L’Union fait la force

Le mariage du Prince William et de Kate a été une démonstration exemplaire de l’union du peuple britannique autour de sa famille royale. La reine d’Angleterre est aussi le chef de l’église anglicane et il ne s’est trouvé aucun libre penseur pour dénoncer la collusion de l’Eglise et de l’Etat lors de la cérémonie religieuse. (En revanche, Marc Blondel, Président de la Libre Pensée, ancien secrétaire général du syndicat FO a écrit à François Fillon pour lui demander de ne pas participer le 1^er mai à la cérémonie de béatification de Jean-Paul II).  Au-delà du côté « People » du mariage princier britannique, ce qui frappe c’est que les traditions royales ont déplacé un million de personnes à Londres et que 2 milliards de téléspectateurs ont suivi la cérémonie. On n’a pas entendu de prise de position des conservateurs ou des travaillistes. La politique politicienne n’a pas sa place quand il s’agit de célébrer l’union de son peuple. Le drapeau anglais s’appelle « L’Union Jack » ou « Union Flag ». Ce mot Union n’est pas un vain mot dans ce cas. A la suite de l’acte d’Union du Royaume de Grande Bretagne et du Royaume d’Irlande en 1800, il comprend trois croix : la croix de Saint Georges patron de l’Angleterre, la croix de saint André patron de l’Ecosse, et la croix de Saint Patrick patron de l’Irlande. Ses références religieuses sont donc très fortes.

De même, dès l’annonce de la mort de Ben Laden en début de nuit, le peuple américain est descendu dans la rue pour exprimer sa joie et son unité dans le combat contre le terrorisme.

Je ne peux m’empêcher de comparer ces ferveurs populaires avec les querelles de bas niveau que nous connaissons en France et qui viennent encore de s’illustrer de manière pitoyable dans les Ardennes. Nicolas Sarkozy est venu dans notre département le 19 avril. Les élus de gauche ont refusé de l’accueillir, ce qui montre leur sectarisme et leur manque  d’éducation et de respect. J’avais déjà été choqué, lorsqu’un élu syndical CGT de l’usine Alcan d’Issoire avait refusé de serrer la main du Président de la République en prétextant : « Je n’ai pas serré la main au Président de la République, parce que cela aurait été trahir des millions de salariés qui se sont battus en 2010 sur la réforme des retraites. » Il est clair que je  ne suis pas sarkoziste et je le dis depuis plus de 4 ans. Mais, je respecte  chaque personne et la fonction de Président. Il est impensable, à mes yeux, de ne pas serrer la main à quelqu’un qui vous rend visite ou de refuser d’accueillir le Président de la République qui se rend chez vous. François Hollande, qui postule à la candidature pour la Présidence de la République, ne s’y est d’ailleurs pas trompé en accueillant Nicolas Sarkozy lors de sa visite en Corrèze. Il a une autre envergure que nos petits élus socialistes ardennais.

Ainsi donc, dans nos Ardennes, les maires socialistes, mais aussi le député PS, Philippe Vuilque, et le Président, divers gauche, du Conseil Régional Jean-Paul Bachy ont refusé de participer à la réunion de travail avec le Président de la République. Jean-Paul Bachy, dont j’apprécie par ailleurs une grande partie de sa politique régionale, a publié, aux frais du contribuable régional, une lettre au Président  de la République. Il y évoque plusieurs points, tout à fait légitimes et fondés qui concernent les Ardennes. Mais, au lieu de remettre sa lettre en main propre au Président et d’en parler avec lui, il en fait une lettre ouverte et refuse de le rencontrer dans les Ardennes.

De son côté, Benoît Huré, Président UMP du Conseil Général a cru bon de lui répondre par voie de presse également, et donc aux frais du contribuable ardennais. Nous assistons donc à des comportements indignes d’élus responsables, et cela ternit, une fois encore, l’image de notre département. Il faut arrêter ces comportements nuls, sectaires et souvent liés à des intérêts personnels ou de clans. Au cours des trente dernières années, je n’ai vu qu’une fois les responsables ardennais parler d’une seule voix, et cela a réussi. C’était pour défendre la présence du 3^ème Régiment du Génie à Mézières.  En dehors de cette union, chacun défend les intérêts de son petit clan, et personne n’est concerné par l’intérêt général. Il est donc  légitime que nous soyons envieux des comportements collectifs d’union des peuples britannique et américain. Ils nous montrent que l’Union fait la force.

Retrouvez l’article d’Emmanuel Molinatti directement sur son blog en cliquant ici.