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Le mouvement centriste de François Bayrou est-il vraiment le monde parallèle incompréhensible moqué par Yann Barthès dans son Petit journal ?
Septembre 2007. La plage de Seignosse est baignée de soleil. Nous sommes plus de 2500 autour de celui qui vient de recueillir 18,57% des voix au premier tour de la présidentielle. Près de 7 millions de personnes qui ont donné leur confiance en un homme, plus qu’en son parti. Moi-même, je n’aurais jamais voté UDF. Mais, en choisissant Ségolène Royal en novembre 2006, les militants du PS m’avaient poussé à écouter d’autres propositions.
La voix de François Bayrou a finalement trouvé audience à mon oreille qui le plaçait trop à droite, sans avoir pris la peine de m’y attarder suffisamment longuement. Le doux refrain du dépassement des clivages s’était fait alors chatoyant. Et quelques mois plus tard, me voilà, dans cette foule, adhérent d’un mouvement politique pour la première fois de ma vie.
Toute la presse vient alors contempler le phénomène au Forum des Démocrates, l’université d’été du MoDem. Bayrou, à qui l’on prédit une traversée du désert pour avoir définitivement franchi le Rubicon et rompu les liens qu’on lui attribuait avec la droite parlementaire, nous offre la chance de bâtir une autre vision de la politique, la troisième voie, comme il l’appelait alors.
Les journalistes, intrigués, posent alors sempiternellement la même question : « Mais vous êtes où le MoDem ? A droite ou à gauche ? ». Comme si la politique française, la complexité de notre République, la richesse des femmes et des hommes qui ont œuvré pour notre Nation, pouvaient se résumer en cette alternative réductrice : droite ou gauche.
Quatre années se sont écoulées. Je débats alors politique, quand surgit LA question : « Mais finalement, vous êtes où le MoDem, on ne sait pas trop. A droite ou à gauche ? » Comme un éternel recommencement. Comme si le MoDem n’avait toujours pas fait sa mue. Comme si on discutait encore du nom que l’on allait donner au nouveau-né.
Alors mauvaise foi de l’extérieur, ou mauvaise pédagogie ? Discours embrouillé, ou discours trop nuancé ? Bipartisme irrémédiable, ou pluralisme encore balbutiant ? Quelques mois avant la présidentielle qui se dessine, il est grand temps de comprendre quelque peu ce schmilblick de la politique française qu’est le MoDem.
Son nom lui-même fit débat. Le MoDem est, rappelons-le, la contraction de Mouvement Démocrate. En 2007, François Bayrou se rend bien compte que l’héritage pèse sur ses intentions. L’UDF, pour avoir pendant trop longtemps été inféodée au RPR, puis pour une partie de ses cadres à l’UMP, portait en lui une coloration trop marquée, et dans laquelle ses adversaires politiques s’étaient alors largement engouffrés lors de la présidentielle.
Le temps était venu de poser les bases d’une nouvelle sensibilité avec un seul mot d’ordre : l’indépendance. Ce changement de cap fut officialisé en janvier 2006, à Lyon lors d’un Congrès extraordinaire, qui fit alors de l’UDF un « parti libre », quand Gilles de Robien en appelait à revenir à une alliance à droite.
Et s’il est une chose qui est bien certaine, et que les quatre années écoulées ont montré, c’est que le MoDem était autonome. L’opposition de François Bayrou à Nicolas Sarkozy a même été l’objet d’un livre, Abus de pouvoir, qui posa sur le papier le principe même de cette liberté revendiquée.
Et son émancipation lui a coûté cher : combien de cadres sont partis en quête d’un maroquin qui leur a valu lauriers de papier, qui furent chiffonnés avec mépris dans la corbeille, sitôt que la posture d’ouverture du président de la République devint improductive ? Demandez à Hervé Morin, Jean-Marie Cavada, André Santini, Valérie Létard, Christian Blanc, Maurice Leroy, François Sauvadet ce qu’ils sont devenus, après avoir été remerciés de leur ralliement…
Et combien de fois a-t-on entendu que si tant de cadres quittaient le MoDem, c’est que son positionnement politique n’était pas clair, quand il eût fallu se demander si pour ces hussards, il n’était pas plus rémunérateur de se revendiquer d’un parti, plutôt que d’en épouser ses valeurs ?
