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Chroniques européennes au goût amer

A l’envers ? A l’endroit ? Quel diagnostic dressons-nous de l’acception fédérale de la construction européenne ? A l’encre d’Or les douze étoiles sont peintes dans le bleu d’une Toile au goût amer.

En dehors de toute attitude politicienne, la jeune élite libérale et sociale constate avec effroi le goût eurosceptique de nos populations européennes. Mais quel décalage troublant entre la situation actuelle et l’idée originelle telle que les Pères fondateurs la conçurent !

Bulletin de CRISE

Non contente d’être endiguée par les égoïsmes nationaux, l’idée européenne est assassinée régulièrement par les chroniques salées des économistes issus des cercles restreints. Cette perpétuelle quête du rêve inachevé deviendrait-elle une course à perdre haleine ? L’Europe exprime-t-elle la quintessence de la modernité ? L’Europe doit-elle donner naissance à un  » homo europeanus  » ? Le destin de l’Europe est-il une vision partagée des enjeux ? Quel regard doit porter l’Europe sur les Puissances américaines et asiatiques ? Comment servir les intérêts du continent européen sans négliger les forts enjeux des pays du pourtour méditerranéen ? Comment endiguer la forte poussée des populistes ? Nul doute que l’Union européenne serait inspirée de tendre la main aux pays arabes par l’entremise d’une coopération stratégique dans le cadre de la sécurité, des technologies de pointe, de l’énergie et de l’immigration. Faisons fi des discours populistes instrumentalisant les couches populaires avec deux axiomes: la peur de l’immigration et la dénonciation des élites.

La France et la Grande-Bretagne s’occupent de la défense alors que le couple franco-allemand s’unit de nouveau pour des enjeux politiques et économiques. L’Union européenne propose une vision politique attrayante, créative et solidaire, équilibrant l’efficacité économique des marchés avec les impératifs sociaux et environnementaux. Si l’Europe m’était contée, face à la mondialisation, voici ce que nous pourrions répondre: étendre les principes de la démocratie ( séparation des pouvoirs et indépendance de la justice ), créer une gouvernance européenne au service de la croissance, promouvoir une politique économique avec des composantes sociales et environnementales. Affrontant le  » coup de vent  » déferlant sur la géopolitique européenne, le corpus fédéraliste comme la pensée politique de l’idée européenne ne seront en aucun cas immolés sur l’autel de l’euroscepticisme ambiant, terreau du nationalisme rampant.

Ne jamais geindre, mais résister avec panache et avec réalisme. Les fédéralistes hissent le drapeau rouge. Le constat est amer. En effet, la crise est profonde, systémique avec en filigrane la dépendance énergétique, la démographie déclinante, la montée du populisme, la concurrence des Puissances émergentes, etc. Si parfois le modèle économique et social bégaie, ancrons alors la coopération économique au sein de l’Union européenne et n’ayons de cesse de lancer des projets économiques audacieux. Bruxelles demandant des efforts et des réformes pour calmer les agitations sociales et préparer la sortie de crise, les gouvernements européens resserrent la surveillance de leurs économies et de leurs finances publiques. Quelles conclusions tirons-nous de la prise de pouls des populations européennes ? Le contrat confiance citoyen – politique est rendu caduc. Rendu caduc par un populisme terrifiant de propos immondes, d’un nationalisme demandant le rétablissement du franc éternel, d’un fascisme criant le retour des frontières.

Bien que l’euroscepticisme ambiant flagelle l’acception fédérale de la construction européenne, l’idée européenne, telle que les Pères fondateurs la conçurent, nous la brandissons avec fierté, nous la défendons corps et âmes, ce destin européen nous le voulons ! Exquise esquisse, délicieuse idée… Si d’aucuns ne pensent qu’un naufrage supplémentaire est utile, sauf si ce n’est d’obscurcir une fois encore notre odyssée, nos élites appellent à des refondassions : instances internationales, défense et sécurité commune, diplomatie au service de la paix planétaire. En coulisses, des voix s’élèvent en faveur de l’ouverture des programmes scolaires à l’Europe. Grâce à l’enseignement de l’histoire européenne et de la géographie européenne, la culture européenne prendrait un envol.

