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J’ai vu ressurgir aujourd’hui une vieille idée typiquement colombano-minco-UMPS, selon laquelle le vote Bayrou et le vote Le Pen puiseraient à un même réservoir électoral, celui du « ni ni » (populiste, démago-râleur). J’attends depuis de longues années de voir cette assertion étayée…
…Mais en tant que statisticien, je peux verser quelques éléments publics au débat.
Voici les évolutions, semaine par semaine de début février au 22 avril 2007, des intentions de vote estimées par les 6 instituts auteurs de sondages représentatifs (par ordre alphabétique BVA, CSA, Ifop, Ipsos, LH2, Sofres).
Chaque point correspond à une semaine. On suit donc le fil de la campagne en suivant la courbe.
Si un point est dans le quadrant en haut à droite, ça veut dire que les deux candidats ont progressé par rapport à la semaine précédente ; en haut à gauche, ça veut dire que F. Bayrou a progressé et que la candidature concurrente a reculé, etc.
Si les points sont plutôt alignés sur la diagonale principale (celle-ci : /), cela signifie que les deux candidats progressent ou reculent ensemble ; si les points sont plutôt alignés sur la 2ème diagonale ( \ ), cela suggère qu’il y a un transfert d’électorats entre les deux candidats. Si les points ne sont alignés sur rien, ce qui se traduit statistiquement par un R2 proche de 0, cela indique que les deux candidats évoluent sur des électorats indépendants l’un de l’autre.
Le vote Bayrou a évolué de façon tout à fait indépendante du vote Le Pen ; le vote Bayrou a concurrencé le vote Royal en début et fin de période ; le plus fort transfert semble avoir été, fin février-début mars[1], du vote Sarkozy vers le vote Bayrou.
Si, bien sûr, les chiffres des sondeurs méritent la moindre crédibilité. Mais sur quelles autres sources se fondent ceux qui parlent de perméabilité entre les électorats nationaliste et démocrate ?
[1] De la présentation du programme économique de François Bayrou, à l’annonce de Nicolas Sarkozy sur le Ministère de l’Identité Nationale. J’ai raconté l’histoire dans la 2ème partie de ce billet
Retrouvez cet article directement sur le blog de FrédéricLN en cliquant ici
C’est ridicule, les temps ont changé depuis 2007, les données ne sont plus les mêmes, l’élection devrait voir affronter des idées pour le redressement de la France d’une manière radicale et révolutionnaire.
Comparer BAYROU à LE PEN fait rire, bien que sur certains points les idées de LE PEN ne doivent pas être rejetées, c’est pourquoi la France a absolument besoin de la proportionnelle.
Quant aux réformes, j’ai déjà suffisamment énnoncé mes idées que je cesse de le faire ici …..
Et quand bien même ! Si le vote modem permet de retirer des voix au FN tant mieux ! Les electeurs, ou même les intentions de vote pour le FN ne sont pas sales et surtout s’ils sont motivés par le ni ni ! Car le modem c’est aussi le ni ni 😉
Très intéressant ! Fred peux-tu faire les mêmes graphes pour voir les effets entre Sarkozy et Le Pen ?
Comparaison très intéressante. Sans oublier derrière les chiffres et la théorie du « ni, ni », les valeurs. Entre l’humanisme de François Bayrou et la conception des extrêmes, il y a un écart terrible, n’est-ce pas ?