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Marianne de la diversité : du gros mot de vertu

La troisième rencontre des Marianne de la diversité a été l’occasion de débattre sur la laïcité et l’émancipation des femmes.

J’ai eu le grand plaisir d’être invité mercredi 27 avril à l’Assemblée Nationale pour assister aux troisièmes rencontres des Marianne de la diversité. A l’initiative de Mme Fadila Mehal, des personnalités marquantes ont débattu entre elles et avec la salle sur le lien entre laïcité et émancipation des femmes. L’ensemble des débats était intéressant, j’ai eu cependant envie de réfléchir sur des aspects que le manque de temps n’ont pas permis d’aborder.

En effet, lors des débats, j’ai très souvent pensé aux mots de vertu et de désir.

Ces mots, souvent contradictoires dans notre esprit, me semblent pourtant liés, et même noués, dans le sens où ils peuvent expliquer une partie des problématiques actuelles.

Parmi les intervenantes, j’ai été très impressionné par les interventions de Mme Blandine Kriegel. Tout d’abord par le lien qu’elle faisait entre laïcité et émancipation des femmes. Elle reconnaissait qu’en soit les religions n’avaient pas une vocation à l’asservissement des femmes, mais elle pointait aussi le fait que ces religions composaient très bien avec les archaïsmes des sociétés existantes. Parmi ces archaïsmes était le maintien  de l’état de sujétion des femmes. La laïcité apparaissait comme la voie rapide de sortie de cette sujétion.

En l’écoutant, ma première interrogation s’est faite sur le lien entre laïcité, liberté des femmes et   moralité sans oublier le gros mot de vertu.

Cette réflexion m’est venue en me souvenant de l’insistance de Robespierre sur l’impératif de vertu. A ce moment, l’État français connut la première tentative de se détacher de la religion d’Etat qu’était devenu le catholicisme. Il semblait à ce moment que pour quelqu’un comme Robespierre la sortie du religieux laissait la porte ouverte à un néant redoutable. C’est ce qui justifia entre autre la création du culte de l’être suprême et de la vertu.

Plus tard, lors du XIXème siècle, la tentative de mettre en place un culte alternatif à la religion chrétienne est restée même estompée. Cette trace se retrouve dans la canonisation laïque de Pasteur entre autres. Tout se passait comme si l’abandon d’une morale transcendante devait s’accompagner par l’établissement d’une morale publique pour tenir ensemble tous les membres de la société.

Ceci ne pouvait se maintenir que si un besoin existait. La question qui se pose est alors si ce n’est pas la négation de ce besoin de morale et de vertu qui pose aujourd’hui problème à une partie de la population quand on parle de laïcité.

Pour préciser, ce qui choque et pose problème serait le relativisme moral confondu avec la laïcité.

Or, la laïcité pour exister ne peut pas être un relativisme moral. En effet, l’espace public ne pourrait alors plus exister. Chacun voulant conformer l’espace publique à sa vision de la morale, il n’y aurait plus de partage possible et donc plus d’espace public.

Mais, comme en témoignait Fawzia Zouari, c’est pourtant à ce relativisme que les adversaires de la laïcité tentent de la ramener. Elle citait l’exemple d’un imam expliquant que laïcité rimait avec mariage homosexuel. Ce qui était en jeu n’était pas la valeur de ce type de mariage mais la volonté de confondre laïcité avec la mise à bas de tous repères, ce qui est la conséquence du relativisme moral.

Il m’apparaît qu’un des points délaissés, et qui devrait servir de base à l’institution de la laïcité, est l’établissement de cette morale public. Pris de ce point de vue, l’émancipation de la femme ne doit qu’accidentellement à la laïcité : elle doit beaucoup plus au rétablissement de la femme dans la plénitude de ses droits moraux vis à vis des hommes.

 

Cet article est la première partie d’un billet d’Olivier Anthore en 3 parties. Retrouvez  cet article directement sur son blog en cliquant ici.

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