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Notre force : la faiblesse de nos think tanks !

La dramaturgie DSK a réveillé les débats sur le droit de cuissage en France. La réflexion s’est élargie à propos de la faiblesse de la réflexion des partis politiques et la consanguinité de notre méritocratie.

Ceci ne veut pas dire que les français n’ont pas repris le chemin de la créativité. Ils réfléchissent par eux-mêmes, en dehors de cercles « sous contrôle » comme cela se passe dans les pays qui se sont dotés de think tank richement soutenus financièrement.

Les seniors et les jeunes de la classe moyenne ainsi que les déshérités s’organisent. Ils pensent sur la base de leur expérience terrain, de leur intuition et de leur bon sens. Ils commencent à entrevoir ce qu’ils veulent pour les générations du 21ème siècle. Leur détermination devient palpable. Les médias leur ouvrent des tribunes.

Ils savent que ce siècle sera collaboratif, basé sur des cercles de décision comparables à des roues crantées s’entrainant les unes les autres. Combien de sortes de roues crantées ? Voilà LE débat !

Un cycle de Kondratieff pour les idées ?

Les français aiment à se répéter qu’ils n’ont pas de pétrole, mais qu’ils ont des idées … Ils ont eu des idées, beaucoup d’idées : celles qui ont conduit à la « révolution » puis celles qui ont contribué au développement de l’industrie. Ils ont encore des idées, comme en témoigne la profusion de projets entrepreneuriaux et la surabondance de livres édités chaque année.

Or, malgré tout, campagne après campagne, les partis politiques surprennent par la faiblesse de leurs propositions : pas d’audace, pas de vision. Sans vision, point de plan d’action à défendre. Sans plan d’action, point d’originalité. Or l’ennui empêche les urnes de se remplir correctement.

Comment ce peuple qui a tant produit et osé peut-il se montrer aussi fade ? Tout se passe comme s’il existait une sorte de courbe de Kondratieff en matière de production d’idées. Nos vagues du 17ème et du 19ème ont été particulièrement forte, ce qui expliquerait un reflux d’énergie intellectuelle terriblement caverneux !

Effectivement, au regard de la diversité et de la complexité des problématiques induites par l’ère de l’immatériel, les canaux de pensée traditionnels ne sont plus adaptés, ni pour repérer des élites, ni pour produire des idées. Nos politiques en viennent à faire préparer leurs programmes par des consultants, puis les vendent à travers un marketing navrant, basé sur l’image … engendrant la honte pour eux-mêmes, le dégout pour leurs militants et l’indifférence des électeurs.

 

Or l’époque nécessite de la réflexion. Beaucoup de réflexion. Contrairement aux apparences, la France réfléchi sur les sujets essentiels qui la concerne. Elle réfléchi dans toutes sortes de petits cercles et dans la blogosphère. Les médias ne s’y trompent pas : ils offrent des tribunes à ces sources de réflexion.

Certains de nos voisins donnent l’impression de mieux utiliser ces cercles de réflexion à travers des think tank. Ils les dotent de moyens. De plus, les instances dirigeantes (partis et gouvernements) leur passent des commandes, ce qui constitue une forme de reconnaissance qui dope le désir de contribuer et amplifie la qualité des travaux menés.

Le France dote très peu de think tank. Rare sont ceux qui sont reconnu. Ils sont faiblement soutenus financièrement et de plus, ici come ailleurs, aucun n’est réellement indépendant de sa source de financement.

Or, justement, cette particularité pourrait devenir un atout. En effet, à y regarder de plus près, les think tank américains, qui servent souvent de référence, sont certes conçus pour renouveler les idées et les talents. Ils servent également de base de recyclage pour des personnalités en rupture de mandat ou de mission officielle, ce qui permet d’entretenir des liens forts au sein de la méritocratie nationale et internationale.

Mieux que des think tank sous contrôle, des cercles motivés

Année après année, nous assistons en France au développement de cercles de réflexion et d’action, comme par exemple à propos de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ces cercles se construisent autour de seniors, brutalement exclus de la vie active. Ils ont du temps et de l’expérience pour réagir. Ils veulent convertir leur amertume en énergie constructive et deviennent des fers de lance pour ces mouvements. Ils sont rejoints par des jeunes, eux-mêmes désappointés en se voyant aussi mal accueillis dans le monde du travail.