Pendant quatre ans, le MoDem a refusé le bouclier fiscal, le fichier Edvige, le ralliement à l’OTAN, le massacre de la fonction publique, et notamment de l’Education nationale, dépecée année après année, la loi de dérégulation du travail dominical, l’ORTFisation de France Télévisions, la justice des pourvus au détriment de celle du citoyen, avec le recours à un tribunal arbitral à la neutralité suspecte pour soigner l’incurie de l’affaire Tapie, une réforme des retraites injuste, la laïcité bradée par Sarkozysoit pour instrumentaliser les religions, soit pour faire amende honorable de l’été meurtrier des Roms…
En faut-il davantage pour montrer, point par point, que le MoDem s’est pleinement inscrit dans l’opposition ? Visiblement oui, pour certains observateurs qui continuent d’asséner leur dogme bipartite, comme Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po Paris, et habitué de C dans l’air, le 20 juillet sur Twitter :
Mais devant cette résistance à la majorité, faut-il pour autant classer le MoDem à gauche ? Aucunement. Pourquoi ? Parce que la gauche en général, et le PS en particulier, ment quand elle prétend qu’il n’y avait pas besoin de réforme des retraites, ou quand elle affirme que l’on peut raisonnablement revenir à un départ à 60 ans. Elle délire quand elle décline son programme sur le credo unique du « toujours plus » alors que la dette nous amène, un peu plus chaque jour, droit dans le mur. Elle n’est pas crédible quand elle nous ressort les emplois jeunes, sous un nouvel habillage, en prétendant redonner l’espoir aux jeunes.
Alors le MoDem serait ni de droite, ni de gauche. Un « ni-ni » en somme ? Mais au nom de quoi la politique française se résumerait-elle à cette alternative ? Cette vision bipartite, qui fait le miel des poujadistes et des populistes en tous genre, qui veulent brader notre République et notre démocratie au son du « Tous pourris », n’est-elle pas à bout de souffle ?
N’a-t-elle pas besoin d’un air nouveau pour se remettre en question, plutôt que de proclamer sempiternellement une alternance qui ne satisfait finalement personne, si ce n’est ceux qui ont la certitude de siéger quelque part, au niveau national quand on gagne la présidentielle, ou au niveau local quand irrémédiablement, le gouvernement en place aura perdu les élections intermédiaires ?
Pendant trop longtemps, le discours du MoDem s’est contenté de se décrire en humaniste en souhaitant placer l’homme au centre de son action. L’idée est philosophiquement séduisante, mais qui oserait aujourd’hui ne pas se revendiquer de l’humanisme ? Ce mot a été usé, tellement usé, qu’il en a perdu l’essence, sa substantifique mœlle quand il est noyé dans le discours politique, surtout quand la langue qui le met en phrase est de bois. Il faut aller au-delà. Et expliquer.
Expliquer par exemple qu’entre ceux qui veulent liquider le service public, et ceux qui prétendent le garder artificiellement en vie par la machine à dettes, on peut tout simplement se dire que l’on peut faire mieux avec ce que l’on a, tout en augmentant raisonnablement l’impôt, et tout particulièrement en taxant une partie du capital qui se terre dans les niches fiscales.
Expliquer par exemple qu’entre ceux qui offrent des réductions fiscales pour les utilisateurs de soutien scolaire, tout en dépeçant l’encadrement dans les établissements, comme pour mettre en lumière les lacunes de notre école au lieu de les combler, et ceux qui prétendent embaucher à vau-l’eau en espérant que le plein emploi de fonctionnaires suffira à résoudre l’incapacité actuelle de l’école à faire progresser les élèves en difficulté, il existe des solutions raisonnables.
