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Taxes pour les transports : la communication de l’à peu près

Des taxes supplémentaires pour financer les transports. Mais si on rentrait un peu dans le détail pour aller au-delà de l’effet d’annonce ?

Les français adorent parler politique. Cependant, très souvent quand vous cherchez à rentrer dans le détail des chiffres, la discussion s’arrête avec une phrase du type « C’est compliqué ! » ou « les chiffres on leur fait dire ce qu’on veut !». Et si le problème était qu’aucun effort n’est fait pour expliquer les choses simplement ?

Pour être tranquille et éviter les questions gênantes, quand vous n’êtes pas en dictature, la manière la plus efficace est de ne surtout pas soigner la présentation et de fonctionner dans l’à peu près.

Un exemple, parisien, de ce que je cherche à démontrer m’est venu à l’esprit quand je suis tombé sur cet article du journal le Parisien. J’y apprends qu’une taxe payée par les entreprises Franciliennes, dite « taxe bureau », va augmenter de manière impressionnante pour financer les transports d’Ile de France.

253 millions par ans ça fait une somme mais comme c’est pour financer, entre autre, le super métro dont le coût est de 32,4 milliards d’euros c’est compréhensible. A ce stade, si le super métro devait être intégralement financé par cette taxe, il faudrait quand même plus de 128 ans pour le financer. Autant dire que l’état en faillite va devoir trouver d’autres recettes.

Sachant en plus que les premières rames ne devront circuler qu’en 2018, ça laisse augurer pour les franciliens de longues journées pénibles de transports en commun.

Mais c’est là que j’ai commencé à tiquer. En effet, en matière d’impôt, vous ne pouvez pas « flécher » sa destination sur une affectation précise. Et en lisant mieux, il apparaît que cette somme ira au Grand Paris. Quand on sait que cet établissement public ne s’occupe pas du transport existant, cela laisse songeur.

Ma curiosité piquée, j’ai essayé de comprendre comment les choses s’organisaient. Pour cela j’ai fouillé dans la loi de finance 2011 jusqu’à l’article 99 § VII. Là, vous apprenez que le versement du produit de la taxe au Grand Paris est plafonné à 95 millions. Donc sur les 253 millions attendus, seuls 95 iront au Grand Paris. Avec 95 millions, il faudrait 342 ans pour financer le Grand Paris avec cette taxe. En un article, la fin des travaux est reculée de deux siècles. Bel exploit non ?

J’ai continué à suivre à la trace ce financement et je suis arrivé à l’article 31 titre C de la loi n° 2010-1658 du 29 décembre 2010 de finances rectificative pour 2010. Là, coup de grâce, j’apprends que le Grand Paris devra versé une part de son magot, 23,4 millions exactement, à l’Union d’économie sociale du logement.

Bref, sur les 253 millions annoncés au départ, seuls restent au Grand Paris 71,6 millions d’euros. Donc, toujours avec ce seul financement, il faudrait quatre siècles et demi pour financer le métro du Grand Paris.

Quelle leçon en tirer ? Tout d’abord que la présentation des faits dans le journal était hâtive et manifestement partielle. Ensuite que, de la part des députés et du gouvernement, il y a une singulière manière de penser le financement d’un projet censé faire entrer la région capitale dans le nouveau siècle.

Finalement, les choses me paraissent simple : l’Etat a besoin d’argent et augmentent tant qu’il peut toute les taxes. Et, pour faire passer la pilule, on nous vend des lendemains qui chantent. Je regrette pour ma part ce manque de transparence qui n’honore pas la politique.

Retrouvez directement l’article de olivier_anthore sur son blog en cliquant ici.

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olivier_anthore
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