Démocrates de tout le pays, unissez-vous sur ce média social !
« C’est insupportable ! » : invité sur le plateau d’I-Télé, le président du Nouveau centre (NC) Hervé Morin est sorti de ses gonds, interrompant en plein direct son portrait, qui affirmait qu’il avait « (lâché) son vieux copain » François Bayrou en 2007 pour Nicolas Sarkozy.
1- Je ne crois pas qu’ils aient jamais été de « vieux copains » ; on peut avoir d’excellentes relations sans être vieux copains ; surtout avec 10 bonnes années de différence d’âge.
« Non, je refuse, je refuse qu’on dise que je lâche François Bayrou! », a déclaré Hervé Morin, avant de répéter plusieurs fois le mot « insupportable ». « C’est insupportable que soit présentée ainsi une modification stratégique des accords qu’avait l’UDF depuis 40 ans, depuis le début de la Ve République. François Bayrou était président de l’UDF, le parti du centre-droit qui passait un accord avec la droite », a-t-il expliqué.
2- Il y a 40 ans, l’UDF n’existait pas. Le Centre démocrate, son principal ancêtre, était dans l’opposition à la présidence (de droite, donc), de Georges Pompidou.
3- La Vème République a 53 ans et non 40.
4- Sur ces 53 ans, il y en a eu 17 pendant lesquels droite et centre ont été ensemble au gouvernement ; 15 où ils ont été ensemble dans l’opposition ; 21 où la droite a été au gouvernement… mais pas le centre.
5- Il y a 40 ans, François Bayrou en avait 20 et n’était pas président de cette UDF qui n’existait pas.
6- Il y a 38 ans, je crois, le jeune François Bayrou a adhéré au Centre démocrate. Celui qui lui a ouvert la porte du 133bis, un autre jeune démocrate du nom de Jean-Marie Vanlerenberghe, est aujourd’hui toujours au Mouvement démocrate. Si on cherche un vieux copain, on le trouve.
« Cessez de considérer que nous avons lâché François Bayrou, qui lui a décidé un choix radicalement différent. Je pense que ça mérite tout de même un jour que vous revoyiez vos classiques », a-t-il poursuivi. « Je ne m’énerve pas, je veux simplement rappeler une réalité historique, c’est que le choix politique que nous avons fait en 2007 est le choix des électeurs de François Bayrou qui ont voté Nicolas Sarkozy à 70% », a conclu celui qui avait été nommé ministre de la Défense après la présidentielle.
7- Les sondages sortie des urnes ont montré que les électeurs de François Bayrou au 1er tour, s’étaient répartis à 40% pour Ségolène Royal au 2ème tour, 20% pour des votes blanc, nul ou l’absention, 40% pour Nicolas Sarkozy, si mon souvenir est bon.
Accessoirement, le choix d’indépendance de l’UDF par rapport à la droite (et à la gauche, d’ailleurs) a été fait par un vote des militants, à la demande d’un opposant à cette ligne (Gilles de Robien, en décembre 2005), et a été un vote massif. Le président du groupe parlementaire UDF avait soulevé la salle avec un discours particulièrement vigoureux contre une « majorité, ficelée d’avance, où l’UDF joue le rôle de strapontin et de faire valoir ». Cet ardent opposant du Hervé Morin d’aujourd’hui et de mai 2007 s’appelait, comme dirait le Canard Enchaîné, Morin Hervé.
Retrouvez l’article de FrédéricLN directement sur son blog en cliquant ici.
8 – Si Hervé Morin pensait à ce point être, lui, fidèle à l’esprit de l’UDF, la logique des organisations démocratiques et donc des partis, aurait été qu’il conduise une liste au congrès de l’UDF pour proposer une orientation différente à celle défendue par François Bayrou et qu’il se soumette au vote….
Pour cela encore aurait il fallu qu’ils soient dotés de courage et de sincérité, ce dont il est malheureusement dépourvu
Si j’ai voté Bayrou en 2007 et pas avant, c’est justement parce qu’il s’était enfin affranchi de l’UMP. C’est bizarre que Morin ne s’en soit pas aperçu. Il se débat comme un noyé. C’est triste.
Bonjour,
Interpellé sur Twitter par @tlanoy qui me demande ce que je pense de cette note, une petite critique rapide:
1) l’amitié c’est l’amitié, la politique c’est la politique: pas de commentaire
2) vrai!
3) vrai!
4) si « centre = héritiers du centre démocrate » (ce qui n’est pas ma définition, mais adoptons-là ici) c’est plus compliqué:
– droite seule au pouvoir: 7 ans (1962-1969)
– droite et centre au pouvoir: 17 ans (1958-1962, 1974-1981, 1986-1988, 1993-1997)
– droite et une partie du centre au pouvoir: 14 ans (1969-1974, 2002-2011)
– droite et centre dans l’opposition: 15 ans (1981-1986, 1988-1993, 1997-2002)
5) vrai!
6) vrai!
