Les Démocrates

Démocrates de tout le pays, unissez-vous sur ce média social !

Participez !
Rejoignez la campagne
 
 

Ce n’est pas la Grèce qui met à mal l’Euro, mais l’indécision européenne

La situation grecque va de mal en pis. Rattraper des années de fraudes gouvernementales ne se fait pas en quelques mois même avec des mesures aussi drastiques que celle prise par l’équipe de Papandréou.

La Grèce met à mal l’Euro…

Or nos dirigeants européens semblent comme tétanisés. Certes des décisions importantes ont été prises, ce qui a permis de maintenir à flot la Grèce malgré une situation catastrophique. Cependant, écoper ne sert à rien tant qu’on ne bouche pas les trous dans la coque du navire grec. Ces voies d’eau sont nombreuses : corruption endémique de l’administration, rapport à l’impôt très particulier de la population, une croissance fondée sur des secteurs (tourisme, pêche,…) qui ne sont pas ceux de demain,… En plus de cela, les vautours tournent autour du pays de Péricycles et spéculent avec profit sur le délitement économique progressif et tellement prévisible.

Pour autant, si le bateau européen tangue, est-ce seulement de la faute de la Grèce ? Il ne s’agit pas là de dédouaner de toute responsabilité les Grecs et leurs dirigeants. Les conditions structurelles pour qu’une telle crise de l’euro étaient déjà en place : peu de gouvernance économique commune, une montée des intérêts nationaux au détriment de l’intérêt général européen, un continent qui reste sur ses acquis économiques d’hier, etc.

Or si l’Euro tombe, autant dire que la construction européenne volera en éclat. Et si l’Union européenne éclate, le modèle national dans un contexte mondialisé ne nous sera d’aucune utilité, surtout que nous verrions à ce moment-là à quel point la construction européenne était bénéfique… parce qu’elle aura alors disparu.

… mais l’indécision européenne encore plus !

Ce qui est le plus énervant dans cette crise grecque de l’Euro, c’est l’incapacité des dirigeants européens à être vent debout et unis dans l’adversité pour sauver notre camarade européen. L’Allemagne et tous les autres pays avec l’Euro qui sont frappés par la montée du populisme (Finlande, Slovaquie, Pays-Bas…) ne veulent pas payer pour la cigale grecque. Or dans leurs débats nationaux, il n’est pas question d’une chose pourtant essentielle : est-ce vraiment l’intérêt de notre pays que l’Euro disparaisse avec pertes et fracas ? L’intérêt national à court terme a-t-il vraiment intérêt à moyen-terme à ce qu’il n’y ait plus d’intérêt général européen ?

Les dirigeants européens prennent le temps pour réfléchir au fait d’aider la Grèce ou non… mais le plus grave est qu’ils ne proposent rien pour résoudre le problème réellement. Au lieu de prendre le taureau par les cornes et de proposer un plan d’aide (réellement) sans précédent qui aiderait la Grèce à ne plus asphyxier sa population, on fait pire : on reste entre-soi, entre cercles de gens qui connaissent les choses économiques pour définir différents scenario. Et on fait plusieurs plans d’aide au fur et à mesure que la situation empire.

Et la population européenne ? On ne lui demande pas son avis, on la déconnecte de l’enjeu européen. Remettre les citoyens au coeur du jeu est essentiel. Sinon comment comprendraient-ils qu’on donne des milliards pour un pays qui se retrouve dans une situation terrible par sa propre faute ? Il y a des moyens pour cela : proposer un emprunt citoyen par exemple. Et une fois la Grèce sauvée, cet emprunt servirait à doter l’Europe d’un vrai budget.

Autre chose à faire impérativement : arrêter avec les négociations diplomatiques, certes obligatoires dans un fonctionnement intergouvernemental, mais qui sont fantomatiques pour les populations qui n’ont aucune image, aucun texte, aucun son des enjeux qui sont discutés.

Aux Etats-Unis, on ne passerait pas son temps à discuter entre les gouverneurs du Texas, de la Californie, de la Floride, etc pour sauver le Delaware. On aurait un président américain qui présenterait un plan de sauvetage discuté et voté par le Congrès et la décision serait prise en quelques semaines. Voilà un rôle que pourrait jouer le président de la Commission européenne devant le Parlement européen… en plus, les débats sont filmés dans l’hémicycle européen. Les citoyens sauraient donc précisément la direction politique proposée. Au lieu de cela, on attend la fumée blanche à la sortie de la réunion entre la France et l’Allemagne…

C’est bien l’indécision qui tue l’Europe actuellement.

 

Retrouvez cet article directement sur le blog de Fabien Cazenave en cliquant ici

Partager sur
  • Partager via Facebook
  • Partager via Google
  • Partager via Twitter
  • Partager via Email
 
Modérateur du réseau
Facebook Twitter
 

Les commentaires sont fermés !