyril, le 7 octobre, 2011 à 16:31

Une belle lettre avec de nombreuses vérité mais un côté un peu trop « fanboy » à mon goût.

Certainement parce que je n’ai pas vécu les même choses en voyant certaines « innovations ».