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La bactérie tueuse montre que l’espace public européen existe

Depuis quelques jours, une bactérie fait peur. On pensait que ce passager clandestin faisait du concombre espagnol son cheval de Troie. Or, les dernières nouvelles montrent qu’elle utilise un autre véhicule mystérieux, ce qui inquiète autant les autorités que les potentielles victimes et que les producteurs de fruits… quelque soit leur nationalité.


Il est intéressant de noter que deux éléments à dimension nationale touchent finalement toute l’Europe. Premier élément, le marché allemand où une vingtaine de personnes est morte du fait d’une bactérie qui se propage par les légumes. Deuxième élément « national », le coupable est ibère : c’est le concombre espagnol. Or si deux espaces publics nationaux sont concernés ici, cela ne faisait pas pour autant un espace public européen.

Cette affaire va devenir « européenne » quand différentes briques vont s’encastrer ensemble. Tout d’abord, l’espace public allemand est tellement important par sa taille en Europe qu’un sujet médiatique qui fait la Une des journaux télévisés outre-Rhin finit toujours par arriver dans les autres médias européens… surtout s’il s’agit d’un fait « divers » simple à expliquer.

Ensuite, cette bactérie traverse les frontières avec un mort en Suède et des dizaines de cas en France, Royaume-uni, Finlande et Suède. Or le public est prêt à entendre qu’une bactérie alimentaire puisse toucher plusieurs pays après les affaires de vaches folles et de grippe aviaire, même si cela n’a rien à voir. Du reste, on constate que partout les marchés voient leur ventes fortement se réduire, et ce pour tous les légumes puisqu’on ne sait pas encore quel produit porte la bactérie tueuse.

Et là, c’est l’effet boule de neige européenne : un fait divers concernant un ou deux espaces nationaux à la base touche d’autres espaces nationaux grâce à une actualité angoissante, tellement négative que la consommation européenne des légumes s’affaisse dangereusement et risque de tuer de nombreux exploitants agricoles partout en Europe.

La bactérie tueuse est devenue l’ennemi public européen n°1.

Un espace public européen existant au regard des autres

Au-delà de la perception par les Européens de cette affaire, on remarque que pour les pays extérieurs à l’Union européenne, c’est bien une affaire européenne. La Russie a ainsi décidé d’un coup de suspendre toutes ses importations de légumes européens.

Une telle décision montre à quel point les Européens n’ont pas conscience de leur propre espace public alors qu’il existe pour les autres. Nous en sommes encore à décider de cesser les exportations entre nous tandis que les pays voisins eux ne font pas la distinction.

Une affaire désastreuse pour l’économie agricole européenne

Au final, un problème européen s’imposera à nous : les producteurs espagnols de concombre vont se plaindre de cette campagne de mauvaise publicité et demander à être dédommagés… or les autorités allemandes ne veulent pas être tenues responsables de l’effondrement d’une filière agricole… a fortiori non-allemande.

Surtout, cette affaire européenne va avoir de grandes conséquences économiques partout en Europe : les producteurs de légumes voient leurs revenus s’effondrer alors que cette période de l’année est censée être l’une des plus fastes pour eux. Les conséquences vont être terribles pour une filière qui est toujours sur la corde raide.

Et qui va-t-on appeler à la rescousse ? La Commission européenne évidemment ! Elle a d’ailleurs déjà réagi dans le cadre de ses deux compétences : la politique agricole commune et la politique commerciale… pour dénoncer la décision venant de Russie. Pour autant, elle réagit et se mobilise tout en restant inaudible pour le moment.

Pourquoi ? En partie parce qu’elle refuse d’être une force réellement politique de poids au sein des institutions européennes, elle le paye aujourd’hui. Surtout parce que l’espace public européen doit faire sa révolution médiatique : la bactérie tueuse montre que l’espace public européen existe… faut-il encore que les Européens s’en rendent comptent.

 

Retrouver cet article directement sur le blog de Fabien Cazenave en cliquant ici

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Posté par gilco, le 8 juin, 2011 à 16:37

Pensez vous que cette catastrophe dont on ne connait pas encore l’origine va créer chez nos élus européens une sensation de laisser aller …..
OUI, la sécurité alimentaire, tant aux frontières européennes qu’à l’intérieur des pays membres laisse rêveur.
On le sait, les adjuvants interdits, les pratiques interdites, NON CONTROLES par les services concernés, les lois NON APPLIQUEES, MEME par les communes en ce qui concerne la pratique de l’épandage sont INADMISSIBLES….
Officiellement, le MODEM doit intervenir auprès de l’europe à cause de ce laisser faire SCANDALEUX

Posté par gilco, le 9 juin, 2011 à 08:20

A la lumière de ce scandale de la BACTERIE, de l’impuissance (ou du manque de volonté et d’actions) sur le controle de l’emplois d’additifs interdits dans l’alimentation et, les médicaments, je souhaite connaitre ces listes de produits et usages interdits tant
– dans l’alimentaire (agriculture et agro-alimentaire)
– que dans l’industrie pharmaceutique.
Quit peut m’aider, adresses fiables….etc….
et en faire une information…..
MERCI