Les échanges scolaires et l’enseignement de l’Europe à l’école devraient faciliter l’éclosion durable de l’identité européenne, de la culture européenne et de la citoyenneté européenne. Ce besoin d’Europe n’est nullement sorti d’un songe d’été, mais il émane de la poursuite impérative de la coopération et de l’intégration entre les États membres. Malgré les tourbillons, puisons des forces à la source de l’idée européenne et relisons ensemble le MANIFESTE de VENTOTENE (1941). Nonobstant cette Europe illisible pour le citoyen, inapte sur la scène internationale, mettant à l’écart la méthode communautaire, l’idée européenne s’enlise. Pour autant, des réalisations fructueuses sont à dénombrer – la Cour de Justice, la monnaie unique et le Parlement européen – sommes-nous si fiers sans occulter il y a peu des avancées remarquables pour une convergence fiscale et concernant le mécanisme européen de la stabilité financière. Bossuet déclara:  » dans les grandes actions, il faut uniquement songer à bien faire et laisser venir la gloire après la vertu  » . Tout au long de son Histoire, l’Union européenne réalisa de belles actions, dont l’une concerne la mobilité des jeunes, à savoir : COMENIUS, ERASMUS, LEONARDO DA VINCI, le programme européen  » Jeunesse en Action  » et le programme  » l’Europe pour les citoyens  » . Les bénéfices sont liés à la nature intrinsèque des programmes: multiculturalisme, citoyenneté européenne, expérience professionnelle, compétence linguistique,  » service d’apprentissage  » , solidarité communautaire, jumelage des communes et diversité culturelle.

Mutation de l’ordre mondial

Les pays arabes exigent de la démocratie et de la liberté pendant que la Chine et l’Inde s’envolent grâce à des qualités de puissances économiques. Au sein du village global, les questions sont plurielles. La zone euro a-t-elle un avenir ? Comment redynamiser les relations entre l’Union européenne et ses voisins ? Quelle gouvernance économique pour l’Union Economique et Monétaire ? Est-ce que l’initiative Citoyenne Européenne est une innovation réussie pour la gouvernance démocratique ? La réforme du système électoral augmentera-t-il la légitimité populaire du Parlement européen ? Comment l’Union européenne est-elle ressentie par ceux qui créent sa richesse ? L’Union européenne joue un rôle de conscience citoyenne, stabilise l’ordre mondial et aiguillonne notre avenir, puisque les défis actuels comme ceux à venir ne se résolvent qu’à l’échelle mondiale. En effet, la citoyenneté européenne naît de l’apprentissage scolaire. Signé 1992, entré en vigueur en 1993, le traité de Maastricht apporte des droits à chaque citoyen européen, citons le droit de vote et le droit d’éligibilité. Additionnelle, la citoyenneté européenne s’ajoute à la citoyenneté nationale sans pour autant la remplacer. Par conséquent, un citoyen possédant la nationalité d’un Etat membre reçoit juridiquement la citoyenneté de l’Union européenne. Parfois jeté en pâture sans aucun chef d’inculpation, la citoyenneté offre aux Européens de nombreux droits tels que: circuler, séjourner, étudier et travailler avec liberté et fluidité, le droit d’initiative citoyenne, le pouvoir de demander des explications à l’administration, le bénéfice des politiques de l’Union, le libre accès aux documents de l’Union, l’utilisation de la monnaie commune, une protection à l’étranger par les représentants de n’importe quel autre pays de l’Union, etc.

A l’image de l’idée originelle telle que les Pères fondateurs la conçurent, le but ultime de l’Union est bien la paix et la prospérité pour le continent européen, une Europe verte, libre, créative et solidaire. Pour autant, les nouvelles sont mauvaises, eu égard la vague d’euroscepticisme récurrente et nauséabonde ainsi que le délitement financier, diplomatique, militaire et nucléaire de l’Europe et de l’International.

Pierre-Franck HERBINET

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