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« La rébellion n’est pas contre le pouvoir, elle est une protestation contre un pouvoir qui franchit ses limites. »
« Ensuite, elle peut changer de nature, d’affectivité et déboucher vers une remise en cause radicale de ce pouvoir, c’est-à-dire la révolution. La France rébellionnaire est une réalité vivante et profonde, elle constitue même un mode collectif qui a fait du heurt et de la rupture le principe même du changement dans ce pays. »
Jean Nicolas
L’histoire constitutionnelle de la Vè République finissante retiendra que c’est un président de droite qui, par tout son comportement, sa manière d’être, d’agir, de faire, aura fait basculer le Sénat à gauche à la suite d’un processus de rejet de toute une politique. La majorité ayant sous-estimé les conséquences de sa réforme des collectivités locales, la conjonction des effets sur le territoire du désengagement des services de l’Etat, de la suppression de la taxe professionnelle, de la réforme territoriale, alliée, sur fond de crise économique, à l’impact désastreux d’une succession ininterrompue d’affaires politico-financières, aura légitimement nourri l’exaspération de tout un socle d’élus ruraux.
Partagée entre ceux qui ouvrent aujourd’hui les yeux sur les perspectives peu engageantes de leur fourvoiement pour avoir soutenu ou été aux côtés de M. Nicolas Sarkozy et ceux qui, trop engagés pour reculer ou se dédire, voient venir la perte prochaine de leurs fonctions ou mandats électoraux, la majorité présidentielle n’attend plus qu’un signe pour se disloquer et mettre en avant un nouveau « candidat à la candidature », susceptible sinon de renverser la vapeur, à tout le moins de sauver les meubles.
L’idée faisant son chemin, il reste que le choix d’un nouveau champion issu du sérail ou du marigot interne risque fort d’être vain ou préjudiciable dans la mesure où le vrai socle électoral qui vient de manifester son rejet de toute la politique présidentielle – la véritable droite républicaine – n’a peut-être pas envie de se reconnaître et de délivrer un blanc-seing à des chevaux de retour marqués par des affaires qui ont déjà valu pour certains ou sont peut-être en passe pour d’autres, du fait d’agissements et compromissions inadmissibles, le passage devant les tribunaux.
Coulée par ses « affaires », la majorité présidentielle est en train de faire naufrage.
Nombre de parlementaires n’ayant aujourd’hui probablement plus envie de se lier à des comportements qu’ils réprouvent autant que leur électorat, lequel n’hésitera pas à les sanctionner définitivement s’il comprend que malgré les coups de semonce aucun changement de cap n’intervient, sous l’autorité d’un nouveau capitaine, chacun a compris que le moment et l’heure d’agir étaient proches.
Telle est la situation d’une droite républicaine qui ne demande plus aujourd’hui qu’à faire confiance à celui qui saura porter ses couleurs, prête à investir un président de haut parage, volontaire, déterminé, courageux, honnête, fort d’une légitimité incontestable, capable et suffisamment sûr de lui pour se débarrasser des branches mortes et envoyer définitivement au pâturage les éternels chevaux de retour.
Plus que jamais s’impose donc dans la droite républicaine la nécessité d’élections primaires ou d’une consultation qui permettra de présenter un candidat qui saura signifier à l’actuel président de la République – mais aussi au gouvernement dont il s’est doté – que son mandat est désormais terminé et que le temps de la passation de pouvoir est commencé.
Point n’est besoin pour l’encore actuel président de la République de lire ou relire Edward Luttwack ou Curzio Malaparte : les jeux sont faits et le coup d’Etat feutré est déjà en marche au sein de la majorité présidentielle.
Seul son vainqueur demeure encore inconnu.
Source :
Jean Nicolas, La rébellion française (1661-1789), Folio histoire.