L’école hors sol ne peut plus mettre les élèves debout

J’ai trouvé cette définition frappante. Professeurs pédagos ou républicains, parents et enseignants, du public et du privé, élèves brillants et élèves plus fragiles, c’est bien le but auquel nous aspirons tous : être debout, (se) mettre debout. Or, ce qui est en place depuis des années maintenant, c’est une politique de l’école ratiboisée.

On lui coupe les jambes.

A force de réformes dogmatiques, de formation mal pensée, de guerre de tranchées, attisée par les politiques de droite comme de gauche*, entre profs  et profs, profs et élèves, profs et gestionnaires, profs et parents, à force de classes fermées, postes supprimés, de réseaux d’aide décimés, de course éffrénée de ceux qui se divisent parfois en 3 établissements, de classes surchargées, l’école est devenue hors sol, elle a perdu pied avec ses valeurs, avec l’essence même du mettre debout.

Là où il faudrait du temps, de la souplesse, de la réactivité, de l’humain campé sur ses deux jambes, nous avons du bulletin officiel, des fiches, de la procédure, de la rotation, de la précipitation, du vent.

Le résultat de tout ça, ce sont des gamins, toujours plus nombreux, qui cherchent des repères qu’ils ne trouvent pas, s’avachissent et ont le regard dans le vide.

Cette école, il va falloir la remettre DEBOUT.

En se posant pour y recréer du lien, de la présence, des réponses, des points d’ancrage sûrs, en refusant l’éclatement permanent qu’on lui impose.

La démocratie en dépend, rien de moins.

Car ce sont les hommes debout qui savent la défendre.

* Allègre est celui qui a le plus ouvertement méprisé le corps enseignant, les traitant quasi- ouvertement de fainéants, et beaucoup s’en sont rappelé au moment de (ne pas) voter Jospin.

Retrouvez l’article de Sylvie Tassin directement sur son blog en cliquant ici.