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Présidentielles : un paysage politique encore flou et un scrutin à réformer

Dans un an, nous serons dans l’entre-deux tours du scrutin présidentiel. D’ici là, de nombreuses incertitudes restent à dissiper. Se posent d’abord la question des candidats, mais aussi et surtout du mode de scrutin.

Qui sera le champion du Parti socialiste ? Sur les onze (!) candidats déclarés à l’heure actuelle, François Hollande semble avoir toutes ses chances, mais il lui faudra affronter ou amadouer les tenants du « pacte de Marrakech » (Aubry-Hamon, DSK, Fabius) …

Nicolas Sarkozy passera-t-il son tour si les sondages continuent à le donner perdant ? Cela me paraît peu probable. Au contraire, il pourrait bien être confortablement réélu à l’issue d’un second tour l’opposant à Marine Le Pen. Ce scénario est tout-à-fait plausible. Il suffirait  que la gauche socialiste ne parvienne pas à faire émerger un candidat de consensus (si c’est DSK, ce dont je doute sincèrement, l’aile gauche aura du mal à suivre) et qu’aucune autre alternative crédible n’apparaisse (Hulot est d’ores-et-déjà en proie aux attaques des Verts sectaires, tandis que Bayrou, lésé par de faux concurrents pseudo-centristes fraîchement digérés par le gouvernement, peine à retrouver sa popularité de 2007).

Il serait bien entendu imprudent de tirer trop de conclusions de sondages publiés plus de douze mois avant l’élection, mais j’aimerais revenir sur celui qu’IFOP a réalisé la semaine dernière.

Avec une marge d’erreur de près de trois points, Sarkozy, le candidat du PS (quel qu’il soit) et Marine Le Pen seraient au coude-à-coude au premier tour (avec plus ou moins 20 % des suffrages).

Au second tour, Sarkozy serait battu par n’importe quel socialiste (mais cela serait très serré, voire très incertain, face à sa challenger de 2007, Ségolène Royal) et ne pourrait être réélu (avec 75 % des voix) que face à la présidente du Front national.

Dans ce dernier cas de figure, analogue au fameux 21 avril 2002, un président sortant rejeté au premier tour par près de 80 % des électeurs serait triomphalement reconduit à son mandat !

Face à une telle anomalie, on ne peut que constater, à l’instar deMichel Balinski et Rida Laraki, chercheurs à l’Ecole polytechnique, que « le mode de scrutin actuel dysfonctionne ». Ils ont donc mis au point un système ingénieux, le « jugement majoritaire », une variante du vote pondéré qui consiste à proposer aux électeurs de se prononcer sur chacun des candidats en les classant selon des termes qualitatifs (allant d’ « Excellent » à « A rejeter »).

La première expérimentation de ce système a été réalisée dans la commune d’Orsay lors du premier tour des présidentielles de 2007. Résultats ? Un candidat plutôt consensuel comme François Bayou arrivait en première position, tandis qu’un candidat plus « clivant » comme Le Pen apparaissait en dernière position. Selon un sondage Opinion Way réalisé au début du mois, l’utilisation de ce même système pénaliserait tout autant Le Pen fille, qui serait par contre aisément qualifiée pour le second tour avec le mode de scrutin actuel !

Dommage qu’une étude aussi intéressante soit mise en avant par une fondation proche du PS ! On ne pourra en effet que trop facilement la taxer d’opportunisme, au moment où la montée de Marine Le Pen dans les sondages réveille le souvenir, douloureux pour les socialistes, du 21 avril 2002. Une réforme aussi profonde du mode de scrutin ne s’improvise pas à moins d’un an d’une élection et mérite mieux qu’un « buzz » éphémère dû à la conjoncture des panels.

Pour ma part, le système du « jugement majoritaire » ou du « vote pondéré » me séduit dans la mesure où, étendu à d’autres épisodes de la vie citoyenne, il faciliterait la mise en place d’une démocratie semi-directe fondée sur des votations d’initiative populaire indépendantes des partis en place. En effet, en cas de référendum, un tel système permettrait d’opérer un choix préférentiel entre plusieurs alternatives (plutôt que de voter bêtement « pour » ou « contre » un unique projet gouvernemental). Imaginons qu’une initiative populaire avance un projet de loi. Celle-ci pourrait être accompagnée, dans le cadre d’un même scrutin, de contre-projets émanant d’autres mobilisations de citoyens, de groupes parlementaires ou du gouvernement (la démocratie semi-directe partageant l’initiative des lois entre le Peuple, ses représentants et le gouvernement, tout en réservant le vote législatif proprement dit au Peuple et au Parlement). Les votants auraient ainsi l’opportunité de s’exprimer, sans manichéisme réducteur ni politique protestataire du pire, sur une question précise. Quant à la décision issue d’un tel scrutin, sa légitimité, authentiquement démocratique, serait infiniment plus solide que celle des votes du Parlement.

Un tel recours à la légitimité démocratique et à la responsabilité de chaque électeur pourrait être bénéfique à la réforme du scrutin présidentiel, qui ne se fera pas en quelques mois, mais qui doit néanmoins se faire. C’est dans ce sens que j’ai déjà eu l’occasion de proposer l’abandon du système actuel de parrainage (les fameuses « 500 signatures »).

Et vous, qu’en pensez-vous ? Comment imaginez-vous le mode de scrutin idéal, celui qui serait à la fois le plus efficace et le plus représentatif ?

 

Retrouvez l’article de Joseph directement sur son blog en cliquant ici.

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Posté par varin, le 2 mai, 2011 à 23:06

Pendant que vous y êtes, proposez aussi de corriger l’injustice du mode d’élection des députés, qui empêche 20 % des électeurs, favorables au F.N., d’être représentés à l’Assemblée Nationale…

Posté par KPM, le 3 mai, 2011 à 16:56

varin> Mais nous le proposons déjà. Par contre, je trouve curieux de venir sur un média démocrate évoquer seulement le FN. D’autres partis, à commencer par le nôtre, mais également Europe Écologie, n’ont pas une représentation nationale à la hauteur de leur soutien électoral. À l’inverse, le Parti communiste ou le Nouveau Centre ont une représentation démesurée par rapport à leur poids réel.