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Déjà trente ans !

Le constat que dresse le rédacteur en chef du Monde, Luc Bronner, sur les trente ans de crise des banlieues me laisse sur ma faim.

Voir l’article « Trente ans de crise des banlieues, trente ans de blocages politiques » sur le site du Monde.fr

En effet, si je le regrette, je ne vois en quoi le fait que la classe politique française – mâle, âgée et blanche – reste désespérément fermée aux élites des quartiers et de la diversité est elle révélatrice ou une cause de cette crise des banlieues.

La classe politique est fermée à de nombreux acteurs de notre société. Elle est issue du même sérail et peine à se renouveler et à s’ouvrir. On en connaît des solutions: statut de l’élu, interdiction du cumul des mandats et limitation de leur renouvellement.

Quant aux banlieues, j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur le sujet. Tant que les politiques, de gauche comme de droite, n’auront pas déjà pris conscience des problèmes structurels, il n’y a aucune chance qu’un énième plan banlieue réussisse.

Les grands ensembles ont été édifiés pour permettre aux travailleurs de la reconstruction, puis des Trente Glorieuses de se loger près des usines. Ainsi, ils ont permis de faire face à l’exode rural et de réduire à néant les bidonvilles. Il est bon de rappeler que les usines sont en périphérie des grandes villes et que nous sommes dans l’ère de l’automobile tout-puissante.

Mais, la crise pétrolière est passée par là. La mécanisation, sinon la délocalisation ont conduit au chômage de masse. De même, les classes moyennes résidant dans les grands ensembles en ont profité pour devenir propriétaire de maisons de ville. Ainsi, les quartiers concernés se sont paupérisés. Les services publics et les commerces ont déserté au fur et à mesure que la délinquance s’est installée.

Peu à peu le tissu social est relâché au point où les repères se sont inversés. L’appât du gain issu de trafics en tout genre est devenu plus valorisante que de réussir ses études. Les enfants sont devenus les référents vis-à-vis de leurs parents et subviennent aux besoins du foyer.

A cela, les différents plans banlieue qui se sont succédés, y compris celui lancé par Jean-Louis Borloo, ne se sont attaqués qu’à des aspects visibles  : la bâti. Il s’agit du symptôme le plus simple à soigner: on repeint ou on démolit, et c’est réglé. Or, la rénovation urbaine ne résout rien aux problèmes structurels de la banlieue.

C’est sans doute cela qui fait que trente ans après, on en est au même point. Nos gouvernants n’ont fait que mettre des pansements à une hémorragie interne.

Retrouvez cet article directement sur le blog de Jérôme Charré en cliquant ici

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