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Plagiat à la Fondation Robert Schuman, la blogosphère dégomme plus vite que son ombre

Le plagiat, cela fait mal. Surtout dans le monde du web 2.0 qui est fondé sur l’échange. Une note de la Fondation Robert Schuman fait le bad-buzz en ce moment car il y a des passages entiers qui sont repris de différentes sources sans les citer.

Le plagiat fait recette pour le buzz

Il y a eu clairement bavure en l’espèce. Deux blogueurs plagiés ont soulevé l’affaire sur leur site respectif et ont tiré à boulets rouges sur la Fondation Schuman. Résultats, pas mal de tweets et de relais sur Facebook. Même Samuel Faure sur 27etc s’en fait l’écho dans un billet long et documenté qui montre qu’il y a eu d’autres plagiats dans cette même note.

Au final, il n’y a qu’un procès à charge. On fait comme s’il n’y avait pas d’interlocuteur en face et que la méchante Fondation Schuman se taisait à dessein, pour cacher son crime de lèse-blogosphère. Or ce n’est pas le cas. Tout de suite, l’auteur de la note, Pauline Desmarest, a tout fait pour entrer en contact avec Michael Malherbe, le principal plagié, pour lui dire qu’elle découvrait s’être plantée et était prête à corriger évidemment de suite ces erreurs de sourcing. L’honnêteté de Pauline Desmarest fait qu’elle n’a jamais caché sa bourde, d’autant plus que son travail de très grande qualité depuis des années à la Fondation Schuman plaide pour son sérieux par ailleurs.

Evidemment, il ne s’agissait pas d’une note sur un blog, facile à amender, il s’agissait de changer le contenu d’un papier mis en forme par un prestataire, ce qui est toujours trop long à corriger. Le temps de laisser le bad-buzz se former.

Une blogosphère qui se gargarise

La blogosphère, surtout européenne, est toute petite. Alors dès qu’on existe depuis plus d’un an et qu’on fournit un travail avec un minimum de sérieux sur une niche, on est « connu ». C’est le cas de Michael Malherbe. Il trouve avec talent des informations qui ne sortent pas de l’AFP ou des grands médias et arrive à les mettre en perspective. En plus, il sait être présent régulièrement sur les réseaux sociaux et « dans la vraie vie » avec les autres blogueurs. C’est sûrement pour cela que Samuel Faure va un peu vite en besogne dans son billet quand il explique que Michaël est « ’un des blogueurs européens les plus respectés ». Mais bon, quand on boit des verres ensemble régulièrement, on a une vision de la réalité parfois un peu déformée.

Ce qui est plus surprenant dans cette « affaire », ce sont les termes employés. Par exemple, Samuel Faure écrit: « la blogosphère européenne enregistre une victoire à la Pyrrhus ». On se demande bien pourquoi… y avait-il une attaque contre la « blogosphère européenne » ? Parle-t-on là de la vingtaine de personnes régulièrement active sur les blogs pour parler d’Europe ? Si oui, y avait-il une « attaque » de Pauline Desmarest contre elles ? Evidemment non.

Michael Malherbe aussi va peut-être un peu loin dans ses propos: « Finalement, le plus regrettable […] c’est l’attitude de l’auteur de cette note, symptomatique d’une difficulté à citer la moindre source d’informations non officielle ». Il y aurait un complexe chez Pauline Desmarest la poussant à ne pas citer une « source d’informations non officielle ». Rien de moins. D’où sort-on de pareilles idées ? Nous sommes tellement peu dans le milieu européen que toute personne sérieuse et régulière sur la question va finir par être citée, même si elle n’est pas issue d’une institution. Par exemple, le Taurillon est cité régulièrement par des professeurs en Université d’après les échos que j’en ai.

Cette note de la Fondation Schuman illustrerait un complexe de supériorité face à la blogosphère. Pourtant, la Fondation n’a pas vocation à produire la même chose que les blogueurs, aussi spécialistes d’une question soient-ils. Cette incompréhension est peut-être due au fait que les blogueurs ont le sentiment de ne pas avoir forcément la reconnaissance qu’ils méritent alors que leurs papiers peuvent aujourd’hui occuper le même niveau d’importance que celui d’un journaliste.

Tentative de mise en perspective

L’une des leçons à tirer de cette histoire est que ne pas citer de sources peut se révéler une très grand faiblesse alors qu’elle est au contraire source de crédibilité pour un papier. C’est d’autant plus dommageable que citer une source et poser le lien sur sa page est source d’un meilleur référencement pour son propre papier.

Autre leçon, la blogosphère a tendance à tirer à vue plutôt que d’arranger les choses. La publication d’un papier sur un plagiat était légitime mais elle montre aussi que l’auteur de ce billet ne pensait pas être entendu autrement. Cela peut sembler bizarre quand on sait que joindre au téléphone l’auteur de la note était très facile (« allô la Fondation Schuman ? Je souhaiterais parler à Pauline Desmarest s’il vous plaît…. Merci »). Pour autant, Michael Malherbe a sûrement procédé ainsi parce qu’il a eu l’impression d’être volé de son travail. Pareil pour Samuel Faure qui publie quelque part un billet de soutien à son pote qu’il connaît mieux que les personnes de la Fondation Robert Schuman qu’il n’a jamais rencontré.

Par ailleurs, la blogosphère ne revient pas sur ses attaques. Michael a simplement publié un nota bene à la fin de son billet pour « prendre acte ». Samuel Faure n’a jamais appelé l’auteur de la note incriminée pour savoir pourquoi les sources n’avaient pas été citées. L’attitude plutôt ouverte de Pauline Desmarest n’est jamais citée. Or si les billets d’humeur, légitimes et détaillés de plus, sont une bonne chose, il n’y aura pas de retour sur cette affaire dans les semaines ou les mois à venir. On aura donc sur internet des traces des attaques (justifiées) contre l’auteur, et très peu de la saine réaction qui a eu lieu après. Ce n’est pas par méchanceté que les blogueurs cités ne le feront pas (ce n’est pas dans leur caractère), c’est parce que nous seront passés à autre chose, tout simplement.

Cette histoire n’est pas très grave, surtout que l’auteur a reconnu les faits et a agi en conséquence pour corriger le manque de sources dès que cela lui était matériellement possible, ce qui prouve sa bonne foi. A l’heure où la zone euro connaît une crise sans précédent, que les populismes nationaux montent en puissance partout et alors que les dirigeants européens s’entêtent à privilégier l’intérêt national, nous avons clairement d’autres choses à débattre, non ?

 

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