7) pour les reports de voix, ça dépend des instituts de sondage (pas le temps de vérifier), mais de mémoire Sofres et Ipsos donnaient en effet quelque chose comme 40-40 mais un institut (CSA? Ifop?) donnait du 60% en faveur de Sarkozy (70%, je ne crois vraiment pas).
Sur le « accessoirement »: non! c’était là toute l’arnaque/l’habileté du « parti libre » de François Bayrou en 2005; indépendance pouvant aussi bien signifier « indépendant de l’UMP (tout en étant allié à l’UMP, ce qui sera la position du Nouveau centre) » que « indépendant de la droite UMP et de la gauche PS (ce qui sera la position du MoDem » (c’est un point essentiel lorsque je prendrai le temps d’écrire une histoire du centre en France…)
Cordialement!
A part le point 7 qui est tout a fait vrai, je trouve les autres points exagérés, tirés par les cheveux. Il a fait son choix, les militants du Modem le leur et tout le monde est content. L important c est d’ etre la ou on veut être.
dommage que ces 9 mises au point ne figurent pas ailleurs que sur ce site… ça ferait pourtant du bien que ça soit connu.
Merci pour ces précisions qui sont vraiment historiques au contraire des mensonges et approximation de Morin
9 et non des moindres : Entre les deux tours, Morin supplie Bayrou de faire alliance avec Royal. C’est lui-même qui le dit à Dimanche , le 21 septembre 2008.
Ma remarque est que la raison d’être d’un « Centre » est précisément son indépendance et son ouverture d’esprit vers la Droite comme vers la Gauche, dans le sens d’une gouverance pour l’ensemble de nos concitoyens et pas pour la moitié. Si l’UDF, puis le MoDem étaient des « alliés historiques, traditionnels et fidèles » de la Droite, il n’y aurait pas de Centre. C’est d’ailleurs ce que voudrait l’UMP depuis Chirac (« un centriste, ça se roule dans la farine et ça se frit »). Si le Centre était à droite, on l’appelerait la Droite, et si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle.
si vous jouez à décortiquer les erreurs de chaque politique, je pense qu’ hervé morin n’est pas celui qui en fait le plus. Arretons de lui taper dessus, laissons le s’exprimer comme les autres, il a le droit à sa chance, et je pense honnetement qu’il est le seul à pouvoir proposer une véritable candidature sérieuse, aussi bien sur le plan des idées que sur le plan moral. Cet homme est droit et a été un bon ministre de la défense sérieux discret, et je pense que la France aurait bien besoin d’un président respectueux pour les citoyens et égaleemnt pour tout les francais vivant dans la ruralité, français qui sont souvent oubliés. Je ne suis pas adepte des commentaires en général mais je suis heureux de pouvoir avoir dit ma pensée.
@u site et aux commentateurs : merci pour votre intérêt … je vois qu’un billet de politique politicienne suscite comme toujours plus de débat que les arides questions de politiques à mener pour sortir de la crise ! Je m’y joindrai donc avec deux précisions par rapport à la réponse de Laurent de Boissieu :
* 2002-2011 : qui croirait sérieusement que « une partie du centre » était au gouvernement ? Le fait que des anciens UDF soient partis à l’UMP fait-elle de ce parti présidentiel un parti du centre ? Cela ne me semble pas sérieux.
* Congrès de Lyon en janvier 2006, vous écrivez, Laurent :
« indépendance pouvant aussi bien signifier « indépendant de l’UMP (tout en étant allié à l’UMP, ce qui sera la position du Nouveau centre) » »
Je veux bien considérer que « indépendant » soit un terme très flou puisqu’en politique, chaque citoyen est indépendant et qu’il faut néanmoins s’allier pour tout, à commencer par créer une association, sans parler de gouverner.
C’est pourquoi je me suis reporté au discours d’Hervé Morin, qui me semble parfaitement clair sur son refus d’une alliance *déséquilibrée* avec la droite, dans laquelle l’UDF n’aurait été qu’un « strapontin » et un « faire valoir ». Le moins qu’on puisse dire est que le Nouveau Centre a magnifiquement illustré ces deux termes. Et le plus drôle est qu’Hervé Morin l’admettait dès le discours d’Epaignes où il en justifiait la création (en attribuant l’idée de ce nouveau parti à Nicolas Sarkozy).
Je crois que tout ceci est sans intérêt. Ce qu’il faut maintenant, c’est parler d’avenir et rassembler PROPREMENT la famille centriste autour d’idées claires : lutte contre les corporatismes, le communautarisme et le clientèlisme politicien, défendre la liberté d’entreprendre et les libertés économiques essentielles, notamment en matière de concurrence, modérer la politique budgétaire, clarifier et assouplir la commande publique, investir dans le développement durable, défendre l’idéal européen et mettre du contenu dans son fédéralisme, proner un libéralisme social et une laicité ouverte et tollérante, ceci sans oublier les devoirs régaliens de l’Etat qu’il faudra rendre plus efficient : Armée, Justice, Education, Enseignement Supérieur, sans oublier l’Aide aux plus démunis.