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Le système mondial en question

La spéculation, l’enrichissement personnel, sont à l’oeuvre depuis de nombreuses années. Les marchés financiers sont soumis à une spéculation à outrance, qu’aucun politique dans le monde ne veut réguler.

Je suis loin d’être un spécialiste en économie, encore moins en finances. Et c’est peut-être pour cette raison précise que je peux m’exprimer avec une certaine forme de recul sur ces sujets. Sans doute parce que je ne suis pas « pollué » par des années d’études et d’expérience dans ce domaine, parce que je ne vois l’économie de marché (et en particulier son paroxysme, la Bourse) qu’en tant que citoyen. Et quand on n’a pas la tête continuellement dans le guidon, peut-être voit-on plus clair finalement, … en tout cas sans les préjugés liés à la profession.

Un article du Nouvel Obs de ce jour m’a fait sursauter. Lisez par vous-mêmes. Il s’agit d’une interview d’une de nos sommités es économie financière, Anton Brender, directeur des études économiques de Dexia Asset Management. Mais je pense que toute autre sommité es économie financière nous aurait fourni le même diagnostic, et c’est bien ce qui me pose problème, tant ces gens hyper-talentueux dans leur domaine, n’arrivent pas – ou ne veulent pas peut-être pour certains – prendre un minimum de recul vis-à-vis de leur job quotidien.

Que nous dit Anton Brender? En gros, sans je crois déformer le fond de l’interview, que la spéculation attaque depuis quelques temps les marchés financiers parce que politiquement les états réagissent trop tard dans leur lutte face à la dette… Très honnêtement, je n’ai pas fait Sciences Po, j’ai simplement été comme beaucoup « boursicouteur » à ses heures, mais ce type de constat, même moi j’aurais pu l’établir… parce qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

On sait tous je crois qu’avec des logiciels adaptés, le temps de réaction des marchés est aujourd’hui inférieur à un millionième de seconde (c’est-à-dire que des ordres d’achat ou de vente peuvent être déclenchés automatiquement en moins d’un millionième de seconde). Et on sait tous aussi que jamais le temps de réaction d’un Etat, ou d’une communauté d’Etats telle que l’Europe, ne pourra être de cet ordre de grandeur. Dès lors, je crois que tout est dit… Les marchés auront toujours gain de cause sur les volontés économiques des Etats. Et ce n’est personnellement pas les propos « rassurants » de F. Baroin qui me rassureront. Car enfin, mon cher François, depuis quand les bourses européennes ne sont plus calquées sur le Dow Jones ? Il faut se faire à cette idée : dans notre système actuel, les marchés, leur dépendance à la bourse américaine, leur réactivité mais aussi et surtout leurs intérêts propres nous gouvernent. Et ça fait quand même au moins depuis 2008, si ce n’est bien avant, que ça dure.

Rappelez-vous donc du temps où votre banquier vous disait, pour mieux vendre ses SICAV, que la bourse était un placement de long terme, et que si à court terme on pouvait y perdre, à long terme forcément on serait gagnant. Le tout avec une certitude frisant l’outrance, en vous montrant des graphiques d’évolution du CAC40, lorsque le CAC40 était à plus 6000 points. Y a-t-il encore un banquier aujourd’hui qui oserait prédire l’avenir de la sorte et vous assurer que si vous laissez durant 10 à 15 ans de l’argent en bourse, vous n’y laisserez pas des plumes, et même vous ferez des profits ?

Rassurez-vous néanmoins, l’argent n’est pas perdu pour tout le monde. Par le biais de la technique de la vente à découvert, il est toujours possible de gagner énormément d’argent en « tabassant » littéralement les marchés. Vous ne possédez pas d’actions ? Ce n’est pas grave, vous pouvez quand même en vendre au cours actuel, à condition de les racheter plus tard, et vous empocherez la différence si effectivement le marché a chuté dans l’intervalle.

Cette technique de la vente à découvert, initialement destinée à améliorer l’efficience des marchés, c’est-à-dire à faire en sorte qu’il ne se passe pas des années avant qu’une action acquise soit finalement revendue par lassitude devant son aspect peu porteur, nous joue aujourd’hui gravement des tours. Parce qu’en période de crise, ce sont bien évidemment les « vendeurs à découvert » qui mènent le jeu. Un jeu devenu presqu’uniquement psychologique, destiné à nous emporter le plus loin possible dans la spirale de la baisse, avant de procéder – enfin – aux achats des actions qui ont été vendues, ce qui matérialise ce qu’on appelle pudiquement – voire imprudemment – en termes financiers « un rebond technique ». Parce qu’avec une telle expression, je crois encore une fois que tout est dit. La bourse, telle qu’on la connaît aujourd’hui, ce n’est ni plus ni moins que de la technique pour gagner de l’argent à (très) court terme. Le long terme et même le moyen terme ont totalement disparu, seul le court terme demeure.

La spéculation, l’enrichissement personnel, sont à l’oeuvre depuis de nombreuses années. Les marchés financiers sont soumis à une spéculation à outrance, qu’aucun politique dans le monde ne veut réguler. Pourquoi ? Cherchez bien et vous constaterez qu’à part quelques-uns qui font exception à la règle, tous sont de près ou de loin liés au monde financier, de par leur passé ou de par leurs relations. Quasiment tous nos politiques sont aujourd’hui pieds et poings liés à ce monde financier pour qui il n’est point de travail, hormis celui de faire du fric et du fric, sans aucun état d’âme. Faudra-t-il une révolution mondiale ou une « grande guerre » pour remettre ce système d’aplomb ?

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