Misère sociale et langue de bois

Il y a quelques jours, Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social démissionnait de ses fonctions car il a considéré que les réductions de budget ne permettaient plus de remplir sa mission.

En effet, les crédits du Samu social ont été fortement réduits passant de 110 millions d’euros en 2010 à 90 millions d’euros cette année. De même, le financement de l’hébergement en hôtel a été amputé de 25% !

En parallèle, Benoist Apparu, secrétaire d’Etat chargé du logement, déclarait le 20 juillet « qu’il est hors de question qu’une famille se retrouve à la rue » et « un enfant ne dort pas dehors en France en 2011« .

Où le Ministre ne connaît pas bien les faits et les chiffres, où il vit sur une autre planète, ou il est devenu le roi de la langue de bois !

Une enquête réalisée par l’observatoire de la Fédération nationale des association d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) publiée le 26 juillet révèle que les trois quarts des parents avec enfants qui sollicitent le 115 reçoivent une réponse négative à leur demande, laissant sans hébergement plusieurs centaines d’enfants.

Ce soir, au journal télévisé, Benoist Apparu est resté sourd aux conclusions du rapport arguant que le gouvernement a beaucoup fait depuis 2007.

Reste les faits, la crise économique sévère a augmenté la pauvreté et la paupérisation de certains travailleurs ne leur permettent même plus de se loger !

L’enquête de la fnar révèle que sur un échantillon de 1701 demandes sur une seule journée, 1105 ont reçues une réponse négative. Parmi elle, on retrouve 411 couples avec enfants et 142 femmes seules avec enfants.

De même, sur 780 demandes concernant des familles avec enfants, 576 ont été refusées, soit presque les trois quarts.

2012 arrive et les candidats devront faire des propositions crédibles et chiffrées car il est inconcevable que des enfants dorment à la rue, que des personnes qui travaillent n’arrivent même plus à se loger, que les plus pauvres n’ont pas de solution pour avoir un toit.

C’est aussi à la façon dont la société se conduit envers les plus déshérités que l’on peut juger l’état d’avancement d’une civilisation.

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