Certes tout est fait pour que ces chômeurs et ces retraités ne se rencontrent pas … tout, sauf Internet et le tissu associatif si prospère en France. Alors, face à une réalité, dont ils ne veulent pas, ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants, ils s’organisent. Ils réfléchissent avec un œil neuf et à la lumière d’expérience terrains douloureuses, qu’ils vivent, non pas à traves des témoignages, mais avec leur chaire. Ils réfléchissent non pas à coup de références culturelles époustouflantes, mais avec leur bon sens et leur intuition. Ils ne se démènent pas pour le prochain poste honorifique qui va leur être proposé, mais simplement parce qu’ils n’ont pas grand-chose à perdre et beaucoup à gagner.

La société que nous quittons, celle qui a fait la gloire de l’ère industrielle et que nous qualifions improprement de « méritocratie » constitue une transition entre la monarchie et la démocratie vers laquelle nous nous acheminons.

Dans cette méritocratie là, celui qui reçoit beaucoup contribue à ce que d’autres reçoivent très peu. A l’ère de l’immatériel, ce processus ne peut plus fonctionner. En effet, produire des biens et des services corrects pour tous devient une nécessité pour la collectivité. Ainsi, le différentiel de qualité de vie se réduit et de ce fait, la notion de caste dirigeante en haut lieu perd sa rationalité en sombrant dans une forme de luxe superflu, sans même démontrer sa supériorité dans la durée.

Ainsi émerge dans la classe moyenne et chez les déshérités le désir de s’impliquer à propos du sort de la communauté, du moins à l’échelle où il est possible d’y prendre part, et ce tout particulièrement pour ce qui concerne l’économie, l’éducation, la cohésion sociale, la santé, la sécurité, la culture ou encore la justice.

Vers un système décisionnel dynamique et « au bon niveau »

Ce mouvement n’est pas véritablement le fruit d’une démarche intellectuelle poussée. Il est plutôt issu d’une intuition imbibée de logique : si le monde se structure en grands blocs géopolitique, les décisions sont prises de plus en plus loin du citoyen. Elles sont donc de plus en plus caricaturales et nécessitent des adaptations. Inversement, cette centralisation favorise la concentration des pouvoirs et des moyens alors même que la société de l’immatériel rend les prises de décisions de plus en plus complexes face à des dangers difficiles à appréhender.

Il faut être un fou mégalomane pour briguer un mandat au plus haut sommet ! Or le sort des citoyens ne peut être laissé entre les mains de personnages fragiles.

L’abus du terme « collaboratif » dans toutes les publications sur l’avenir du monde laisse apparaître ce que chacun ressent en lui : la gouvernance ne doit plus être du haut vers le bas. Elle ne peut pas être du bas vers le haut. Elle doit être organisée dans un système ressemblant à des roues crantées qui s’entrainent les unes les autres, chaque roue ayant sa raison d’être en tant que représentant d’une composante socioéconomique de la vie collective. Les petites roues représentent la vie locale et les plus grosses représentent celle au niveau de blocs socioculturels.

Combien de roues crantées entre les grandes et les petites : le débat est ouvert. Il ne saurait venir d’en haut, c’est-à-dire des structures qui n’imaginent pas que ce débat puisse être ouvert !

Privés de grand think tank richement doté, la France, sans le savoir s’est dotée du meilleur système pour y réfléchir !

Mais y réfléchir n’est pas suffisant. Il faut ensuite parvenir à imposer l’idée qui recueille le maximum de suffrages ou du moins qui est portée par des hommes et des femmes dotés d’une personnalité puissante. La dernière fois, c’était en 1789.

Le débat n’est pas dans les partis politiques. Il est donc ailleurs, un ailleurs que nous peinons à identifier et donc à prendre en considération. C’est la raison pour laquelle, plus que jamais, les médias vont doute jouer un rôle déterminant.

Quoi qu’il en soit, ce seront des hommes et des femmes courageux qui opèreront la bascule.

 

Retrouvez l’article de Geneviève B directement sur son blog en cliquant ici.

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