Quand Standard n’ Poor’s relève de 2 crans la note d’un Etat, personne n’en parle

Cette absence d’écho peut s’expliquer par trois raisons qui ne sont ni budgétairement, ni monétairement, ni « politiquement  correctes » :

–         Budgétairement, la dette tchèque n’atteignait que 38.5% du PIB en 2010 alors que de nombreux membres de la zone euro (Allemagne, France, Italie…) ne respectent pas le pacte de stabilité qui impose de ne pas dépasser un plafond limité à 60%.

–         Monétairement, Prague ne fait pas partie de la zone euro et a donc la possibilité de dévaluer sa monnaie comme le souligne Sn’P,

–         Politiquement, le ministre des finances, Miroslav Kalousek  prépare un nouveau plan d’austérité reposant sur une réforme de la protection sociale afin de réduire les dépenses liées au vieillissement de la population.

La France dispose d’une dette de plus de 80% du PIB, ne peut dévaluer sa monnaie et les Français toussent contre un plan de rigueur de 12Mds€… quand il faudrait adopter un plan d’économies d’au moins 20Mds€ (1 point de PIB) pour ramener notre déficit à 4.6% en 2012 et ce, conformément à nos engagements vis-à-vis de Bruxelles.

La marge d’action est étroite mais l’action est indispensable si l’on veut conserver le « AAA » afin de ne pas provoquer un emballement plus rapide de la dette. Une adoption consensuelle de la « règle d’or », comme en Allemagne et demain en Espagne, aurait apporté un signal positif à destination des marchés… A défaut, à quelques mois de l’élection présidentielle, les uns n’osent dire toute la vérité et les autres continuent de promettre plus quand l’état des finances oblige à moins.

Mais au final, le prochain(e) locataire de l’Elysée n’aura d’autres choix que d’appliquer la rigueur au mieux ou l’austérité au pire. N’en déplaise aux émetteurs de promesses électoralistes.

Retrouvez l’article d’Emmanuel Molinatti directement sur son blog en cliquant ici.