Redonner une véritable liberté pédagogique aux enseignants au lieu de leur imposer des virages à 180° à chaque nouvelle réforme. Avoir des exigences en termes d’apprentissage, pour niveler par le haut. Affirmer avec courage que le collège unique a montré ses limites, sans pour autant vouloir à tout prix mettre à l’apprentissage des adolescents, qui n’ont déjà pas le courage de se réveiller le matin pour aller en cours…
Expliquer par exemple, qu’occuper les plus hautes fonctions de l’Etat requiert une éthique irréprochable, pour que soient éradiqués les conflits d’intérêt, en créant par exemple un comité spécifique, en imposant le non-cumul des mandats par la loi de la République, en obligeant chaque élu à rendre des comptes sur son action, ses votes mais aussi ses participations à d’éventuelles associations, pour que ses décisions ne soient plus l’objet de suspicions.
Expliquer aussi que ce n’est assurément pas avec l’europhobie que l’on réglera seul les problèmes de la crise, et que seule une Europe forte, qui sache faire la pédagogie de ses actions et de ses bénéfices, pourra faire taire ses détracteurs qui se délectent du brouillamini que l’on retient de ces débats traduits en 23 langues.
Expliquer que responsabiliser les Français, ce n’est pas pour autant déclarer que l’assistanat est « le cancer de la société« . C’est montrer que notre République est généreuse, mais que son fonctionnement n’a de sens que si chacun en respecte ses principes. Pour ne plus jamais croire en cette image manichéenne, qui place d’un côté ceux qui travaillent et de l’autre ceux qui touchent des aides. Il n’y a pas la France des travailleurs, et la France des assistés. Il n’y a seulement que la France des Français. De sang. De sol. Ou de cœur.
Expliquer que la laïcité, ce n’est pas seulement le respect des religions. La laïcité, ce n’est pas, condamner l’intégrisme chrétien, et manquer de courage quand le fondamentalisme musulman tente d’entrouvrir la porte. La laïcité, ce n’est pas non plus faire de l’Islam un bouc émissaire, en les tenant pour seuls responsables des entraves faites aux principes laïques quand toutes les autres religions ne sont pas en reste. Les musulmans français ne sont pas des citoyens de seconde zone. Aux yeux de la République, la religion est une affaire privée et nous sommes français avant d’être croyant, agnostique ou athée.
Et au-delà de la religion, être français doit être une identité indivisible. Voilà pourquoi il serait dangereux par ailleurs de céder à la tentation de ceux qui, ravis de leur colonie de vacances, reviennent le sourire aux lèvres nous vendre les bienfaits des statistiques ethniques.
Enfin et surtout, être au MoDem, c’est vouloir travailler ensemble. Faire que l’on avance dans ce pays, non pas en fonction de ses couleurs partisanes, mais pour être au service des Français. De tous les Français. Ne surtout pas se refuser de voter une loi parce qu’elle vient d’en face. Nous n’avons pas d’adversaires, ni même d’ennemis, si ce n’est ceux qui veulent diviser pour mieux régner en bradant les valeurs de notre République que sont notamment l’égalité et la fraternité.
Tous les autres ont des idées différentes, mais il est permis de croire que l’on puisse garder au moins la cohérence de nos valeurs communes pour avancer ensemble. Regardons du côté de l’Allemagne qui, en 2005, a dû faire travailler ensemble la CDU de Merkel et le SPD de Schröder. Six ans plus tard, c’est nous qui regardons leur prospérité avec envie…
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Votre démonstration Yves DELAHAIE vaut la NOTE MAXIMUM.
Si je suis MODEM, c’est que je ne suis ni de droite, ni de gauche mais que je suis un français libre (comme l’ont été les résistants dans le passé : ils étaient plus français que bon nombre de français !)
Etre au MODEM, c’est donc être indépendant, c’est aussi faire abstraction de toute ambition personnelle démesurée.
C’est considérer tous les français dans leur intégralité, c’est aussi respecter la loi française !
Respecter tous les français, c’est vouloir l’EGALITE, SOCIALE, FISCALE et PENALE.
L’EGALITE SOCIALE, c’est avant tout le traitement de tous les travailleurs selons les mêmes critères d’attribution des salaires, des avantages et des retraites (que l’on soit fonctionnaire ou pas !) – une même grille de salaires et une même classification en fonction du travail effectué, de sa pénibilité, de la conscience professionnelle déployée.
Face à la retraite, le même calcul pour tous, ce qui implique la suppression de tous les régimes spéciaux et alignemement sur le régime général….
C’est la suppression totale de tous les cumuls de mandats électifs.
L’EGALITE FISCALE, c’est la suppression de tous les privilèges ( primes, passe droits, retraites chapeaux et parachutes dorés : non imposables)
C’est l’IMPOT POUR TOUS, comprenant tous les revenus et, une tranche supérieure absolument dissuasive pour les revenus exhorbitants.
L’EGALITE PENALE, c’est une justice absolument indépendante du pouvoir.
C’est la suppression de l’immunité pour tous les élus, lorsqu’ils sont poursuivis pour des faits en dehors de leur mission.
Cette EGALITE APPLIQUEE nus rendrait ipso facto LIBERTE et FRATERNITE
De même que sur le plan économique, elle lutterait avec efficacité contre le chomage…..
Pour celà, les méthodes utilisées en France, doivent être suggérées au niveau européen, et, applicable notamment pour lutter contre les délocalisations….en controlant les importations à bas prix…..et, les taxant aux frontières européennes pour celles qui, notamment ne respectent par les (règles, les lois, les normes) européennes sur les prix et la qualité.
Celà implique une réforme de la gouvernance européenne, une vraie délégation et des pourvoirs vis à vis des états membres.
C’est un autre problème qui, sans solution rapide, nous laisse dans l’INQUIETUDE……
Quel parti, est pour une telle égalité ?
N’est pas le MODEM qui a vocation à le dire ?
Excusez moi, je dois dire, que ce commentaire va tout à fait dans le sens d’Yves DELAHAIE que je félicitais d’ailleurs pour la netteté de son billet.
Il va également dans le sens du mouvement démocrate, de son président, de la justice et l’égalité de tous les français et citoyens, pour le redressement de la France et, le retour de l’égalité, la liberté et la fraternité….
j’attends une réponse MERCI
Yves DELAHAIE,
BRAVO pour la netteté de votre billet.
Lorsque je parle de l’EGALITE, je tiens tout à fait votre language.
l’EGALITE : sociale fiscale et pénale doit se faire dans la rigueur ….
« La règle d’OR » dont la trouvaille est de François BAYROU doit se faire dans la RIGUEUR pour l’EGALITE sociale, fiscale et pénale.j’J’APPROUVERAI SI CELA SE FAIT DANS l’EGALITE ??)
On ne doit plus connaitre, les avantages et les privilèges dont MEDIAPART fait paraitre aujourd’hui ce nouveau scandale dont bénéficient 48 sénateurs de toutes tendances politiques : TOUS CES PRIVILEGES DOIVENT DISPARAITRE dans l’EGALITE des travailleurs et des citoyens…..
MM. Les candidats à la présidentielle, PENSEZ Y….
car aujourd’hui, aucun ne tient ce langage !
Qui peut me dire ?
Comment développer la production intérieure : les premiers besoins familiaux, alimentaires et équipements ménagers, sans :
Soit apporter une aide à la création ou au développement pour compenser les charges supérieures ?
Soit appliquer aux importations une taxe protectionniste visant la qualité et le prix ????
Il en est de même bien sur pour l’industrie lourde ….
ET sans appliquer l’EGALITE entre les travailleurs du point de vue social, entre les citoyens du point de vue fiscal et, entre les citoyens du point de vue pénal ????